Il n'existe pas un mais des robinets. Au point d’utilisation se trouve le robinet de puisage. Il se différencie du robinet d’arrosage par le fait que son nez est lisse et qu’on ne peut pas y raccorder autre chose qu’un mousseur. Pour le reste, la réglementation laisse la place au confort d’utilisation. Et à l’imagination des designers.
Vous avez dit robinet ?
Le DTU 60.1 précise quand même qu’il faut prévoir un dispositif d’évacuation sous un robinet de puisage et qu’il doit être fixé à 80 cm au moins au-dessus du sol. Cette hauteur descend à 40 cm pour le robinet d’arrosage et l’obligation d’évacuation disparaît. Il existe aussi toute une série de normes qui détaillent, mesurent et définissent tous les aspects d’un robinet. Ce qui ne change pas, ce sont les différents constituants, à savoir un corps, un organe de manœuvre, et une sortie. C’est souvent le seul organe visible de l’installation. Le choix est donc surtout esthétique. Pour l’aspect pratique, il est surtout attendu que le robinet soit étanche lorsqu’il est fermé et facile à utiliser.
Le modèle de base
Le robinet simple usage
Ce modèle à corps unique contrôle un seul débit à la fois, en eau froide ou chaude. Il est pratiquement abandonné aujourd’hui, sauf pour alimenter des équipements exclusivement en eau froide, comme un lave-mains, par exemple. L’étanchéité et le contrôle du débit d’un robinet sont assurés au moyen de deux techniques spécifiques. Traditionnellement, il s’agit d’une tête à vis et à clapet. L’étanchéité est assurée en serrant le clapet en caoutchouc sur le siège du robinet, solidaire de son corps. La tête reste démontable de manière à pouvoir remplacer le clapet lorsque l’étanchéité n’est plus parfaite. La seconde technique à clapet met en œuvre une cartouche céramique composée de deux disques perforés qui pivotent l’un sur l’autre, sur un quart ou un demi-tour. Lorsque les deux perforations coïncident, l’eau coule. La cartouche céramique, sensible à l’état des canalisations et à l’entartrage, ne s’entretient pas. Elle se remplace. En cas d’eau dure et de réseau principalement métallique, le risque d’entartrage est tel qu’il est souvent plus simple de revenir à des robinets à clapet, plus résistants.
La cartouche céramique, sensible à l’état des canalisations et à l’entartrage, ne s’entretient pas. Elle se remplace.
Les modèles classiques
Le mitigeur
Ce robinet fonctionne avec une seule manette de commande et un module dans la tête appelé cartouche céramique à double usage. Un mouvement vertical de la manette contrôle le débit et un mouvement latéral règle la température, du plus chaud à gauche au plus froid à droite. Cette simplicité d’usage lui a permis de conquérir la salle de bains comme la cuisine et tous les équipements sanitaires. Avec un raccordement monotrou et l’utilisation de flexible, un mitigeur remplace facilement un mélangeur existant. Tous les styles cohabitent, des plus rétro aux plus avant-gardistes. Au point que certains modèles relèvent plus de l’œuvre d’art que de l’objet pratique, et en oublient complètement la fonction. Il n’est donc pas inutile de manipuler avant d’acheter. Comme tout système céramique, la cartouche ne se répare pas et, à la différence d’un clapet, il est inutile de forcer sur un joint inexistant !
Le mélangeur
Dans ce robinet, la mise en température s’effectue par un dosage indépendant des eaux chaudes et froides par l’intermédiaire de leurs robinets respectifs. Pour les modèles les plus anciens, ces derniers sont à clapet et les plus récents à cartouche. Il existe encore des robinetteries mélangeuses à commandes séparées du nez du robinet, à monter sur un lavabo adapté. Le look d’un mélangeur est inimitable et séduit encore par son aspect rétro. Il est aussi plutôt économique à l’achat, robuste et facile à entretenir. Mais il n’est ni économe, ni pratique à l’usage, parce qu’il faut recommencer le mélange à chaque dosage. Toutefois, il s’agit là d’une notion à … tempérer. En effet, il n’est pas toujours nécessaire de consommer de l’eau chaude et ce robinet fournit de l’eau froide sans risque d’erreur. D’autre part, il existe des mousseurs de robinet push/pull, à contrôle de débit instantané. Rappelons que le mousseur ajoute des bulles d’air à l’eau. Pour le même volume... on a moins d’eau !
Pour l'évier
Pour faciliter le lavage de la vaisselle ou le rinçage des légumes, il est déjà possible d’opter pour une robinetterie à long bec, éventuellement inclinable pour ne pas gêner l’ouverture de la fenêtre. La douchette rétractable dans le bec est une solution pratique et élégante. La mode actuelle est au look industriel, façon bac à plonge de cantine, à bec flexible et interrupteur de débit au nez.
Pour la douche et le bain
La différence entre ces deux robinetteries tient dans l’inverseur bain/douche qui équipe les modèles destinés à la baignoire. Pour la douche, la sortie sur laquelle se branche le flexible doit être orientée de manière à conserver le réglage le plus chaud vers la gauche. Nombre de robinetteries sont montées à l’envers. La robinetterie de salle de bains a considérablement évolué avec la diffusion des systèmes multijets, des colonnes de douche, des installations balnéo.
La robinetterie thermostatique apporte une réponse pratique à la nécessité de limiter la température de l’eau chaude pour la toilette imposée par la réglementation depuis 2005, à 50 °C.
Le cas particulier
La robinetterie thermostatique
Ces installations sont principalement destinées à la douche, seule ou associée au bain. Leur but est de prévenir les risques de brûlure par un réglage indépendant de la température. S’il y a toujours une cartouche céramique à gauche pour contrôler l’étanchéité et le débit, la température se règle indépendamment à droite par un système à bulbe et à ressort, identique à celui d’un radiateur de chauffage. Une bague de réglage à cran de sûreté (à 38 °C) permet d’ajuster la température choisie au degré près, sans risque de brûlure, grâce à un limiteur intégré. La robinetterie thermostatique apporte une réponse pratique à la nécessité de limiter la température de l’eau chaude pour la toilette imposée par la réglementation depuis 2005, à 50 °C. Elle est plus chère que les autres systèmes et très sensible au vieillissement. Progressivement, la température de l’eau baisse jusqu’à devenir désagréable, sans moyen de la faire remonter. Cela tient à l’encrassement de la tête thermostatique, à l’entartrage des circuits d’eau à l’entrée et à la sortie de la robinetterie. Il faut donc s’astreindre à un entretien régulier.
La robinetterie technique
Robinet d'arrosage
Son nez fileté permet de raccorder un autre équipement, un tuyau souple, par exemple. Il est prudent de choisir un modèle à vidange hors-gel et de prévoir une vanne d’arrêt en amont de la canalisation, à l’intérieur du logement.
Robinet autoperceur à bride
Il est principalement utilisé pour effectuer un piquage sur une canalisation existante, pour une installation à faible débit comme une machine à laver, le linge ou la vaisselle. Très sensible à l’entartrage, il est souvent plus efficace, mais plus compliqué, d’installer un véritable robinet.
Robinet d'arrosage à sphère
Il fonctionne comme une vanne de même type, à passage intégral (pas de réduction de diamètre). La manœuvre est plus simple qu’avec un robinet traditionnel, sans joint à remplacer et moins sensible aux fuites ou à l’entartrage.
Détartrer le mousseur
Dévissez le mousseur
avec une clé plate ou une clé à molette.
S’il est très entartré, donnez de légers coups de marteau sur la clé (sens inverse des aiguilles d’une montre).
Faites-le tremper dans un verre
rempli de vinaigre blanc (alcool), du détartrant pour cafetière ou de l’acide oxalique. Utilisez le même produit avec une éponge abrasive pour nettoyer le corps du robinet.
Entretenir une cartouche thermostatique
Tournez la tête jusqu’à régler 38°C
Déboitez-la en tirant, ou dévissez le boulon de maintien. Photographiez la position de la bague de réglage de température, pour la remettre de la même façon au remontage.
Poursuivez le démontage
de la cartouche (collerette, écrous…). Extrayez-la en tirant dessus. Faites tremper dans le vinaigre d’alcool. Nettoyez à la brosse à dents. Remontez en sens inverse, sans forcer.
Remplacer une cartouche céramique
Coupez l’eau
Ouvrez le robinet en position centrale, pour faire tomber la pression des deux réseaux. Fermez la bonde du receveur, pour éviter de perdre des pièces. Soulevez (ou dévissez) la pastille de couleur sous la manette.
Dévissez l’écrou de maintien de la manette
Selon les marques, cela peut-être un tournevis plat, cruciforme ou une clé Allen. Ne dévissez pas complètement l’écrou. Un ou deux tours suffisent.
Dévissez la collerette à la main
Si elle glisse, collez un adhésif dessus, ou entourez-la d’un élastique. N’utilisez une clé multiprise qu’en dernier recours. Dans certains cas, la collerette est simplement clipsée.
Démontez l’écrou de blocage de la cartouche
À l’aide d’une clé plate ou d’une clé à molette, mais pas d’une clé multiprise. Tenez le corps du robinet, pour ne pas le faire tourner lors du déblocage.
Sortez la cartouche et remplacez-la à l’identique
Attention, il existe différents diamètres (32, 38, 40) et différentes bagues (hautes et basses). Remontez toutes les pièces en sens inverse, à la main, en serrant le minimum à la clé.
Détails techniques
Le montage
Pour une robinetterie murale, les tuyaux d’alimentation sont encastrés et terminés par des pipes de scellement à fleur de paroi. Des raccords excentrés sont montés sur les pipes de scellement pour raccorder les tuyaux d’alimentation à la robinetterie. Leur rotation permet d’ajuster l’entraxe de raccordement à la robinetterie ainsi que son horizontalité. L’étanchéité est assurée par un garnissage du filetage en téflon ou en filasse.
Si le robinet est monté sur un équipement sanitaire, il faut d’abord l’équiper de ses flexibles de raccordement. Le tout est ensuite passé dans le trou de montage, sans oublier le joint torique placé à la base du corps. Le serrage final se fait avec une tige filetée et une platine de maintien, avant de raccorder les flexibles aux canalisations d’arrivée.