Les outils traditionnels pour les assemblages en bois

Le travail du bois est issu d’une très longue tradition de savoir-faire. Trusquin, équerre, compas, maillet, rabot, ciseau à bois, chignole... sont les outils les plus connus et surtout les indispensables pour assembler du bois sans une vis ou un clou. Menuisiers, ébénistes et charpentiers traditionnels s'en servent encore. Et même si certains de ces outils sont désormais motorisés, ils ne sont pas toujours aussi précis.

Le savoir-faire du travail du bois

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Avant la révolution industrielle et la force du cheval vapeur, toutes les pièces d’assemblages métalliques étaient forgées, jusqu’au dernier clou. Et jusqu’à la généralisation du haut fourneau moderne, toujours au XIXe siècle, les aciers produits ne présentaient pas une grande qualité. Il n’y avait que des grosses pièces, incapables de supporter les charges et les contraintes d’assemblage d’une charpente de bateau ou de cathédrale.
Les menuisiers et charpentiers ont donc rivalisé d’imagination pour concevoir des procédés d’assemblage adaptés à chaque situation. Les principes sont toujours les mêmes et reposent d’abord sur la facilité de réalisation. Il faut pour cela que l’assemblage soit simple pour être facile à calibrer avec des outils manuels. La contrainte suivante est de faire en sorte que ce soit le profil de l’assemblage lui-même qui supporte la charge ou la contrainte. Cela s’obtient en adaptant les deux parties, en ajoutant un épaulement, un tenon, en adoptant des coupes biaises, etc.

Les outils

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Les outils utilisés pour réaliser des assemblages se répartissent en deux catégories, ceux pour le tracé et ceux pour la découpe.

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Pour le tracé

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Le trusquin

Il sert à tracer des traits parallèles à un côté déjà dressé. Il comporte une tige carrée (la verge) sur laquelle coulisse une platine qu’il est possible de bloquer par un coin, un étrier ou une vis de serrage. À l’une des extrémités se trouve le traceret, la pointe à tracer fixe. Il suffit de faire glisser la platine le long de la pièce de bois pour tracer avec la pointe un trait parallèle. Il existe des modèles améliorés, à deux pointes ou plus, pour tracer une épaisseur d’un coup, ou un tenon entier.

L’équerre

Elle sert au tracé et à la vérification des angles, intérieurs, extérieurs, à 90° ou 45 °. Certaines comportent un rapporteur logé entre les deux branches qui permettent de repérer tous les autres angles intermédiaires.

Le compas

Le compas à pointes sèches ne comporte pas de mine. Les plus perfectionnés comportent une réglette graduée.

Le crayon de charpentier

Il a une section rectangulaire et une mine grasse. Traditionnellement, le menuisier se sert plutôt d’une craie, notamment pour le repérage des pièces et les signes d’assemblage, car elle ne laisse aucune trace.

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Pour la découpe

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Le maillet traditionnel

Il est en frêne. Son avantage est de ne pas abîmer l’extrémité des outils frappés, à la différence d’un marteau à tête métallique.

Le ciseau de menuisier

Il ne sort jamais seul mais toujours en assortiment complet. Il sert à toutes les découpes pour les assemblages de précision. On reconnaît le menuisier à la qualité de ses ciseaux. Leur affûtage à la pierre est tout un art. Un ciseau affûté correctement doit trancher une feuille de papier. Une cousine du ciseau est la gouge, dont le profil de lame est arrondi en gouttière plus ou moins creuse, pour la réalisation de rainures, moulures ou cannelures. Un cousin est le bédane, plus épais, pour la découpe des mortaises.

La scie à dos

Elle est l’un des nombreux exemples de scie de menuiserie, mais celle-ci est pratique pour la découpe des tenons, des fausses-languettes et des baguettes d’encadrement. La forme rectangulaire de la lame facilite l’obtention de traits droits, parallèles et bien guidés. La scie à dos est toujours accompagnée de sa boîte à coupe qui permet de régler facilement les angles principaux.

Le rabot

Il permet d’aplanir les languettes et de rectifier les chants. Aujourd’hui, il est souvent remplacé par la ponceuse delta, plus facile à maîtriser pour un amateur.

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D’autres outils peuvent servir pour les assemblages, comme la chignole (vilebrequin ou perceuse) pour les tourillons, la pointe à tracer, le réglet, les serre-joints et… l’établi, bien sûr.

Techniques d'utilisation d'un ciseau

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Pour découper une entaille, il existe deux méthodes. La première méthode est celle qui donne le meilleur résultat. mais c’est aussi la plus longue à réaliser.

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La première :

Coupez les deux côtés de l’entaille à la scie à dos, puis dégagez-la au ciseau, du centre vers les bords. Le biseau du ciseau est orienté du côté du bois. Puis, il est retourné, biseau au-dessus, pour évider l’entaille (fig. 1 et 2).

La seconde :

Après avoir coupé les deux côtés de l’entaille, redivisez-la en traits parallèles, toujours de profondeur constante. Puis faites sauter les copeaux au ciseau par le chant de la pièce (fig. 3 et 4).

L'ancêtre de la signature

Hi Histoire

Les signes d'Établissements

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La plupart des marques ou des signes d’établissement ne sont plus utilisés aujourd’hui. Autrefois, ils servaient à conserver les habitudes de chaque corps de métier, par des utilisateurs souvent analphabètes. Il y avait là un langage quasi ésotérique que seul un initié pouvait décrypter. La numérotation des pièces, lointainement inspirée des chiffres romains, est un exemple de cette complication qui n’a plus guère d’intérêt aujourd’hui.

Il reste pourtant des signes d’établissement utiles, à commencer par les hachures pour repérer les parties à éliminer. Il y a aussi ceux qui permettent de repérer l’emplacement d’une pièce dans un assemblage, gauche ou droite, haut, bas, ou milieu. S’il y a plusieurs « milieux », les trois traits vont en s’élargissant du sommet vers la base.