Poser un revêtement façon béton ciré

Matériaux

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Voilà un revêtement qui change du classique carrelage : le béton ciré. Le véritable béton ciré est teinté dans la masse, en forte épaisseur et plutôt réservé aux professionnels ! Il s’agit ici d’une résine de quelques millimètres qui reprend à s’y méprendre l’effet de surface caractéristique de ce type de sol.

Un chantier minutieux

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Il a été créé pour les locaux industriels, mais depuis les années 80, le béton ciré s'invite chez les particuliers et devient même de plus en plus populaire au fil des ans. Son aspect moderne fait merveille dans un intérieur contemporain et permet également de glisser une pointe d'originalité et de design dans une rénovation. Il se pose sur de nombreux revêtements, pour peu qu'ils aient été bien préparés, et s'adapte à toutes les pièces, de la cuisine à la salle à manger en passant par la salle de bain.

Jeu de patience

Poser une vrai béton ciré s'apparente néanmoins à un parcours du combattant, tant la technique demande de maîtrise et d'adresse. La solution que nous avons choisie ici n'est pas du béton ciré à proprement parlé : il s'agit d'une résine ressemblant à s'y méprendre au béton ciré. Si la pose n'est pas aussi ardue que le véritable béton ciré elle n'en demeure pas moins délicate et demande une attention constante à chaque étape. Deux à trois couches sont nécessaires pour donner cet aspect nuancé qui a fait le succès du béton ciré. Entre chaque couche, des produits de protection et vernis sont appliqués après ponçage et dépoussiérage soignés. Bref, le revêtement façon béton ciré ça se mérite ! Sans compter que son coût demeure relativement élevé.

La pose en douze étapes

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2018-2 - Pages : 068-069 - Un revêtement façon béton ciré

Les anciens revêtements de sol, parquet et carrelage, ont été enlevés. Les défauts laissés par les anciennes cloisons ont été rebouchés. Un ragréage autonivelant permet d’uniformiser le support, sa porosité et sa planéité.

Les anciennes plinthes et baguettes sont enlevées. Les pieds de mur, les traversées diverses, sont protégés en collant un ruban de masquage adhésif qui restera en place jusqu’à l’application du vernis.

La couche de base se compose d’un mélange de résine acrylique, de liants hydrauliques et de charges minérales. Il est soigneusement mélangé au malaxeur, au fur et à mesure des besoins.

La première couche est étalée au platoir cranté sur une épaisseur moyenne de 2 mm (environ 3 kg/m2). Le mélange est appliqué comme un ragréage fluide. Parfois, un primaire d’accrochage est appliqué au préalable.

Sitôt étalé, le mélangé est ferré et refermé à la lisseuse flamande ou à la lame à lisser. Cette opération s’effectue à deux ou trois. Le premier mélange, le deuxième applique et le troisième serre. Éviter les temps trop secs ou trop froids.

Après 24 h de séchage (à 20 °C), la surface est passée à la ponceuse monobrosse à disque diamant, grain 50, sans imprimer de direction déterminée. Le ponçage est réalisé en tous sens, le plus régulièrement possible.

Le dépoussiérage après le ponçage est rigoureux. Il débute par un balayage, suivi du passage de l’aspirateur, sans oublier les bas de mur. Il faut obligatoirement un aspirateur à filtre vibrant, le seul à ne pas se boucher.

La première couche est bloquée par l’application d’un bouche pore, une résine acrylique plastifiante, appliquée à la brosse ou au rouleau. Le produit doit sécher 2 h (à 20 °C), à l’abri des courants d’air pour éviter les poussières.

La deuxième couche est plus fluide encore que la première. Elle est versée sur le sol et étalée immédiatement à la lame à lisser, sur 1 mm d’épaisseur. C’est ce geste qui permet d’obtenir l’effet recherché.

Après un nouveau séchage de 24 h, la surface est de nouveau poncée, en trois passages, comme une vitrification, en augmentant le grain à 50, 100 puis 200. Le sol est de nouveau parfaitement dépoussiéré.

En option, une troisième couche de lissage, encore plus fine, peut être appliquée et poncée. Ici, le sol reçoit directement un primaire d’accrochage pour la finition, appliqué au rouleau, en évitant de marcher sur la surface traitée.

L’aspect final est obtenu par l’application d’un vernis en deux couches, dès que le primaire ne tache plus les doigts. Il est important de bien respecter le temps de séchage entre les couches et de changer la progression de l’application.

Finitions

Co Conseil

L'importance du savoir-faire

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Rater un béton ciré est d’une facilité déconcertante. Une particularité renforcée par certaines formulations qui ne laissent que quelques minutes de temps ouvert pour l’application. Car le résultat final dépend exclusivement du savoir-faire de l’applicateur. L’aspect nuancé caractéristique du béton ciré est directement lié à son tour de main pour travailler la couche de finition. Il faut savoir rester souple dans le geste, sans appuyer, en conservant une épaisseur constante, avec un certain talent pour dessiner des courbes et arabesques. Attention notamment au traitement des points singuliers comme les angles ou les passages de tuyaux. Parfois négligés pendant l’application, ces détails sautent aux yeux après le séchage.

CH Choisir

Résines et béton

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Les revêtements de sol destinés à obtenir un effet béton sont majoritairement composés de charges minérales, complétées par une résine. Les différentes formulations portent sur la nature des ingrédients, le type de résine en particulier, et leur proportion, quelque part entre le mortier de ragréage autolissant et le sol en résine pure. La qualité dépend du nombre de couches et, souvent, du prix de revient.
Dans tous les cas, la préparation du support est capitale. Surtout, il convient de bien respecter les temps de séchage et le taux d’humidité pour les supports neufs. En rénovation, le support doit être uniformisé, rebouché, réparé et traité pour réguler sa porosité, notamment pour un ancien carrelage, et prévenir l’apparition de taches ou d’efflorescences.

Te Technique

Attention à la poussière

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La couche de finition, qui donne l’aspect final, est appliquée et travaillée sur une très faible épaisseur, qui ne peut pas compenser des erreurs commises sur les couches précédentes, pas plus que la présence de poussière de sable ou de silice issue du ponçage. Mais cela concerne aussi l’applicateur et les autres intervenants d’un chantier de construction, qui apportent leurs propres débris sous les semelles ou les vêtements. Il suffit d’un cheveu collé dans le vernis au centre de la pièce.
Il est donc prudent d’interdire l’accès à la pièce pendant les travaux et de la considérer comme une salle blanche, à partir de l’application de la deuxième couche. Cela implique de porter une combinaison, des surchaussures et une charlotte.