En cloison, la brique, comme tous les éléments monolithiques collés, se passe d’artifice pour être étanche à l’air. C’est comme ça qu’un matériau traditionnel se découvre de nouveaux avantages dans les constructions modernes.
Terre cuite pour une cloison
La brique plâtrière classique se nomme ainsi parce qu’elle était posée par des plâtriers, avec du plâtre de liaison, avant d’être enduite de plâtre. Mais elle reste fabriquée en terre cuite. A la différence du bloc béton, elle est issue d’une longue tradition régionale de briqueteries. Elle existe donc en nombreux formats.
Ses caractéristiques principales sont une forme généralement rectangulaire, des faces striées permettant l’accroche de l’enduit et au moins une série d’alvéoles internes qui allègent l’ensemble.
Ce mode de montage, s’il est bien exécuté, permet d’obtenir une cloison étanche à l’air et régulatrice d’humidité, sans recours à un pare-vapeur continu ou toute autre solution intermédiaire. La production actuelle s’est encore diversifiée et propose, par exemple, des briques doubles avec isolation répartie.
Un autre avantage de la cloison en briques est son excellente stabilité qui se passe de raidisseurs dans la plupart des cas, ainsi qu’en témoigne le tableau ci-contre.
Ce mode de montage, s’il est bien exécuté, permet d’obtenir une cloison étanche à l’air et régulatrice d’humidité.
Les avantages de la brique
La brique de cloison... tradi moderne
La brique de cloison est la réponse des industriels de la terre cuite à l’hégémonie du plâtre, en plaques ou en carreaux. Chaque fabricant développe un concept particulier, très différent les uns des autres. Le principe commun consiste à se rapprocher le plus possible des modes de construction modernes à joints minces. Cela nécessite un process de fabrication spécifique qui doit garantir des tolérances dimensionnelles très réduites. C’est le même procédé que ceux employés pour les briques monomur, beaucoup plus épaisses. L’emploi de briques de cloison permet de conserver le même matériau constitutif entre les façades et les distributions. Les produits en terre cuite apportent les performances propres à ce matériau.
La brique de cloison est proposée en différentes épaisseurs et de nombreux formats. Elle se décline en version sandwich, en intégrant une épaisseur d’isolation thermo-acoustique. En version de base, elle sert aussi à monter des contre-cloisons indépendantes.
Il convient de noter que le liant‑colle est adapté en fonction de la destination, s’il s’agit d’une séparation entre pièces sèches ou si au moins l’une des deux est humide. Attention notamment à l’utilisation de plâtre, pour le montage ou l’enduit.
Question d'alvéoles
Les règles concernant les saignées et les encastrements reprennent celles communes aux cloisons montées en carreaux.
Pour simplifier, s’il n’y a qu’une alvéole dans l’épaisseur, seuls les parcours verticaux sont autorisés, jusqu’à 1,20 m au-dessus du sol (80 cm depuis le plafond). S’il y a au moins deux alvéoles (brique de 7 cm), les distances verticales admises passent à 2 m. En parcours horizontal, d’un seul côté (pas d’encastrement décalé d’un côté à l’autre), la distance autorisée peut atteindre 50 cm. Les conduits sont placés sous gaine.
Préparation de la finition
La cloison brute présente un parement lisse courant, suffisant pour servir de support au carrelage. L’application d’un enduit pelliculaire permet de réaliser une peinture courante ou de coller une toile de verre. Cette dernière peut être collée directement sur la cloison, si les joints sont larges et égrenés.
La famille / les déclinaisons
Brique plâtrière
Comme son nom l’indique, la brique plâtrière est l’apanage des plâtriers qui l’ont longtemps utilisée pour doubler le gros œuvre, plafond compris et distribuer les cloisons. Ce savoir-faire est aujourd’hui en perte de vitesse.
Plafonnette
Les formats sont variables et dépendent des habitudes locales. Mais la caractéristique principale est une épaisseur réduite, entre 2 et 3,5 cm. Les bords peuvent être lisses ou à emboîtement.
La brique pleine
C’est la plus ancienne. Son format classique est de 5 cm de hauteur (2 pouces), 10.5 cm de largeur pour 22 cm de longueur. Elle peut encore servir pour des séparations à mi-hauteur (cloisons libres en tête).
Brique foraine
Elle est plate, de grand format, fréquente dans la grande région de Toulouse et ses environs. Elle est désormais souvent copiée pour réaliser des plaquettes de parement.
Brique de cloison
Ses chants sont parfaitement calibrés pour permettre une pose à joint mince. Son aspect lisse et son format la rapproche du carreau de plâtre ou de béton cellulaire.
Les accessoires de pose pour la terre cuite
Coiffe
Un simple morceau de profilé de l’épaisseur de la brique permet d’aligner deux éléments contigus sur le même rang jusqu’au blocage du plâtre.
Pince à bâtir
Elle maintient très efficacement la brique contre les règles verticales qui servent de piges pour l’alignement de la cloison sur la hauteur.
Règle de plâtrier ou à bâtir
A la différence de celle du maçon, celle-ci est de forme carrée, moins déformable, et peut être télescopique pour se bloquer facilement entre le sol et le plafond.
Le principe de pose de la terre cuite
La brique plâtrière est collée sur sa base et sur le côté à sa voisine en n’obstruant pas les alvéoles. Les rangs sont décalés. Une fois la pose terminée les joints sont enduits. La brique pleine, elle, est posée en panneresse c’est-à-dire dans le sens de la longueur en laissant un espace de 10 mm entre chaque brique. Là aussi, le rang suivant est posé à joints décalés. Il existe désormais des briques de cloison dont la pose à joint mince rappelle celle du béton cellulaire.
1. Brique de cloison. Elle reprend la forme et le mode de pose des carreaux de plâtre ou de béton cellulaire. Elle se pose à joint mince.
2. Liant-colle. Le montage classique se sert du plâtre pour monter les briques. Pour un joint mince, il faut une formule adaptée comparable au mortier adhésif des carreaux de plâtre.
3. Enduit pelliculaire. Grâce aux briques de cloison parfaitement calibrées et aux joints minces, la réalisation de l’enduit est facilitée car il y a moins d’irrégularités à rattraper.
4. Dalle finie. En règle générale, une cloison en brique repose directement sur le support en béton, parfois par l’intermédiaire d’une semelle.
5. Revêtement de sol. Il est posé après le montage de la cloison. Le cas échéant, il convient de bien respecter les joints de dilatation, pour les parquets par exemple. Pour du carrelage, ce n’est pas nécessaire.
6. Plinthe. Son rôle esthétique est de masquer le pied de cloison et le joint de dilatation. Elle est toujours fixée à la cloison, par collage de préférence.
Points singuliers et travaux associés
Les découpes
La brique se coupe facilement avec la tranche de la truelle en cassant les parois dans le sens d’une alvéole. Il suffit de retourner la brique et de la casser d’un coup sec. Dans l’autre sens, il faut utiliser un tranchoir ou une scie alligator.
Le traitement des joints
Les bavures de liant-colle sont coupées au couteau après séchage. Il est possible d’appliquer un apprêt de manière à favoriser l’accrochage de l’enduit.
La pose en 6 étapes clé
Détails pratiques
Les DTU concernés pour la terre cuite
Comme pour le béton cellulaire, les cloisons en briques relèvent du DTU 20.13 et plus particulièrement de l’article 7 de la partie 1-1. Il est notamment fait mention des spécificités pour les enduits, des dispositions à prendre vis-à-vis des performances acoustiques ou dans des locaux humides.
Au plafond
Les plafonnettes sont suspendues grâce à un système d’accrochage sous un plancher ou une charpente. Elles sont disposées à joint croisé, avec un minimum de 2 cm d’espace avec le support. Le crochet est adapté au profil de la brique. Il est fixé sur le flanc des solives ou des entraits.