Le bardage bois est un moyen élégant et à la mode pour rajeunir une façade défraîchie. Il permet aussi l'installation d'une isolation thermique par l'extérieur, en protégeant l'isolant des agressions extérieures et en ménageant une lame d'air pour le laisser respirer.
Isolation thermique par l'extérieur et bardage
Les procédés d’ITE, Isolation Thermique par l’Extérieur, forment une grande famille qui se décline à l’infini en fonction de la nature du support à protéger, de l’isolant utilisé et de l’aspect extérieur recherché. En rénovation, le plus répandu est l’isolation sous enduit, qui reprend l’apparence classique des maisons maçonnées. Ou encore le vêtage, qui consiste à plaquer le matériau de finition contre l’isolant, sans lame d’air. Dans le cas d’une isolation sous bardage, l’isolation thermique, en matériau de synthèse ou en laine, minérale ou végétale, reste solidaire de la façade. Mais le revêtement de finition, le bardage, est posé sur une ossature secondaire et ménage ainsi une lame d’air de ventilation.
Le bardage est posé sur une ossature secondaire et ménage ainsi une lame d’air de ventilation.
L'importance de la lame d'air
Les fonctions de cette lame d’air sont nombreuses. La première est de servir de première barrière à la pluie, qui ne parvient pas directement jusqu’à l’isolant. La deuxième est de permettre une évacuation correcte de l’humidité, qu’elle provienne du bardage ou qu’elle soit issue de l’intérieur de la maison, lorsque l’isolant n’est pas étanche. Le troisième rôle de la lame d’air est d’assurer une certaine indépendance entre le revêtement de finition et le reste du mur, et de permettre à ces deux ensembles de réagir différemment aux sollicitations provoquées par les intempéries. Cette fonction est particulièrement sensible pour les bardages en bois ou dérivés, très sensibles aux variations d’humidité et de température. Le dernier intérêt de cette indépendance est la possibilité de procéder au remplacement du bardage, dans quelques années, sans avoir à intervenir sur l’isolation. Ce marché, encore balbutiant, est appelé à connaître une belle croissance dans les années à venir, lorsqu’il deviendra nécessaire de remplacer les bardages installés aujourd’hui.
La pose en vidéo
La pose en douze étapes
Les points-clés
1-Pose discontinue
Le principe de pose du bardage ventilé consiste à assurer une circulation d’air permanente à l’arrière du revêtement, en disposant les supports en quinconce.
2-Grille anti-rongeur
Une grille anti-rongeur placée sous la planche de départ interdit aux souris d’élire domicile ici.
Pour aller plus loin
Pose verticale ou horizontale ?
- Il est possible d’orienter les lames verticalement ou, comme ici, horizontalement ou même en biais. Il suffit pour cela d’adapter l’ossature qui reste perpendiculaire au sens de pose en toutes circonstances, et discontinue pour favoriser la ventilation en sous-face. Les poses en biais compliquent le traitement des points singuliers, comme les angles, les soubassements, les linteaux sous toiture, etc.
- Le bois massif n’est pas le seul matériau de bardage. Il existe des produits composites en résine, en fibreciment, en stratifié, en PVC… des bardages métalliques, en feuilles ou en bacs, laqués ou non, en acier, en aluminium ou en zinc.
Bardage : remarques générales
- La mise en œuvre des procédés de bardage rapporté à lame d’air ventilée sur une isolation thermique extérieure a fait l’objet d’une publication dans le cadre des Règles de l’Art Grenelle Environnement, RAGE pour les intimes, parue en Mai 2015. Ces recommandations professionnelles résumées en 191 pages sont en accès libre sur Internet et il sera fort utile aux candidats installateurs de s’y rapporter scrupuleusement, en neuf comme en rénovation. Pour un bardage en bois, posé sur une ossature secondaire en bois, il convient de se référer au DTU 41.2.
- Outre son aspect esthétique, le bardage protège l’isolation des intempéries, des écarts thermiques et des chocs.
- L’épaisseur des liteaux est au moins égale à celle de la lame d’air nécessaire à la ventilation, avec un minimum de 22 mm.
- Les supports les plus courants sont les murs en béton ou en maçonnerie, plans, propres et secs. Ils sont également sains, sans fissure importante pouvant affecter la solidité de l’ouvrage, et doivent assurer l’étanchéité à l’air. Pour résumer, l’isolation par l’extérieur et son bardage ne sont pas des cache‑misère. Tous les désordres habituels des maçonneries anciennes doivent être réparés, avec une mention particulière pour les remontées d’humidité depuis le sol par capillarité. En effet, une fois enfermée derrière l’isolant, la façade éprouvera de grandes difficultés à sécher.
Si la réalisation de l’isolation par l’extérieur et du bardage rapporté est relativement simple en partie courante, chaque point singulier doit être traité de manière spécifique, afin d’assurer la continuité de l’isolation, sans mettre en cause la résistance du bardage.