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Mal vue dans le paysage, l'éolienne domestique est plus discrète, assez méconnue mais très efficace en termes de production d'énergie nocturne ou diurne... Pour peu qu'on habite dans une zone venteuse. On peut même la coupler avec d'autres systèmes comme le photovoltaïque.
Brasser du vent, on le fait depuis longtemps
Il y a souvent du vent et il ne coûte rien. Mais pour capter son énergie, le problème se complique. Il ne faut pas juger sur des promesses en l’air. Brasser du vent, chacun peut s’essayer à l’exercice. Et d’ailleurs tout le monde s’y emploie depuis les origines de l’Humanité. Dans les pays chauds, il sert depuis toujours à rafraîchir les logements. Dans les régions tempérées, c’est son énergie qui est exploitée, comme force de travail dans les moulins, pour moudre la farine, extraire l’huile ou pour pomper l’eau, dans les plaines céréalières ou les polders hollandais.
L’utilisation d’une éolienne domestique est seulement l’adaptation du procédé. Elle consiste à transformer l’énergie cinétique du vent en électricité utilisable dans le logement. Elle peut être couplée à un système de batteries ou raccordée au réseau électrique national. Plusieurs options existent pour exploiter cette source d’énergie verte à l’échelle individuelle.
L'éolienne horizontale, la plus classique
C’est le modèle classique du moulin et le plus répandu. Cette installation, dotée de pales orientées face au vent, nécessite un mât d'une hauteur comprise entre 12 et 35 mètres pour capter efficacement les flux d'air. La puissance varie généralement de 1 à 20 kW, permettant de couvrir une partie significative des besoins d'un foyer. L'investissement initial se situe entre 10 000 et 90 000 euros selon la puissance choisie, installation comprise. Ces équipements s'avèrent particulièrement adaptés aux terrains dégagés, loin des obstacles qui créent des turbulences. Les régions venteuses du littoral atlantique et méditerranéen offrent les meilleures conditions d'exploitation.
L'éolienne verticale, pratique et discrète mais moins efficace
Celle-ci présente l'avantage de fonctionner quelle que soit la direction du vent. Le capteur ressemble à un batteur à œuf ou un fouet à chantilly. Sa conception compacte la rend plus discrète et mieux adaptée aux environnements urbains ou périurbains. L’éolienne verticale est moins performante qu’un modèle classique mais compense par sa facilité d'installation et son moindre impact visuel.
Son coût d'acquisition reste néanmoins élevé, oscillant entre 5 000 et 25 000 euros pour des puissances de 0,5 à 5 kW. Ces installations conviennent aux propriétaires disposant d'espaces restreints ou soumis à des contraintes architecturales strictes. Leur rendement optimal nécessite toutefois des vents réguliers d'au moins 15 km/h.
Les soluions hybrides et le micro-éolien
Les micro-éoliennes, de moins de 1 kW, relèvent plus du gadget pour un logement classique. Leur production, même avec des conditions idéales, ne couvre pas les besoins et s’avère très dépendante des conditions d’installation. En revanche, il est possible d’en trouver en ligne pour quelques centaines d’euros. Cela peut représenter une solution à étudier pour alimenter en très basse tension un site isolé ou un camping-car.
Les systèmes hybrides associant éolien et photovoltaïque optimisent la production énergétique en exploitant les complémentarités saisonnières. L'éolien produit davantage en hiver quand le solaire fléchit, assurant une meilleure continuité d'approvisionnement. Mais une fois encore, la combinaison de ces deux solutions ne permet pas de viser l’autonomie sauf à rajouter du stockage. Car il y a toujours des périodes sans vent et sans soleil ou, à l’inverse, avec les deux, avec un risque de surcharge de production
L'éolienne, au nom de la loi, c'est déjà plus compliqué car c'est une affaire... esthétique et elles ne sont pas toujours bien vues
Histoire de vents et de voisins
Planter un gros ventilateur juché en haut d’un mât de 12 à 35 mètres de hauteur au bout du jardin pose quelques soucis. Il faut d’abord commencer par évaluer le potentiel du site. Une étude de faisabilité réalisée par un professionnel est nécessaire pour garantir la rentabilité et la sécurité de l’installation.
- Les critères principaux à vérifier sont la vitesse du vent (plus de 5 m/s en moyenne annuelle), sa régularité tout au long de l’année, la topographie (sommets de collines, zones dégagées, absence de vallées encaissées ou de forêts denses), et les obstacles tels que les bâtiments ou les arbres alentours.
- Un autre élément décisif est le voisinage. Il doit pouvoir accepter l’impact visuel et sonore du moulin. D’autre part, il faut respecter une distance par rapport à la limite séparative du voisinage. Elle doit être égale à la moitié de la hauteur de l'éolienne, avec un minimum de 3 mètres. Exemple : il faut une distance de 10 m pour une éolienne de 20 m, pales comprises.
Éoliennes : règlementation, normes, démarches
Une installation d'éolienne nécessite des autorisations administratives, dont la complexité dépend de la hauteur du mât et des règles locales (PLU, secteurs protégés, etc.). Ce genre de projet faisant souvent l’objet de recours, ce dossier doit être particulièrement bien établi pour limiter, au moins, les vices de forme.
- Il faut aussi prévoir une assurance, pour couvrir au minimum la responsabilité civile, en cas de dégâts.
- Il faut enfin trouver une solution pour le surplus de production. Comme pour le photovoltaïque, cela peut être du stockage physique avec des batteries, virtuel, dans un cloud ou de la revente au réseau. Le raccordement à ce dernier implique de nouvelles démarches administratives.
- Ces éléments ne sont vraiment pas à négliger et doivent être traités avant l’installation en elle-même. Celle-ci est à confier à un professionnel spécialisé car les contraintes physiques subies par une telle installation exigent une prise en compte spécifique, pour les fondations par exemple.
