Revêtements décoratifs pour cloison

Quels que soient son matériau de constitution et la méthode de pose, une cloison est apte à recevoir la finition de votre choix : peinture, carrelage ou encore papier peint. Bien sûr, des travaux préparatoires sont nécessaires. Parfois fastidieux.

Avant le lancement du revêtement ...

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Par définition, les DTU sont conçus comme des vade mecum permettant aux différents corps de métiers qui se succèdent sur un chantier de coordonner leurs actions et de se mettre d’accord sur les opérations à réaliser, en collaboration avec le maître d’ouvrage. Par exemple, où s’arrête le plaquiste et quand passe-t-il le relai au peintre ou au carreleur ? Cela permet ainsi de définir les travaux à réaliser en fonction de la finition souhaitée. En effet, une peinture laquée ou seulement brillante tolère bien moins de défauts qu’un revêtement collé, un papier peint ou un carrelage.

Pour le grand public, ces notions peuvent paraître abstraites. Mais elles sont utiles à connaître, d’abord pour estimer la qualité d’intervention des différents corps de métiers et, surtout, pour obtenir un résultat honorable si on fait ces travaux soi-même.
La finition la plus simple et la plus économique est souvent la peinture, en aspect mat ou satiné.

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En France, les normes officielles des peintures et revêtements (DTU 59.1 et 59.4) prévoient 3 types de finition : A, B et C ... selon qu'elle est soignée, courante ou élémentaire

Définir la finition parmi les 3 classes

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La finition A

C’est la plus soignée. La planéité finale est satisfaisante, avec les travaux d’enduisage nécessaires pour y parvenir. Il n’y a pas d’irrégularité d’application. L’aspect d’ensemble est uniforme, soit légèrement poché, soit lisse pour une peinture, ou sans décalage vertical de plus d’un millimètre pour un papier peint.

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La finition B

C’est la plus courante et celle qui est généralement admise s’il n’y a pas d’indication particulière. La planéité générale initiale n’est pas modifiée. Des altérations accidentelles sont corrigées. Quelques défauts d’épiderme ou traces d’outils sont admis, ainsi que quelques irrégularités d’application (défaut de rechampissage en peinture, de verticalité en papier peint). En finition, l’aspect est le même qu’en C.

La finition C

C’est la plus grossière. Le revêtement couvre le subjectile. Il lui apporte une décoration ou un coloris, mais l’état de finition de surface reflète celui du support. Des défauts locaux de planimétrie, de pouvoir masquant et de reprise sont tolérés. En peinture, la finition C est d’aspect poché (zones satiné et mat) ou structuré (traces de rouleau).

Avant la couche finale...

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Préparer le carreau, l'enduit et la plaque de plâtre

Ces travaux préparatoires sont communs à toutes les cloisons à base de plâtre, enduits, carreaux et plaques, cartonnées comprises, ainsi que leurs dérivés (fibre/gypse, etc.).
L’égrenage a pour but d’éliminer les grains ou petites projections qui subsistent en surface des plâtres neufs et que l’époussetage ne peut enlever. L’égrenage s’exécute à sec, à l’aide d’un couteau ou d’une lame à enduire, sans abîmer le support. Il est suivi d’un bon dépoussiérage (époussetage à la brosse).
Le rebouchage éventuel intervient avant ou après l’impression selon la nature de celle-ci. Il peut être réalisé en plusieurs couches. Il doit être sec, dur, poncé et épousseté avant de passer à la suite.
Suit l’application de la couche d’impression, en particulier sur les enduits et carreaux ainsi que sur les plaques non revêtues.
Le surfaçage ne peut pas dépasser 5 mm d’épaisseur finale quelle que soit la méthode (ratissage, avec ou sans repasse).

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Travaux d'apprêt

Cela regroupe toutes les opérations intermédiaires appliquées sur le support avant d’effectuer la finition. Elles comprennent les couches primaires, destinées à l’accrochage, et les couches d’impressions, mais aussi l’enduisage, les réparations et rebouchages, le ragréage, le surfaçage.

Les couches d’impressions sont distinguées par leurs performances. Elles peuvent être précédées d’un primaire. Les impressions les plus courantes sont fixantes c’est-à-dire qu’elles durcissent la surface du support et la rendent normalement absorbante. A l’inverse, l’impression peut-être hydrofuge pour résister à la pénétration des ruissellements. Elle est souvent régulatrice de fond ou d’absorption, afin d’obtenir un aspect régulier du film de peinture. Enfin les couches d‘impressions peuvent avoir des fonctions spécifiques, comme de neutraliser l’action d’agents chimiques ou de constituer une barrière entre le support et la finition. Il convient de vérifier que l’impression choisie est compatible avec le support, la finition et sa destination (milieu sec ou humide).
En ce qui concerne les enduits de surface, destinés à corriger les défauts du support, trois classes sont retenues.
L’enduit de ratissage consiste en une seule passe superficielle en couche fine qui peut laisser apparaître le support.
Plus consistant, l’enduit non repassé est également appliqué en couche unique, plus masquante, avec quelques irrégularités de surface admises.
Enfin, l’enduit repassé fait l’objet de deux couches avec ponçage intermédiaire. Il est également possible de réaliser un enduit structuré décoratif, qui peut être peint ou laissé en l’état.
Notez que le traitement des joints des plaques de plâtre (calicot et marouflage) fait partie des travaux d’apprêt.

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Diagnostiquer les supports avant revêtement

De manière générale, ils doivent être secs, propres et réguliers. Sur un enduit au plâtre, sa planéité locale est de 1 mm sous le réglet de 20 cm et sa planéité générale est inférieure à 10 mm sous la règle de 2 m, voire 5 mm seulement s’il a été exécuté entre repères. Pour des carreaux de plâtre, la tolérance locale est quasi nulle (0,5 mm) et de 5 mm en planéité générale. Pour des plaques de plâtre, la situation est intermédiaire avec une planéité locale de 1 mm et une planéité générale de 5 mm.

En revanche, pour les supports à base de liants hydrauliques (mortiers, béton, béton cellulaire) et de maçonnerie, les tolérances sont plus souples. Pour les enduits au ciment ou à la chaux, la planéité générale est de 1 cm pour la finition courante, toujours sous la règle de 2 m, et de 5 mm en finition soignée.
Pour le bloc béton ou la brique de terre cuite apparents, seule la finition C est possible, avec une planéité d’ensemble de 2 cm sous la règle de 10 m.

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Préparer la maçonnerie et les supports à base de liant hydraulique

Le soin apporté lors du montage de la cloison simplifie considérablement les travaux préparatoires. Il faut notamment éviter les taches et les projections de toutes sortes, et bien racler les joints pour ne pas avoir à piquer ou meuler les balèvres durcies. Les opérations sont les mêmes qu’avec les supports en plâtre. Toutefois les conditions de mise en œuvre sont très différentes. Le plâtre est particulièrement pulvérulent. Il se ponce très bien mais sa poussière est d’une grande finesse. Alors que les charges d’un mortier ou d’un enduit hydraulique ne permettent pas la même qualité de ponçage, tout en facilitant l’époussetage.

Le brossage à sec, le dépoussiérage et l’égrenage restent des opérations indispensables. Compte tenu de la nature du support, du nombre et de l’épaisseur des joints, les travaux de rebouchage, de réparation et de dégrossissage sont plus importants et plus longs que pour des supports en plâtre et assimilés. Ils sont précédés d’une impression fixante sur les enduits de liants hydrauliques ou de chaux, tendres ou pulvérulents (poudreux) en surface, ou pour une peinture directe sur une maçonnerie.

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Préparer les cloisons en bois et dérivés

Le nettoyage des dépôts divers s’effectue à la brosse dure, non métallique. Il est suivi d’un époussetage. Une première impression est nécessaire pour s’opposer à la pénétration de l’eau liquide tout en laissant passer la vapeur d’eau. A défaut de produit spécifique, une lasure peut faire l’affaire. L’application concerne toute la surface de la cloison et toutes ses faces. Elle est suivie d’un ponçage.
Une cloison en bois peut être enduite dans les mêmes conditions qu’un autre support si elle a reçu une couche d’impression. Mais cette opération n’est pas obligatoire avant d’appliquer la finition (peinture, papier peint, carrelage,…). Le ponçage, soigné si nécessaire, est généralement suffisant.

Préparer des supports déjà revêtus

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Grattage

Le travail commence par le grattage des parties cloquées ou mal adhérentes, voire le décapage complet si la peinture est trop dégradée. Le lessivage fait également partie des opérations obligatoires, quel que soit l’ancien revêtement. A ce sujet, il faut éviter de détremper le support et en attendre le séchage complet avant d’appliquer la nouvelle finition.

Rebouchage

Les défauts de surface sont réparés et rebouchés. Les fissures actives sont masquées sous un calicot. L’application d’une impression n’est pas obligatoire mais elle est souvent utile pour uniformiser l’aspect du support. L’enduit de surface joue le même rôle. Toutefois, dans de nombreux cas, le ponçage soigné des réparations est suffisant.

Réparation et enduisage

Les anciennes surfaces carrelées sont piquées. Les dépôts de mortier et d’adhésif sont grattés et poncés. Dans ce cas, les réparations et l’enduisage sont indispensables. Impossible de faire quoi que ce soit sans uniformiser la surface. Par ailleurs, rien n’adhère sur du carrelage sans une couche intermédiaire.

Entoilage

Les revêtements collés sur d’anciennes plaques de plâtre peuvent poser problème, notamment lorsque la couche d’impression a été négligée lors de leur pose. Dans ce cas, il n’est pas rare que le parement cartonné parte avec l’ancien papier peint. Il convient de renforcer l’état de surface des plaques mises à nu, par un entoilage, par exemple (toile de verre, etc.) destiné à remplacer le parement en carton disparu.

Conseils techniques

No Normes

Les DTU concernés

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Pour les peintures DTU 59.1 P1-1 : Revêtements de peinture en feuil mince, semi‑épais ou épais.
Pour les papiers peints DTU 59.4 : Mise en œuvre des papiers peints et des revêtements muraux
Pour les carrelages DTU 52.2 P1-1-1 : Pose collée des revêtements céramiques et assimilés. Murs intérieurs. D’autre part, les « caractéristiques d’aspect de la cloison après achèvement du montage » sont précisées dans les DTU correspondants comme le 20.13 (brique, bloc béton, béton cellulaire), le 25.1 (enduit plâtre) le 26.1 (enduit ciment), le 25.41 (plaques de plâtre)…

RA Règles de l'Art

Poser du carrelage

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La pose collée des revêtements céramiques et assimilés est admise, moyennant quelques réserves liées à la nature des locaux, à leur degré d’humidité, au support et au type de revêtement à poser. Seuls les enduits pelliculaires, de moins de 3 mm d’épaisseur ne permettent pas de coller un carrelage. Dans les autres cas, l’utilisation de supports spécifiques peut être nécessaire, comme des plaques ou des carreaux de plâtre hydrofugés en salle de bains, par exemple. Il faut aussi choisir le liant adapté, soit un mortier-colle, soit un adhésif, et les caractéristiques de celui-ci en fonction du support, de la nature et du format du revêtement à poser. Le DTU 52.2 comporte une série de tableaux pour faciliter ce choix.
Les rattrapages, ragréages et rebouchages du support sont réalisés la veille avec le produit de collage ou une solution adaptée.

Te Technique

Poser du papier peint

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Les revêtements à coller en lés sont très simples à mettre en œuvre, surtout ceux fabriqués sur une trame intissée qui permet l’encollage direct du mur, sans passer par la phase détrempe, repos, pliage et dépliage du papier lui-même.
Le choix de la colle est important pour la tenue dans le temps. Les colles cellulosiques de base sont les plus sensibles aux décollements, après quelques années.
Mais elles ont aussi l’avantage d’être les plus faciles à nettoyer en cas de changement de papier. Les autres colles garantissent durablement l’absence de décollement.
Attention aussi à disposer d’un fond uniformément absorbant. Une couche d’impression est fortement recommandée dans tous les cas.
Un revêtement collé ne remplace pas un enduit, sur un mur en bloc béton ou en briques, par exemple.