
La conception d'une allée impose de nombreux travaux : du terrassement à la manutention de tonnes de matériaux. Mais un cheminement de type pas japonais avec des pierres sur sable est beaucoup plus simple à concevoir. Il suffit de distribuer les pierres, ici des dalles en pierre, surnommé chemin Cathare sur un lit de pose plein de gravier.
Les règles pour un cheminement réussi
Le grand avantage de cette réalisation est de se passer de toute référence à une quelconque norme ou document technique , qu’il soit unifié (DTU) ou expérimental (Atex). Il est rare qu’une intervention se passe de règles établies, basées sur l’expérience ou des études poussées, dirigées par un collège d’experts à barbe blanche. Un cheminement peut être défini comme une allée discontinue. Il s’agit simplement de distribuer des dalles, ça et là, afin d’accompagner un parcours dans la pelouse ou en sous-bois, pour éviter de s’enliser jusqu’au cou les jours de pluie. La version la plus connue est celle des pas japonais. Comme toujours, lorsqu’une tradition nous parvient de l’Empire du soleil levant, les tobi ishi ou pierres volantes ne sont pas distribuées au petit bonheur, mais répondent à des critères d’ordonnancement philosophiques, parfaitement incompréhensibles par un occidental. Le pas japonais européen est donc une succession de dalles, dont l’écartement correspond à la foulée de celui qui l’emprunte, soit 60 cm environ pour un adulte en promenade. Si les dalles sont disposées à pas décalé, il faut tenir compte d’un décalage de 5 à 10 cm par rapport à la ligne de foulée.
Les japonais distribuent les pierres selon une règle précise issue de traditions ancestrales... En Europe, il n'y a pas de règles, c'est vous qui choisissez !
Pose libre
Pour créer un tel cheminement sur une pelouse, il suffit de creuser le sol aux dimensions de la dalle choisie, sur une profondeur équivalente à l’épaisseur de cette dernière, augmentée de celle du lit de pose, de 5 cm environ. Le gravier est étalé dans la forme, égalisé, puis la dalle est déposée par-dessus et battue au maillet. Un peu de terre fine vient combler les derniers espaces autour de la dalle. Dans le cas présent, il s’agit d’une version augmentée du cheminement, c’est-à-dire une adaptation libre de la pose sur lit de sable.
La pose en vidéo
La pose en huit étapes
Les points-clés
1-Intissé
Cet écran d’interposition se compose de fibres en polypropylène enchevêtrées. Leur densité varie selon le but recherché. Ici, elle est de 100g/m2 ce qui est suffisant sur une allée.
2-Un filtre anti-boue
Ces fibres doivent donc laisser passer l’eau mais empêcher au maximum les éléments organiques contenus dans la terre de grimper à l’étage supérieur et de se mélanger avec le gravier ce qui pourrait nourrir la pousse de plantes. Le géotextile bloque aussi les vers de terre et le passage des racines.
Utiliser les restes
Il est toujours recommandé d’acheter plus de dalles que prévu, pour… prévenir les imprévus. Au final, il en reste toujours. Les rapporter en magasin est une première option. Mais une dalle est avant tout un carré de béton décoré. Elle constitue donc une embase idéale pour un petit lampadaire, une jarre posée sur la pelouse, ou le récupérateur d’eau de pluie. Elle peut encore servir d’ancrage pour des poteaux, pour une clôture basse ou un portillon. Sur un muret ou un pilier, elle sert de couronnement. Elle est alors scellée avec une couche de mortier. Une dalle décorée se transforme aussi en couvercle de regard, pour le réseau d’eau pluviale, ou le système d’assainissement collectif, à chaque étape de ce dernier, depuis le bac dégraisseur jusqu’à l’épandage. Comme elle n’est pas étanche, le seul usage impossible concerne tout ce qui a trait aux réseaux électriques enterrés. Les découpes circulaires (passage de câbles par exemple) sont réalisées à la scie trépan, à plaquettes carbure ou diamantée.