Le béton est éternel. Ou presque. Ce banc est là pour longtemps, prêt à affronter les pires turpitudes. Sa réalisation est simple sur le plan technique. Mais elle demande du temps, des efforts et un peu de soin.
Un banc en béton sur 3 jambages
Ce banc de bonne longueur repose sur trois jambages constitués de deux blocs de chaînages scellés et empilés. L’assise peut être remontée en ajoutant une rangée supplémentaire. Mais cette réalisation est avant tout multiservice dans une entrée. Elle sert aussi bien à se chausser qu’à déposer ses affaires ou les sacs de courses.
Un coffrage étanche et sans déformation
La seule véritable difficulté de cette réalisation est cette assise en béton banché. Dans le cas présent, il s’agit plutôt d’un coffrage sur mesure, mais l’intention reste la même : fabriquer un moule étanche dans lequel couler un béton plutôt liquide.
Réaliser un coffrage nécessite deux précautions majeures : bien l'étancher pour que le béton ne s’écoule pas et le renforcer pour éviter qu'il se déforme.
Le premier conseil est donc de ne pas lésiner sur l’épaisseur des planches, voire de les doubler en cas de doute. Le standard dans ce genre de réalisation, c’est le 27 mm en planches de résineux brut
Soigner le ferraillage
Plus les jambages sont écartés les uns des autres, plus l’assise en béton risque de se voiler, voire de casser. La première astuce pour l’éviter est de réduire l’écartement. La seconde est d’augmenter le ferraillage, en nombre et en diamètre. Ici, le compromis a été trouvé avec une dalle de 5 cm, un treillis soudé simple en 6 mm et un intervalle entre les jambages d’environ 90 cm. C’est très nettement sousdimensionné pour supporter une charge de maçonnerie, mais amplement suffisant pour un séant.
Le bon dosage en eau
Tout l’art du coffrage réside dans le dosage en eau. Le béton doit être très plastique, presque liquide. Mais s’il l’est trop, ses constituants se décantent et il perd sa cohésion. Les professionnels maîtrisent bien ce dosage. Par crainte, celui de l’apprenti est souvent trop sec. Une fois le béton coulé et avant de le tirer à la règle, il faut penser à le débuller en frappant le coffrage au marteau, au moins sur toute la périphérie, voire dessous. Puis il faut patienter, patienter... près de 3 semaines pour être sûr que tout est sec à coeur. On retire au marteau les coins qui retiennent les planches. Il reste le béton brut. Certains aiment à le surfacer mais au final avec quelques coussins l’aspect brut n’y paraitra plus.
La pose en vidéo
La pose en 9 étapes
Les points-clés
1-Prévoir le démoulage
Des feuilles de plastique sont déposées en fond de coffrage pour faciliter le démoulage.
2-Anti-coulures
Les feuilles remontent légèrement sur les côtés de manière à s’opposer aux coulures de béton dans les joints.
Autre méthode
La technique classique consiste à huiler les planches côté béton après avoir étanché les joints avec du ruban adhésif large.
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Pour finir, brossage et vernis
Le soin apporté à chaque étape du montage de ce banc permettra de gagner du temps pour les travaux de finition, sauf à souhaiter un aspect brut de décoffrage. Dans ce cas, après séchage du béton, le banc sera simplement brossé à la paille de fer, soigneusement dépoussiéré, puis bloqué par un vernis incolore appliqué en deux couches généreuses, pour un effet mouillé et, surtout, sans poussière.
Pour une finition plus soignée, il faut d’abord choisir des blocs conçus pour la pose à joints minces, mieux calibrés et plus lisses que le bloc béton standard. Pour un résultat parfait, la première couche d’enduit, au moins le gobetage, sera appliquée avant de réaliser l’assise. C’est en effet plus facile de traiter les angles dans ces conditions. La deuxième couche sera appliquée après le décoffrage.
Les défauts de tirage de la dalle de béton, les reliefs laissés par la truelle, peuvent être poncés après la prise du ciment, mais avant son durcissement complet. En revanche, celui-ci est nécessaire avant d’appliquer la peinture de finition, de manière à atteindre le bon taux d’humidité.
L’application de la finition commence par un primaire. Dans le cas présent, l’assise étant doublée de coussins, une couche de peinture diluée à 5 % est suffisante. L’aspect final est obtenu en deux couches croisées.
Le béton cellulaire, l'autre voie
Comme tous les matériaux de construction, le béton se prête à toutes les déclinaisons. Pour simplifier la réalisation, le plus facile est de remplacer l’assise en béton armé par une structure en bois. Le choix est pratiquement sans limite, avec des lattes, des planches ou des panneaux, différentes essences, et de nombreuses finitions brutes, satinées, brillantes, colorées, huilées, lasurées, vernies ou peintes. Les éléments en bois sont directement vissés dans les jambages.
Le béton cellulaire est le roi des aménagements, car il se découpe et se sculpte très facilement, pour les jambages comme pour l’assise. Pour cette dernière, deux barres parallèles en acier traité ou peint renforcent sa résistance. Elles sont encastrées dans deux saignées creusées en sous-face, espacées de 20 cm environ.
Une autre idée d’adaptation : le choix du revêtement, en remplaçant la peinture par un carrelage ou un dallage, en céramique ou en pierre naturelle. Il est même possible de coller des plaquettes de parement, sur les jambages et sur l’assise.