La cloison en bois et dérivés

Porté au pinacle par la nouvelle réglementation environnementale (RE2020) qui entre en vigueur en 2022, le bois est un matériau... à nouveau d’avenir. Même en cloisonnement ! Et ce n’est plus un slogan de publicitaire dépressif mais une obligation réglementaire.

Bois et dérivés pour une cloison

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La RE2020 bouscule les habitudes à grands coups de directives et de considérations aussi techniques, statistiques que réglementaires. Tous les seuils et plafonds qui caractérisent les performances environnementales d’un bâtiment sont resserrés et asservis à l’espoir d’un saut technologique. Cela concerne tous les bâtiments neufs, mais le secteur de la maison individuelle et du petit collectif est particulièrement bien servi avec, par exemple, l’interdiction du chauffage à énergie fossile (gaz compris) et la forte pénalisation de tous les matériaux autres que le bois, la terre ou la paille.

Dans ce contexte, tout ce qui comporte du bois est bon à prendre. La rénovation et ses 36 millions de logements ne sont pas concernés par la RE2020 mais il ne fait pas de doute que la seconde lame du rasoir passera sous la forme du diagnostic énergétique obligatoire en cas de vente ou de location.

Déclinaison des parements

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Le lambris

Sa pose est horizontale, perpendiculaire aux montants d’ossature, et de bas en haut. La tendance actuelle est de le laisser à l’état naturel.

Le contreplaqué

Il se décline selon l’aspect de sa feuille apparente, lisse et sans défaut. C’est un produit performant mais plus cher, ce qui le réserve à des applications de petite surface.

Le panneau à lamelles orientées OSB

Si l’aspect chalet en fin de chantier permanent rebute, l’OSB peut être enduit (sous conditions) ou revêtu d’une toile à peindre. Choisir un OSB 1 pour des applications en milieu sec.

La plaque de plâtre

Bien sûr, elle n’est pas en bois. Mais cela reste l’une des meilleures solutions de parement, y compris en MOB, qui rend possibles toutes sortes de finitions.

Le principe de pose pour bois et dérivés

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L’ossature bois est la technique la plus courante pour concevoir des cloisons de distribution standard. C’est sa section qui détermine l’épaisseur de l’ensemble, qui doit aussi tenir compte de l’épaisseur des parements (exemple 70 mm avec les lisses de 50 mm et deux parements de 10 mm). Cette section est au minimum de 47 mm pour l’épaisseur et de 45 mm pour l’appui (support de vissage latéral). L’écartement des montants varie selon la nature des parements. Il s’établit en général à 30, 40 ou 60 cm.
Dans le cas d’une pose de panneaux de parements verticaux, il faut décaler les joints d’un côté à l’autre de la cloison. Dans tous les cas, il faut le même type de parement des deux côtés de la cloison, afin de limiter les risques de déformation.

1. Lisse haute. Le principe de la cloison sur ossature permet d’alléger l’ensemble de la structure en remplaçant les éléments de remplissages par un simple cadre, avec un chevron en partie supérieure.
2. Lisse basse. Le même chevron est mis en œuvre en partie basse. Selon l’emplacement de la cloison, il peut être nécessaire d’intercaler une bande résiliente entre le sol et la lisse.
3. Montants. L’écartement entre les montants est très variable d’une réalisation à l’autre et dépend de nombreux facteurs, comme le remplissage isolant, le parement, voire les nécessités de contreventement (panneau qui rigidifie l’ossature).
4. Isolant éventuel. Le volume intérieur de la cloison est mis à profit pour compléter l’isolation thermique. Le recours à la laine de bois assure une certaine homogénéité vis-à-vis des principes d’inertie et de déphasage.
5. Panneau OSB ou CTP. Pour des locaux techniques ou pour rechercher une décoration originale, les panneaux à base de bois, OSB ou contreplaqué, remplacent avantageusement la plaque de plâtre.
6. Lambris. C’est un autre parement privilégié pour ce type de cloison. Il doit être posé à l’horizontale ou en diagonale de manière à pouvoir être fixé sur les montants, par clips ou par clouage.

Détails pratiques

No Normes

Les DTU concernés pour bois et dérivés

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Il n’existe pas de DTU spécifique aux cloisons en bois mais une édition plus générale sur l’ossature bois avec le DTU 31.2 revu en 2019. Des ressources concernant les ossatures bois peuvent être piochées dans le DTU 25.41 voire le DTU 31.4 de 2020.

BS Bon à savoir

De nouvelles solutions ... plutôt surprenantes

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La cloison en bois n’en est qu’à ses prémices. Au même titre que la plaque de plâtre sur ossature pendant les Trente Glorieuses, elle devrait accroître sa présence dans les prochaines années. En complément des solutions classiques, de nouvelles solutions apparaissent, pour permettre de construire vite, moins cher et sous brevet. C’est le cas, par exemple, des cloisons autoportantes composées de lames de lambris de parement collées sur une âme en MDF (aggloméré densité moyenne), des panneaux contreplaqués sur un réseau en polypropylène, des briques de bois emboîtables, etc. Il est bien trop tôt pour savoir quelle solution connaîtra le succès. Aux Etats-Unis, pays pionnier de l’ossature bois, la distribution intérieure reste massivement fabriquée en… plaques de plâtre.

Co Conseil

Isolation, charge et réseaux

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Il est toujours intéressant d’améliorer l’isolation thermique ou acoustique d’une cloison de distribution, quel que soit son matériau constitutif.
Une cloison en bois n’échappe pas à la règle et peut recevoir un remplissage de laine isolante. Il n’y a aucune contre-indication technique à utiliser une laine minérale. Mais par un souci de cohérence, les aménageurs font souvent le choix de la laine de bois, de la cellulose, voire du liège ou du textile recyclé. Une seule famille d’isolant est exclue, celle des produits de synthèse, qui pose des problèmes de comportement à l’eau et à la condensation, sans apporter d’amélioration sur le plan acoustique.

En ce qui concerne les réseaux, les règles de passage (gaine, parcours, raccordements, etc.) sont celles des cloisons sur ossature. Pour la fixation des charges lourdes, il convient de se reporter aux caractéristiques techniques du parement utilisé afin de déterminer s’il faut ou non prévoir une ossature de renfort.