Cloison et acoustique

Encore dénommée « nouvelle », la réglementation acoustique des bâtiments date pourtant de l’orée du nouveau millénaire. Elle s’applique à toutes les constructions édifiées depuis. Une partie de cette réglementation concerne les cloisons.

L'acoustique des cloisons

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Une solution globale de protection acoustique comprend le traitement des bruits aériens intérieurs, des bruits d’équipements, de l’isolement vis-à-vis de l’extérieur ainsi que, le cas échéant, du traitement acoustique des parties communes. La performance recherchée est donc globale et concerne aussi bien les façades, les planchers que les cloisons de distribution intérieure ou les équipements.

Chaque concepteur est libre d’adopter les solutions de son choix. Toutefois pour aider cette sélection, il existe des exemples de solutions acoustiques édités en recueil par les pouvoirs publics. Les solutions de base partent d’une structure en béton armé (16 cm), blocs béton (20 cm) et briques perforées (22 cm) et prévoient des adaptations pour obtenir des valeurs conformes à la réglementation.
La qualité acoustique des produits ou systèmes utilisés est appréciée sur une échelle de classes de performance croissante de ESA 1 à ESA 6 (Exemple de Solution Acoustique). D’une manière générale, la classe ESA a été choisie de telle sorte qu’un produit ESA 4, utilisé avec le gros œuvre de la solution de base, conduise à une performance d’ouvrage conforme aux seuils réglementaires.
Les exemples de solutions acoustiques de base peuvent être renforcés ou précisés en différents points, en façade, en isolation extérieure, en dalles, en ossature bois et/ou en cloisons.
Ces dernières sont concernées du fait des transmissions latérales des bruits extérieurs. En effet, s’ils passent au travers des fenêtres et des murs de la façade, ils se servent aussi des cloisons légères (inférieures à 80 kg/m2), en contact avec ces parois, pour se propager.

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Réaliser une seule cloison « acoustique » sans traiter le reste de la pièce n’a pas de sens, particulièrement dans le logement collectif.

De la subjectivité

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A la maison, les bruits se transmettent dans l’air, par la maçonnerie et les équipements gaines et conduits qui traversent les parois. Chaque élément est un véhicule pour les ondes sonores qui se transmettent à des vitesses différentes. De plus celles-ci varient en fonction de la température et de l’élasticité du milieu. Dans un immeuble construit en béton sans protection acoustique particulière, il est ainsi impossible de savoir qui joue de la perceuse le dimanche matin. Dans la pièce de réception, les ondes sonores semblent provenir de partout. Si une direction semble se dessiner, elle est plutôt déterminée par la configuration des lieux (cage d’ascenseur, gaines techniques, parties communes,…) que par l’origine véritable de la nuisance. Il faut enfin reconnaître que la capacité à supporter une gêne acoustique est personnelle. C’est la raison pour laquelle la réglementation recherche un affaiblissement acoustique et définit un certain nombre de paliers.

Réaliser une seule cloison « acoustique » sans traiter le reste de la pièce n’a donc pas de sens, particulièrement dans le logement collectif. En revanche, en habitat individuel, si l’isolement aux bruits extérieurs est correct – et doit être intégré aux performances recherchées lors de la construction – il peut être intéressant de créer un espace bénéficiant d’un traitement acoustique amélioré. Il peut s’agir d’une pièce d’émission et de réception. Dans la première configuration, cela peut être une salle de jeux, un espace Home Cinema, ou une pièce de répétition de musique. A l’inverse, il s’agit d’un bureau de télétravail, d’une chambre, d’un atelier d’artiste. Il est toujours plus efficace de traiter la pièce d’émission.

Le choix des matériaux

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Une solution éprouvée pour limiter les transmissions sonores est d’augmenter la masse, ce qui n’est guère réalisable pour des cloisons de distribution de faible épaisseur. D’autre part, chaque matériau réagit de manières différentes aux sollicitations sonores et selon leur origine. Le tableau indique quelques valeurs d’affaiblissement acoustique de parois courantes. L’indice RA est le plus intéressant pour caractériser une cloison de séparation intérieure. Pour simplifier, plus l’indice est élevé, plus la protection est grande.
A la lecture de ce tableau, il ressort que les séparations les plus efficaces sont soit lourdes, soit épaisses, soit composites. Les parois monolithiques minces (carreau de plâtre, brique, béton cellulaire, plaques de plâtre standard,…) s’en tirent mal. Le béton classique affiche de meilleures performances.
Il est toujours possible de doubler une cloison monolithique pour réduire les transmissions sonores. Toutefois, compte tenu de la perte de surface, il est plus sûr d’opter pour les plaques de parement sur ossature.

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L’isolement latéral est fort si une bande résiliente est ajoutée à la jonction avec la maçonnerie lourde.

De l'efficacité de l'isolement

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Une cloison maçonnée sans traitement particulier présente un isolement latéral faible. Il s’agit par exemple, des cloisons en carreaux (de plâtre, de béton cellulaire) ou de briques montées sans précaution.
Cet isolement latéral est amélioré si des bandes résilientes acoustiques sont disposées en tête et en pied de cloison. C’est le cas pour les cloisons précédentes équipées de leurs bandes acoustiques. L’isolement latéral est fort si une bande résiliente est ajoutée à la jonction avec la maçonnerie lourde.
Ce résultat est obtenu avec les cloisons précédentes, désolidarisées sur les 4 côtés, mais également par les plaques de plâtre sur ossature ou les panneaux sandwichs (plaque de plâtre sur réseau alvéolaire).

Du bon côté de la plaque

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En effet, les différents composants de la cloison sur ossature permettent d’adapter à volonté les performances. Augmenter l’espace intérieur est une première piste, surtout s’il est rempli par un matériau présentant de bonnes performances acoustiques, comme la majorité des laines d’isolation thermique présentes sur le marché. Au passage, les isolants rigides tels que les polyuréthannes ou les polystyrènes extrudés diminuent les performances acoustiques. Seuls les polystyrènes plastifiés sont compatibles avec une solution acoustique.

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La deuxième piste est d’augmenter l’épaisseur des plaques (15, 18 mm) ou, mieux, de les doubler, en décalant les joints (2 voire 3 BA13 par côté). Cela permet ainsi d’augmenter la masse de la cloison, sans trop empiéter sur son épaisseur totale.

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La troisième piste est de doubler l’ossature intérieure et de réaliser un cadre indépendant pour chaque parement. Ces ossatures peuvent être accolées (2 x 48 mm) ou séparées d’un espace suffisant pour loger une épaisseur plus importante de laine isolante.

En savoir plus

BS Bon à savoir

Comprendre le bruit

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L’onde sonore est principalement définie par son niveau et par sa fréquence. Le premier traduit l’intensité du son (fort ou faible) en décibels (dB). Par exemple, une pièce “calme” varie entre 30 et 40 dB. Dans un lieu animé, le niveau peut atteindre entre 50 et 60 dB. Sur une voie de circulation, on peut atteindre 70, voire 80 dB, et 100 dB dans des lieux particulièrement bruyants (aéroports, zones de travaux). La fréquence s’exprime en hertz (Hz) et marque la différence entre le grave et l’aigu. L’homme perçoit des fréquences de 20 Hz (graves) à 20 000 Hz (très aiguës), mais il est particulièrement sensible aux fréquences comprises entre 100 et 5 000 Hz.

Attention aux ponts acoustiques ! Quand il y a continuité d’isolation, tout va bien. Mais une seule rupture suffit au bruit pour s’engouffrer. Ces ruptures (les ponts acoustiques) se nichent dans les prises électriques ou dans les portes. Des joints doublement isolants (thermiques et acoustiques) existent.

No Normes

Il y a du bruit dans l'air

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Dans les logements collectifs (immeubles ou maisons accolées), les murs qui séparent deux appartements ou deux bâtiments ont en principe une isolation phonique/acoustique, s'ils ont été construits après 2001.
Dans de nombreux logements anciens, ce n'est pas le cas. En neuf, la Réglementation Acoustique (RA 2000) oblige à traiter les parois de manière à respecter un isolement aux bruits aériens DnTA de : 53 dB par rapport aux autres logements ou parties communes, 55 dB entre les pièces principales d'un logement et le parking, 58 dB entre ces mêmes pièces et un local d'activité, 30 dB par rapport aux bruits extérieurs.