La structure du béton cellulaire ressemble à la pierre ponce. C'est une sorte de mousse de mortier rigide. Elle est principalement composée de bulles d’air. Partant de là, la pose du béton cellulaire s'en trouve facilitée parce que les carreaux sont beaucoup plus légers que les carreaux de plâtre tout en affichant une grande solidité. Nous détaillons ici les particularités de la pose de carreaux en béton cellulaire.
Le béton cellulaire pour une cloison
L’ ennemie, c’est la grosse bulle. Il faut donc corseter la mousse dans un moule lorsque la réaction chimique s’enclenche. Celle‑ci est provoquée par la mise en présence d’une pâte de sables fins, de ciment et de chaux avec de la poudre d’aluminium. Une fois le pain développé et cuit à l’étuvée, il est démoulé et scié en blocs pleins, rigides, légers, isolants et parfaitement calibrés.
Il permet de construire des cloisons homogènes, à joint mince, selon une technique et des caractéristiques proches de celles du carreau de plâtre.
Le principe de pose
Le montage reprend les mêmes principes que ceux énoncés pour les carreaux de plâtre dans les pages précédentes. Le mode de liaison à joint mince est comparable, de même que le traitement des points singuliers.
1. Carreau de béton cellulaire. C’est un poids plume comparé à son cousin en plâtre. Cela lui permet d’être proposé avec des épaisseurs plus importantes.
2. Pose à joint mince. Cette technique exige un peu d’apprentissage. En effet, il faut vraiment ne pas créer de surépaisseur car cela décale immanquablement la ligne de pose.
3. Pattes de scellement. Une porte qui claque peut casser la cloison au niveau des ancrages. Pour limiter le phénomène, il faut agrandir la zone de contact de manière à mieux diffuser l’énergie d’impact. Une fonction remplie par la patte de scellement.
4. Joints verticaux décalés. C’est la règle de base en maçonnerie : des joints verticaux alignés, c’est la ruine assurée. Le décalage est adapté de manière à limiter les coupes.
5. Bande résiliente. Le béton cellulaire est un véritable buvard, toujours assoiffé. La bande résiliente sert principalement à limiter les remontées d’humidité à la base de la cloison.
Les équipements et accessoires de pose
Truelle à colle
Critère principal : le réservoir et la largeur du peigne. Cet outil permet de beurrer les arêtes des carreaux en déposant la bonne quantité de liant et en limitant les coulures. A choisir en fonction de l’épaisseur de la cloison (7, 10, 15 cm).
Planche à poncer (gratton)
Critère principal : la semelle abrasive. C’est un gros avantage du béton cellulaire : pour rectifier une planéité, il suffit de poncer. Pour de gros défauts, remplacer la planche par un chemin de fer.
Scie à béton cellulaire
Critère principal : les dents renforcées au carbure. A la différence du plâtre, le béton cellulaire est très abrasif. Des dents à plaquette carbure sont inusables et réduisent les efforts de coupe. La poussière de coupe est réutilisable, en mortier de rebouchage, par exemple.
Mortier colle
Critère principal : c’est un mélange de ciment, de sables et d’adjuvants permettant d’obtenir une pâte souple et homogène. Il sert aussi à reboucher, ragréer, réparer les épaufrures (éclats). Mais il ne peut pas être utilisé en enduit.
Feuillard galvanisé
Critère principal : facile à plier, ce feuillard métallique permet de relier la cloison et les murs d’appuis. Lorsqu’une indépendance est requise, il peut être remplacé par un ancrage à ressort. Côté béton cellulaire, le feuillard est cloué.
Les clés pour un bon chantier
Préparation de chantier
Pour améliorer les conditions de pose, il est utile de préparer le chantier en amont. Les carreaux sont apportés et stockés en quantité suffisante. Un espace est dédié à la préparation du mortier et aux découpes. Vous aurez avantage à l’installer dehors ou dans une annexe de manière à limiter les poussières sur le chantier.
La pose d’une semelle, en bois, en béton ou un rail en U, est rendue nécessaire dans les mêmes conditions que pour un carreau de plâtre, dans les pièces humides notamment. Au passage, il n’est pas permis d’associer ces matériaux dans la même cloison.
Des caractéristiques spécifiques
Le béton cellulaire résiste à l’humidité et peut être monté dans les pièces humides en version standard. Il est incombustible, n’émet pas de gaz, ni de fumée en cas d’incendie, pas plus que de COV. Enfin, il est, un peu, isolant (R = 0,5 m2.K/W en 7 cm) ce qui permet au moins de limiter les effets de paroi froide et la condensation.
Côté chantier, le béton cellulaire est aussi fragile que le plâtre et ses arêtes craignent les chocs. Un carreau cassé peut toutefois servir pour les ajustements. Sa poussière est moins fine que celle du plâtre et se balaie plus facilement. En revanche, comme il s’agit de ciment et de sable, elle est particulièrement agressive pour les aspirateurs domestiques.
Pour la finition, il est possible de carreler directement, sans enduire, mais en utilisant un mortier-colle adapté. Dans la plupart des cas, il faut toutefois réaliser un enduit pelliculaire ou poser une toile de verre. Les encastrements de réseaux sont faciles à creuser. Il existe même un outil spécial pour cela, une sorte de gouge métallique. Sinon, un vieux ciseau à bois ou un burin font l’affaire. Les règles à respecter (parcours, distance, voisinage, etc.) sont les mêmes que celles du carreau de plâtre.
Points singuliers et travaux associés
Ancrage des huisseries
Les pattes de scellement peuvent être logées dans les joints entre deux rangs. Elles peuvent aussi prendre place dans des mortaises en queue d’aronde bourrées au mortier-colle.
Liaisons au mur
Lorsqu’ils sont nécessaires, les feuillards sont placés au niveau des joints entre deux rangs et cloués dans l’épaisseur du carreau, avant le collage du carreau du rang suivant. Au mur, il est fixé par un moyen adapté, par vis et cheville, par exemple.
Un final en moins de 2
Les carreaux du dernier rang sont coupés de manière à ce que l'espace restant soit le plus réduit possible, pas plus de 2 cm. Une coupe biaise de l’arête supérieure facilite le bourrage. L’espace est rempli de mousse. Il peut aussi être comblé par une bande résiliente collée sous le plafond.
La pose en six étapes clé
Détails techniques
Les particularités du béton cellulaire
Tous les carreaux de béton cellulaire utilisés pour le cloisonnement affichent une densité de 500 kg/m3. D’autre part, il n’existe pas de déclinaison à dureté renforcée ou hydrofuge.
Les carreaux sont proposés en une longueur 62,5 cm et deux hauteurs, 25 ou 50 cm. Les épaisseurs courantes en cloison sont de 7, 10, voire 15 cm.
Un avantage du béton cellulaire est son poids. Par exemple, il est de 13,8 kg pour un carreau de 7, contre 22,5 kg pour son homologue en plâtre.
Attention lors de l’achat à la mention « lisse ». Il ne s’agit pas d’un aspect du parement mais du fait que les carreaux concernés ne disposent par de profilés d’emboîtement sur les deux côtés latéraux. Le dessus et le dessous du carreau sont toujours lisses.
Les DTU concernés
Les cloisons en béton cellulaire autoclavé relèvent du DTU 20.13 et notamment de l’article 9 de la partie 1-1. Les particularités concernent l’enduisage des parements, le montage de contre-cloison, avec un isolant thermique ou non, ou l’aspect de la cloison après montage. Il est accepté que ce dernier soit plus grossier que des carreaux de plâtre puisqu’un enduit est systématiquement prévu.
Dimensionnement des cloisons
Les performances du béton cellulaire sont moins élevées que celles du carreau de plâtre en matière de dimensionnement. Il convient également de préciser que l’épaisseur de 5 cm n’est permise que pour de l’agencement ou des cloisons de doublage. Pour des cloisons de distribution, il faut au minimum des carreaux de 7 cm d’épaisseur.