Le béton reste le matériau privilégié pour la réalisation de dalles au sol, en rez‑de‑chaussée comme à l’étage. Une bonne préparation est indispensable : quand la toupie arrive ou que la bétonnière tourne, plus le temps de tergiverser.
Préparation avant dallage
Anticiper le déroulé du chantier
A chacun son job. Le chauffeur qui livre la ou les toupies de béton frais n’est pas payé pour jouer les maçons, mais seulement pour vider son camion. Et il ne repart jamais à plein. Au jour et à l’heure dite, tout doit être prêt. Cela comprend l’aménagement de l’accès jusqu’au chantier, la main‑d’œuvre nécessaire pour répartir la coulée et la réalisation complète de tous les travaux préparatoires, réseaux et armatures en place. Finalement, le coulage du béton n’est que la dernière étape. Un chantier alimenté à la bétonnière n’est pas plus facile à organiser, car la préparation du béton doit être continue, toute reprise étant proscrite. Il faut donc prévoir l’approvisionnement de chantier et l’organisation de la main‑d’œuvre (préparation du béton, transport, coulage, réglage,…).
Différentes couches de préparation sont nécessaires pour assurer la stabilité de l’ouvrage.
La préparation des sols
Dans le cas d’une dalle en béton au rez‑de‑chaussée, tout se passe dessous et commence par le terrassement. Différentes couches sont nécessaires pour assurer la stabilité de l’ouvrage. La première est la couche de forme, qui assure une portance suffisante de l’arase de terrassement, si celle du sol existant n’est pas portante. Son épaisseur minimale est de 20 cm. Il y a aussi les différentes interfaces, telles que les couches de fermeture (pour boucher les trous), de glissement (sable 2 cm), le film régulateur (anticapillaire ou pare vapeur, ou l’isolant thermique). La présence de ces couches est définie par les exigences du chantier. Chacune doit répondre à des exigences techniques précises.
Dallage sur terre-plein
Le sol est décaissé et, au moins, arasé. Si sa portance n’est pas suffisante, il est remplacé par un matériau d’apport (couche de forme). Il peut aussi être renforcé. Dans tous les cas, l’arase de terrassement doit être parfaitement plane et régulière.
Le film en polyane ne sert que pour l’étanchéité. La couche de glissement est obtenue par une épaisseur de sable sur laquelle le film est déposé. Il faut également compléter la mise en place par la désolidarisation des pieds de mur.
En terre‑plein, l’isolation thermique est désormais incontournable. Elle a évidemment une incidence sur la profondeur du terrassement. Elle fait également office de fond de coffrage avant la mise en place des treillis d’armature, posés sur cale. L’isolant est spécialement choisi pour résister à la compression.
A quoi ressemble un dallage raté
Les désordres d’un dallage mal ficelé sont fort divers. Il y a d’abord le cavage, par effondrement du sol. Puis les soulèvements périphériques, souvent liés au retrait‑gonflement des argiles ou à une forte présence d’humidité (ettringite ou thaumasite). Viennent ensuite les retraits et fissurations divers, en périphérie particulièrement. Ces derniers dégâts sont également le fait d’une mise en œuvre mal maîtrisée, comme un séchage trop rapide, par exemple.
Dallage à l'étage
Les systèmes de planchers béton modernes à base d’entrevous préformés posés sur des poutrelles en béton armé ont considérablement simplifié la réalisation des planchers d’étage ou sur vide sanitaire. Ils se déclinent en fonction des besoins et servent de support au béton, à la manière d’un coffrage perdu.
Mise en place des réseaux sous dallage
Sous une dalle en béton, les réseaux, quels qu’ils soient, doivent impérativement circuler dans des gaines, et être continus. Les gaines doivent résister à la compression, comme les autres matériaux utilisés.
Les réseaux peuvent aussi circuler, sous certaines conditions, dans l’épaisseur même de la dalle. Dans tous les cas, les traversées sont repérées, ajustées et calées. Des réservations préfabriquées facilitent leur maintien. Attention au repérage par rapport aux plans d’exécution.
Les réseaux les plus fins, l’électricité, par exemple, peuvent circuler en interposition entre la dalle et la chape, à condition de bénéficier d’une épaisseur d’enrobage suffisante. Les conditions sont les mêmes que sous une dalle.
Le chauffage par le sol constitue une particularité, puisque son tracé correspond à un calepinage précis. Il est calé entre les picots de l’isolant qui sert de support ou agrafé dessus. Il faut bien s’assurer de la planéité de l’ensemble, en particulier au niveau des boucles.
Réseau : calage et test préalable
Même si cela reste envisageable, il est extrêmement compliqué d’intervenir sur un réseau défectueux quelconque lorsqu’il est recouvert d’au moins 12 cm de béton bien dur. Car il faut d’abord en repérer le trajet puis localiser le défaut. Une précaution élémentaire consiste donc à s’assurer que ces réseaux fonctionnent parfaitement avant de couler le béton, et que cette opération ne risque pas de les abîmer, par écrasement en marchant dessus, par exemple. Cela signifie que ces réseaux doivent être parfaitement calés, notamment au niveau des réservations, et dessiner des parcours rectilignes qui seront plus faciles à repérer par la suite. Les réseaux d’hydro‑câblage sont mis en pression au‑delà de celle de service. Les évacuations mises en charge par obturation et remplissage. La continuité des circuits électriques est vérifiée au multimètre.
Terrasse : réalisation d'une dalle en béton
Les risques d'une mauvaise mise en place des réseaux
... Un trou dans la chape
Un mauvais placement des réseaux, notamment sous une chape, s’ils se soulèvent au coulage, par exemple, peut réduire la couche d’enrobage et créer une faiblesse qui finit en trou dans la chape. Cela arrive aussi si des gaines trop grosses par rapport à l’épaisseur de béton sont utilisées ou si des températures extrêmes (froid ou chaud) circulent. Si les réseaux ont été oubliés, les saignées dans une dalle existante, sans être strictement interdites, sont limitées à des opérations bien spécifiques. Il est plus sûr de résoudre le problème à l’ancienne, à la base des murs ou en sous‑face, lorsqu’elle est accessible.
En savoir plus
Un dallage n'est pas une fondation
Quelle différence entre une fondation et un dallage ? Le second ne peut en aucun cas servir d’assise à des éléments porteurs que sont des murs ou des poteaux, alors que c’est la fonction principale de la première. Ainsi, les désordres d’un dallage raté sont localisés, alors que ceux des fondations affectent le bâtiment dans son ensemble. L’étude de sol revêt alors une importance capitale. D’autre part, les fondations doivent impérativement descendre à un niveau hors gel, à 60 cm de profondeur dans la majeure partie de l’hexagone, 80 cm en cas de gel modéré, 1 m en altitude et en cas de gel sévère. Notez aussi que le retrait‑gonflement des argiles peut conduire à descendre encore plus bas : 1,50 m dans la plupart des cas. Bien sûr, il s’agit ici des valeurs requises pour des fondations de maisons individuelles.