Le carreau de plâtre représente environ 30 fois moins de surface réalisée que la plaque de plâtre. Il s'agit pourtant d'un matériau pratique et facile à mettre en oeuvre en distribution intérieure, qui s'est démocratisé au milieu des années 60.
Un matériau polyvalent
Le carreau de plâtre à parements lisses permet de monter des cloisons de distribution ou de doubler des murs existants et reçoit une finition comme une peinture, un carrelage ou un papier peint sans nécessairement réaliser un enduit traditionnel au plâtre.
L’une des caractéristiques des cloisons en carreaux de plâtre est de rendre difficiles les encastrements de réseaux. Il est plus sûr de prévoir leur mise en place en apparent, sous goulottes pour l’électricité par exemple. En revanche, les traversées dans le sens de l’épaisseur ne posent aucune difficulté. Le montage s’effectue ainsi en une seule fois, sans étapes intermédiaires, comme c’est le cas pour les plaques (ossature, puis plaques, puis joints,…)
D’autre part, les conditions de chantier sont classiques, hors d’eau et hors d’air au minimum. Il est possible de monter une cloison en carreaux de plâtre avant l’exécution des chapes de dressement ou de rattrapage. Il suffit alors que le socle béton ou la semelle plastique remonte de 2 cm au‑dessus du futur sol fini.
La famille / les déclinaisons
Standard
Deux côtés à rainure, deux côtés à languette, son format classique mesure 66 cm de long pour 51 cm de large. Il est proposé en trois épaisseurs de 5, 7 ou 10 cm.
Alvéolé
Cette présentation permet d’alléger un peu le poids de la cloison. Elle n’est proposée qu’en 7 cm d’épaisseur. Son poids passe alors de 22,5 kg à 17 kg pour un carreau.
Hydrofuge
Ce carreau est spécialement traité pour contrecarrer le caractère hydrophile du plâtre. Il est donc recommandé dans les pièces humides. Il est proposé en 5, 7, et 10 cm en version pleine et en 7 ou 10 cm en version alvéolée.
Gare aux chocs sur un carreau de plâtre
Un problème courant des carreaux de plâtre est leur fragilité relative, notamment au niveau des angles et des arêtes, avant leur utilisation. Quelques sections de languette arasée ne prêtent pas à conséquence. Mais des angles ou des joues de rainure cassés devront nécessairement être rebouchés et peuvent poser des problèmes d’alignement. Il faut également faire attention aux chocs pour ne pas fendre les carreaux lors de leur manipulation. Sur le chantier, ils sont stockés à plat et à l’abri des intempéries ou des salissures. Les éléments trop abîmés ne doivent pas être utilisés, sauf pour les découpes. D’autre part, il ne faut pas négliger le poids des carreaux. Il convient d’utiliser des EPI (équipements de protection individuelle) adaptés.
En savoir plus
Bientôt le bicentenaire
« Depuis quelques années, on a imaginé d'employer le plâtre à former des murs de cloison, d’une nouvelle manière. On en fait de grands carreaux d’un pied et demi de long (50 cm), sur un pied de large (environ 33,4 cm), et 3 pouces d'épaisseur (environ 8,5 cm). On les pose de champ ; les joints se scellent en creusant dans l'épaisseur un espace qu'on emplit de plâtre gâché. Il ne faut employer ces carreaux que quand ils sont bien secs. Généralement on n'en use que pour faire très promptement des cloisons de petites distributions dans les appartements qu'on veut habiter de suite, et afin d'éviter les effets dangereux qui résultent de l'évaporation de l'humidité dans les plâtres frais » . Ce texte est issu du tome 2 du Dictionnaire Historique de l’Architecture d’Antoine Quatremère de Quincy paru en 1832.
Le principe du carreau de plâtre remonte donc au début du XIXe siècle et se confond avec l’épopée des Plâtres Lambert en leur carrière de Cormeilles en Parisis, toujours en exploitation aujourd’hui, achetée la même année (1832) et industrialisée en 1882. Le carreau moderne, au plâtre pur, est mis au point un siècle plus tard et généralisé dans les années 60.