La protection des cloisons en milieu humide

Il est essentiel d'avoir les pieds au sec. C’est valable pour les cloisons comme pour les hommes. En prévoyant systématiquement une couche isolante entre le sol et la base du montage, c’est la garantie d’éviter de nombreux désordres par la suite. L'humidité est déjà installée ? Nous détaillons ici les mesures à prendre pour la chasser de chez vous.

Une isolation adaptée

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Il convient d’abord de préciser ce qu’est un local humide. Il existe un classement pour cela. Ainsi, un local EA est sec. Ce sont le salon ou les chambres. S’il est sujet à une humidité moyenne, il passe en EB. C’est le cas pour la cuisine ou les WC. S’il est humide, à forte hydrométrie, mais privé, comme la salle de bains d’une maison, il est classé EB+.
L’utilisation de produits standards est suffisante pour les locaux EA et EB. Ils sont hydrofugés H1 – ou compatibles – dans les locaux EB+. Dans le cas de plaques sur ossature, le parement côté humide est hydrofugé et il est standard côté sec.

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Quelle que soit la nature de la cloison, une attention particulière est apportée à sa liaison avec le sol.

L'isolation d'une pièce humide

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Le pied de cloison

Quelle que soit la nature de la cloison, une attention particulière est apportée à sa liaison avec le sol. Différentes techniques peuvent être mises en œuvre. Les plus fréquentes sont les semelles ou les cornières en U. Il est également possible de placer un film polyéthylène. Il remonte de 2 cm au-dessus du sol fini.
En complément de ces dispositions constructives, il est nécessaire de bien soigner les joints d’étanchéité partout où l’eau peut s’infiltrer, autour des équipements sanitaires, aux angles entre le revêtement de sol et celui de la cloison, en périphérie des traversées de canalisations, le raccordement des robinetteries de douche ou de baignoire, par exemple.

 

 

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Vue en coupe d'une cloison avec un côté humide et un côté sec

Remettre en état une cloison humide

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Une forte humidité se signale d’abord par l’apparition de taches qui vont s’agrandissant et se couvrent de moisissures noirâtres ou de dépôts duveteux (efflorescences). Le revêtement décoratif cloque ou se décolle. La pièce sent le renfermé et la cloison est humide, parfois froide. Le constat établi, il est parfaitement inutile d’envisager une réparation quelconque sans déterminer la cause exacte de cette humidité. Elle se développe sous le plafond, au-dessus du plancher, dans les angles et, plus rarement, en plein panneau.

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Etape 1 : Etablir le diagnostic

Les infiltrations d’eau sont une cause courante, en particulier à proximité d’une salle de bains. Une mauvaise étanchéité des joints de douche ou de baignoire, une fuite de raccord, parfois à l’intérieur même de la cloison, sont de grands classiques avec des dégâts visibles dans les pièces alentours. Des infiltrations peuvent être constatées en façade ou sous un toit mal étanchés. Il y a enfin les dégâts des eaux.
Les diffusions capillaires sont le résultat d’une particularité de l’eau qui peut remonter dans les murs sur au moins un mètre de hauteur, l'eau provenant des soubassements des murs de façade ou d'infiltrations dans la dalle de la salle de bains. L’eau circule et peut réapparaître en pied de cloisons distantes de plusieurs mètres.
Les défauts de ventilation et d’isolation thermique sont la troisième cause d’humidité dans les cloisons . Les taches provoquées par la condensation descendent progressivement et affectent tout le panneau.

Etape 2 : Laisser sécher

Attendre le séchage complet des dégâts avant de les réparer répond à deux objectifs. Le premier est de s’assurer que la bonne cause a été traitée et qu’il n’y en a pas une autre. Le second est de faciliter l’adhérence des produits utilisés. Cette période de séchage peut prendre plusieurs mois. Elle peut être accélérée en utilisant un déshumidificateur électrique.

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Etape 3 : Réparer

Pour les infiltrations d’eau liquide, il suffit de réparer la cause, refaire les joints, changer les raccords, reboucher les fissures. Attention, un dégât peut en cacher un autre. Il faut parfois du temps pour découvrir la cause réelle.
Les diffusions capillaires sont plus difficiles à traiter si elles ne sont pas d’origine accidentelle mais structurelle. En façade, la meilleure solution reste la mise en place d’un drainage périphérique extérieur, la réfection des enduits, l’étanchéification des fondations, le cuvelage du rez-de-chaussée. A défaut, il faut contrarier le phénomène de remontée (drains d’assèchement, barrière étanche, ventilation du parement intérieur,…).
Pour l’humidité de condensation, l’isolation des murs concernés combinée à la mise en place d’une ventilation efficace, une VMC en particulier, vient à bout du problème.

 

Etape 4 : Remettre en état la cloison

Le plâtre ou les isolants fibreux qui ont longuement baigné dans l’eau doivent être remplacés, dans le cas d’une inondation d’origine naturelle, par exemple.
Les dégâts de surface, taches, moisissures ou efflorescences, sont d’abord lessivées sans détrempage. Après séchage, le parement est légèrement poncé puis repeint ou revêtu.
Les cloisons pleines supportent généralement une humidité temporaire. Après séchage, il suffit de refaire la décoration, voire les enduits superficiels . Un primaire adapté peut être utile pour renforcer les supports pulvérulents.
Il est possible de remplacer localement ou totalement un parement mince, une plaque de plâtre notamment. Elle est d’abord percée en plein panneau, au niveau du dégât, puis sciée horizontalement jusqu’à atteindre l’ossature. Le joint vertical est coupé au cutter et les derniers morceaux de plaque et les vis sont enlevés. Pour une réparation locale, un profilé horizontal est fixé derrière la liaison avec l’existant. Puis la pièce de remplacement est découpée.

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Ce qu'il ne faut pas faire

Il n’y a pas de solution miracle si l’origine du désordre n’est pas corrigée. La masquer ne fait qu’empirer les choses. Cela concerne tous les produits d’imperméabilisation intérieure (l’humidité reste dans le mur) et les contre-cloisons de toutes natures qui interdisent toute possibilité d’intervention sur le dégât lui-même.

 

De beaux Spec

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Le SPEC est un Système de Protection à l’Eau sous Carrelage. C’est un produit liquide ou une membrane qui s’applique sur un support pour permettre la pose d’un carrelage. Son application concerne la zone d’emprise du bac à douche ou de la baignoire, sur 2 m de hauteur.
Sur les côtés, il déborde d’au moins 20, voire 50 cm s’il n’y a pas de pare-douche. Pour l’application en elle-même, il convient de se reporter à la notice du produit.
L’application d’un SPEC est obligatoire même sur un support hydrofugé, sauf si ses joints, les saignées et les rebouchages sont aussi traités avec un produit hydrofuge. Il peut être remplacé par un parement spécifique sur-mesure, vissé sur l’ossature et jointoyé comme une plaque neuve.

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En savoir plus

BS Bon à savoir

Le spore, mauvais pour la santé

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L’humidité, oui et alors ? Sous les tropiques certains vivent très bien avec. Pourquoi donc la combattre ? En réalité, dans une maison, elle peut avoir des conséquences néfastes sur votre santé de façon indirecte en permettant le développement des moisissures et des acariens. L’humidité entraine aussi le décollement des papiers peints par exemple et sous l’action des spores… désagréger les colles et donc les composants organiques volatils de type formaldéhyde que l’on sait mauvais pour la santé. Mais ça peut être plus étrange encore : des chercheurs américains de l’université de Rutgers dans le New Jersey ont en effet récolté des champignons microscopiques sur les murs humides d’une maison ravagée par l’ouragan Katrina. Ils se sont aperçus qu’ils dégageaient de l’octenol, un composé volatil qui interfère sur la production de dopamine d’une mouche à vinaigre. Et bien voilà ladite mouche montre des symptômes proche de ceux de la maladie de Parkinson. Etude, on ne peut plus sérieuse, publiée dans la revue scientifique PNAS (Proceeding of the National Academy of Sciences).