Transformer un garage en pièce habitable passe aussi par le traitement esthétique des murs. Toute une panoplie de solutions est envisageable. La contre-cloison en fait partie, à la fois technique et décorative, solide et facile à monter.
Une cloison à deux doigts d'un mur
La langue française aime bien les inversions. Ainsi, une contre-cloison est une cloison… contre un mur existant. Les règles de montage sont très proches de celles d’une cloison de distribution indépendante, avec quelques ajustements concernant la liaison avec les supports, en périphérie d’abord (sol, plancher, côtés) et avec le mur à doubler.
Rompre la vague d'humidité par une lame d'air
La particularité de la contre-cloison est de ménager une lame d’air qui fait office de coupure de capillarité : l’humidité en provenance du mur de façade ne réapparaît pas à l’intérieur. Pour remplir cette fonction, cette lame d’air doit mesurer au moins 2 cm. Des attaches métalliques non corrodables utilisées pour lier la contre-cloison au mur ne remettent pas en cause cette coupure. Il est également possible de coller des carreaux de béton cellulaire contre le mur en guise de doublage mais dans ce cas ils ne sont plus collés entre eux.
La particularité de la contre-cloison est de ménager une lame d’air qui fait office de coupure de capillarité.
Menuiseries et réseaux
Lorsque la fenêtre du mur doublé est remplacée, comme c’est le cas ici, les nouvelles cotes de son châssis dormant tiennent compte de l’épaisseur de la cloison et de la lame d’air, de manière à obtenir une pose au nu intérieur. Une attention particulière doit être apportée à l’étanchéité entre cette menuiserie et la contre‑cloison. Elle doit être parfaite pour éviter les désordres liés à l’humidité et à la condensation, sans compter les risques de ponts thermiques ou de vapeur. La lame d’air permet de faire circuler discrètement les réseaux d’électricité ou de plomberie. Ils sont évidemment placés sous gaine, de manière continue, sans connexion inaccessible. Si l’épaisseur de la lame d‘air ne le permet pas, il est possible de les encastrer en partie, en respectant les règles strictes que cela impose. Il demeure plus sûr de décaler la contre-cloison et d’augmenter l’espace disponible. Les prescriptions particulières de ce chantier ont conduit à élever la contrecloison après la pose du carrelage de sol. De manière générale, c’est l’inverse et il est souhaitable dans les endroits supposés humides de disposer au sol une semelle sur laquelle s’appuiera la première rangée de carreaux.
Le projet en vidéo
La pose en douze étapes
Les points-clés
1-Pose directe
Dans le cas d’une pièce parfaitement sèche, le premier rang de carreaux repose directement sur le support.
2-Semelle
Pour éviter les remontées capillaires, dans les pièces humides par exemple, différentes solutions peuvent être mises en œuvre, comme un rail plastique en U, une semelle maçonnée, une bande de mousse, etc. Dans ce cas, la protection remonte 2 cm au-dessus du sol fini.
En savoir plus
Prescriptions de pose
L'épaisseur minimale des carreaux de béton cellulaire, pour une contre-cloison sans isolation intermédiaire, est de 7 cm, hors enduit. Ils doivent être liés au mur doublé si ils sont revêtus d’un enduit à base de liants hydrauliques ou de plâtre à haute dureté (B7, ex THD). Ces attaches ne sont pas nécessaires dans les autres cas, pour des hauteurs sous plafond inférieures à 2,50 m. Elles sont disposées environ tous les mètres dans chaque sens. Des carreaux de 10 cm se passent d’attaches dans tous les cas.
Les règles sont les mêmes s’il est prévu la mise en place d’un isolant intermédiaire. L’épaisseur des carreaux peut être abaissée à 5 cm à condition de recourir au système d’attaches avec le mur doublé, dans les mêmes conditions que précédemment. Cet isolant peut être placé en contact avec le mur doublé, au dos de la contre-cloison, ou remplir tout l’espace. Pour chaque configuration, il convient d’utiliser un produit adapté (non hydrophile, mode de montage, etc.).
Les enduits et finitions sont exécutés conformément aux DTU correspondants (DTU 25.1 plâtre, 26.1 hydraulique, 59.1 peinture,…).
Le mur doublé doit être parfaitement sain et en bon état, sans fissures ni remontées capillaires. Dans le cas de façade, les meilleures réparations sont réalisées par l’extérieur (drainage périphérique, étanchéité des fondations, ITE,…)
Des techniques alternatives à étudier
Pour rendre habitable une pièce de service, le complexe de doublage est une solution pratique et économique, puisque l’ensemble composé d’une plaque de plâtre et de son isolant est directement collé sur le mur à doubler. Ce procédé est pratique en rénovation, lorsqu’il n’est pas possible d’isoler par l’extérieur.
La plaque de plâtre sur ossature permet justement d’adapter l’épaisseur de l’isolation thermique et de la renforcer de manière à s’approcher le plus possible de ce qui est exigé pour le neuf. Mais cette augmentation s’effectue au prix d’une réduction de l’espace habitable.
En contre-cloison, le carreau de plâtre présente l’avantage de ne pas devoir être enduit sous une finition de type revêtement collé (papier peint,…) ou carrelage. Le premier rang est monté avec des carreaux hydrofuges ou sur une semelle résiliente.
Si seul l’aspect esthétique est recherché et qu’il n’y a pas de réseau à encastrer, la réalisation d’un enduit, au plâtre ou hydraulique, directement appliqué sur la maçonnerie, reste une option à retenir.
Il est parfaitement possible de fixer directement les carreaux de béton cellulaire contre le mur existant, sans lame d’air, par double encollage, un peu comme du carrelage épais. Dans ce cas, les carreaux ne sont pas collés entre eux.