Le carreau de plâtre représente environ 30 fois moins de surface réalisée que la plaque de plâtre. Il s’agit pourtant d’un matériau pratique et facile à mettre en œuvre en distribution intérieure, à condition de respecter quelques règles.
Le principe de pose
Les carreaux de plâtre sont posés en rangées horizontales, dans le sens de leur longueur. Ils sont emboîtés par rainure et languette et solidarisés par un liant‑colle au plâtre. Les joints verticaux sont décalés d’un rang sur l’autre d’au moins trois fois l’épaisseur de la cloison (exemple : 21 cm pour des carreaux de 7).
Le carreau de plâtre est une bonne solution pour cloisonner des combles entre des éléments de charpente comme les arbalétriers ou les entraits retroussés. En effet, il est facile à couper, à sculpter pour occuper exactement la place impartie. En revanche il est aussi assez lourd, ce qui ne conviendra pas à tous les greniers aménagés.
1. Semelle : En plus de sa fonction d’indépendance, cet accessoire est pratique lors de la pose en facilitant l’alignement des carreaux.
2. Carreau de plâtre : Solide une fois posé, le carreau est sensible aux chocs auparavant, notamment au niveau des angles et des languettes.
3. Bande résiliente : Elle s’intercale partout où il faut interrompre une transmission sonore ou assurer l’indépendance de la cloison et de ses appuis.
4. Matériau de remplissage : Si la bande résiliente n’est pas suffisamment épaisse, en partie haute notamment, elle est remplacée par de la mousse expansive qui remplit le vide entre les carreaux et le plafond.
5. Ancrage : . L’ancrage de la cloison contre son support est généralement nécessaire. C’est le rôle dévolu au feuillard, sorte de grande équerre métallique perforée.
Le carreau de plâtre est facile à couper, à sculpter pour lui faire occuper exactement la place impartie.
La technique en six étapes
Points singuliers et travaux associés
Les encadrements de porte
Pour les angles d’encadrement de porte, le carreau concerné est recoupé en L de façon à ce qu’il n’y ait pas de joint vertical dans le prolongement des montants d’huisserie. Celle‑ci est maintenue sur les côtés par des équerres ou des pattes de scellement. Les premières sont placées sur l’arête du premier rang. Il y en a trois en tout par côté, disposées au plus près des paumelles (gonds).
Les découpes
Les outils électriques sont efficaces, mais ils dégagent beaucoup de poussière et le plâtre est redoutable pour leurs engrenages. La scie égoïne est idéale. La coupe s’effectue en poussant comme s’il s’agissait d’un panneau de bois.
Les angles sortants
Lors du montage, les carreaux sont posés entiers. Ce n’est que lorsque la colle est sèche qu’ils sont recoupés. Ils sont sciés en se guidant sur le parement de la cloison. Les derniers reliefs sont raclés avec le dos de la scie ou rabotés à la râpe.
Le carreau qui aime l'eau
Les carreaux de plâtre sont plus pratiques que les plaques pour agencer l’espace intérieur, comme créer un dressing, aménager une cuisine, habiller une baignoire ou monter une paroi de douche. Dans les pièces humides, ces éléments sont montés en carreaux hydrofuges, avec un liant‑colle également hydrofuge si nécessaire. Dans le cas d’une séparation à mi‑hauteur, de plus de 2 m de long, un raidisseur horizontal (lisse ou profilé en bois ou en métal), couronne la cloison.
Les accessoires de pose
Semelle en U
En plastique, elle permet d’isoler le pied de cloison du sol dans les pièces humides. Elle n’est pas nécessaire ailleurs, pas plus qu’avec des carreaux hydrofugés. Sa largeur est égale à celle des carreaux.
Bande résiliente
Elle est collée sous le plafond et, parfois, en liaison contre les murs existants, en béton notamment. Elle mesure de 10 à 20 mm d’épaisseur. Elle peut être remplacée par de la mousse expansive appliquée in situ.
Liant-colle
Il s’agit d’un plâtre particulier à prise accélérée qui permet d’obtenir une pâte souple et collante après gâchage. Inutile d’en préparer beaucoup, sa consommation en montage est limitée. Il sert aussi à réparer les défauts.
Les équipements spécifiques
Scie à plâtre
Critère principal : une forte denture. Le plâtre n’a pas une grande cohésion et il se découpe facilement. Mais il produit beaucoup de poussière. Cette scie spéciale assure un grand débit.
Maillet caoutchouc
Critère principal : blanc pour éviter les marques. Sa tête en caoutchouc n’abîme pas les arrêtes du carreau lorsqu’il faut l’emboîter ou régler son alignement.
Règle de maçon
Critère principal : une longueur de 2 m. Cette longueur de règle est le meilleur compromis qui ne rend pas sa manipulation encombrante tout en permettant de régler avec précision les différents alignements.
Couteau à enduire
Critère principal : une lame inox rigide. Il sert à gâcher, à encoller, à couper les bavures de liant-colle. C’est un outil polyvalent, à utiliser par deux, un large, un étroit.
Carreau de plâtre en contre-cloison
Comme les plaques de plâtre, les carreaux peuvent être mis en œuvre pour doubler un mur existant. Une fois encore, cette cloison ne doit pas servir de cache-misère, ni risquer d’aggraver l’état d’un mur dégradé, par l’humidité notamment. Les dispositions nécessaires doivent être prises avant le montage du doublage.
S’il n’est pas prévu d’intercaler un isolant thermique, la cloison ne doit pas être liée au mur à doubler en quel que point que ce soit (bavure de joint). Il est préférable de traiter le pied de cloison comme s’il s’agissait d’une pièce humide (semelle U, carreau hydrofuge,…).
En présence d’une isolation thermique, différentes possibilités sont offertes. Soit une lame d’air continue est ménagée entre l’isolant et la cloison, soit elle est ménagée entre le mur à doubler et l’isolant, soit l’isolant remplit tout l’espace, sans lame d’air. Le choix de la technique et l’isolant utilisé dépendent des caractéristiques du chantier à réaliser.
Comme les plaques de plâtre, les carreaux peuvent être mis en œuvre pour doubler un mur existant.
L'encastrement des réseaux
Il est recommandé de laisser les réseaux d’électricité et de plomberie en apparent ou de les incorporer dans les plinthes et les encadrements. Sinon, des règles précises doivent être observées. Les saignées doivent être réalisées à la rainureuse, à l’exclusion du marteau et du burin.
Pour l'électricité
Seules les trajectoires verticales sont tolérées dans une cloison de 5 cm d’épaisseur. Sinon, il faut des carreaux de 7 cm minimum. Les distances, les écartements, les encastrements d’appareillages sont précisés dans la norme NF P80‑201.
Pour l'eau
Un fourreau est obligatoire, de 21 mm de diamètre extérieur maxi, pour des cloisons d’au moins 7 cm d’épaisseur. En‑dessous, tout encastrement d’eau est interdit. Leur parcours horizontal ne peut pas dépasser 40 cm.
Pour l'installation d'objets lourds
Un ballon d’eau chaude de contenance limitée par exemple, des fixations traversantes à plaques et contreplaques sont recommandées
Finition
En fin de chantier, l’état de surface de la cloison doit être tel qu’il permette l’application des revêtements de finition sans autres travaux préparatoires que ceux normalement admis pour le type de finition considéré.
En clair, les carreaux bruts, sans bavure de colle aux joints, permettent de réaliser une peinture basique (finition « C ») après un simple époussetage et une première couche d’impression.
Pour des finitions plus élaborées, l’enduit est nécessaire (finition « B ») voire repassé (finition « C »). Dans tous les cas, la cloison ne doit pas faire apparaître un écart supérieur à 5 mm sous la règle de 2 m et un écart supérieur à 0,5 mm sous un réglet de 20 cm (ni manque, ni changement de plan).
En savoir plus
Dimensionner les cloisons
La cloison est autoportante à condition de ne pas dépasser certaines limites indiquées par le tableau (cas courants).
(1) Entre raidisseurs (poteau, retour, cloison en T, etc.)
Les DTU concernés
DTU 25.31 « Ouvrages verticaux de plâtrerie ne nécessitant pas l’application d’un enduit au plâtre ».
Bande à part
La cloison en carreaux de plâtre est autoportante. En partie courante, cela ne l’empêche pas d’être reliée au mur d’appui. La mise en place d’une bande résiliente verticale, entre 3 et 10 mm d’épaisseur, n’est nécessaire que dans certains cas particuliers, notamment pour des murs en béton armé. Cette bande résiliente peut être remplacée par un poteau, identique à un raidisseur, lorsque la paroi de départ est une façade préfabriquée sans isolation, ou un doublage léger.