Les baignoires sont de moins en moins nombreuses dans nos salles de bain, les habitudes ayant changé. Nous leur préférons désormais la douche, moins encombrante et moins gourmande en eau. Aujourd'hui, la baignoire se décline en de nombreux matériaux - acrylique, fonte, pierre, bois etc. - pour s'adapter à toutes les envies.
Règles de base de l'installation
Commençons par une évidence : l’installation d’une baignoire ne se justifie qu’à la condition… de prendre des bains ! En effet, alors qu’elle a trôné dans toutes les salles de bains entre les années 50 et 90, ses utilisateurs ont fini par se rendre compte qu’ils prenaient surtout des douches dedans. L’évolution des habitudes nous a conduit à passer du bain hebdomadaire à la douche quotidienne. La présence d’une baignoire ne se justifie donc plus qu’à la condition de conserver le bain pour en profiter le mieux possible. Désormais, choisissez votre baignoire comme vous le faites pour votre literie !
La disposition
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Traditionnellement, la baignoire se place contre un mur et dans un angle. Cette disposition est, de loin, la plus courante et la plus simple sur le plan technique. La sortie de la baignoire est orientée du côté de l’évacuation et le volume caché, derrière le tablier, rend faciles les opérations de raccordement, même dans les cas complexes où cohabitent des équipements électriques (éclairage, pompe, aérateurs…).
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Qu’elle soit fournie avec ou sans tablier, la baignoire repose toujours sur des pieds réglables qui compensent facilement les irrégularités du sol. Pour certains modèles, en acrylique notamment, Il faut également prévoir un soutien périphérique. S’il n’est pas fourni avec la baignoire, ce support, côté mur, est assuré par une cornière ou un appui en maçonnerie hydrofuge (carreau de plâtre hydro, béton cellulaire...). Les mêmes matériaux sont utilisés pour monter le tablier, côté libre. Il est nécessaire d’intercaler un joint d’appui en mousse entre le support et la baignoire.
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La baignoire peut être posée avant ou après la réalisation du revêtement de finition, le carrelage au sol et au mur. Pour ce dernier, si la baignoire sert aussi pour la douche, Il faut prévoir un SPEC (protection à l’eau sous carrelage).
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Dans tous les cas, les bords de la baignoire ne doivent pas être en contact direct avec les parois. Il faut laisser un espace libre d’au moins 5 mm qui sera comblé par un fond de joint avant d’appliquer un cordon de mastic silicone. Tout scellement de la baignoire contre ou dans les parois est à proscrire.
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Notez au passage que si la robinetterie est fixée sur gorge (sur la baignoire), elle doit être impérativement raccordée avec des flexibles et pas des canalisations fixes.
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Selon la disposition des locaux, il est parfois possible d’encastrer en partie la baignoire dans le sol. Il faut tenir compte de l’épaisseur de la dalle, des possibilités de raccordement à l’évacuation, de la destination de l’étage en-dessous. Cela permet d’obtenir une hauteur de franchissement moins élevée pour monter dans la baignoire, qui peut être encore facilitée par un podium en gradin. Cette dernière disposition est envisageable dans les grandes salles de bains. Le podium est traité comme un escalier rapporté, en tenant compte des impératifs d’étanchéité et de glissance. Attention notamment aux solutions menuisées reposant sur des supports en panneaux de bois, très sensibles à l’humidité permanente de la salle de bains.
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La pose en îlot, indépendante des murs, fleurit dans les magazines et mérite de rester à l’état de décor. D’abord, la place occupée au centre de la pièce est considérable et renvoie les autres équipements en périphérie, qu’il s’agisse du plan de toilette ou des rangements. Le raccordement pose également d’importantes difficultés s’il n’a pas été prévu dès le gros œuvre. Car, s’il est toujours possible de noyer une alimentation en hydrocâblé dans la chape, respecter une pente d’écoulement gravitaire sur plusieurs mètres de parcours horizontal mérite d’être étudié de près. Enfin, sur le plan de l’étanchéité, Il faut considérer la surface stricte de la baignoire comme un receveur de douche si elle doit servir aux deux usages. Ce qui revient à prévoir un système d’étanchéité performant pour le sol.
Les différents matériaux
L’imagination des fabricants est sans limite et tout ce qui peut se tailler, se mettre en forme ou se mouler est proposé en baignoires.
La pierre naturelle
Le marbre et le granit principalement, est toujours là, réservée au grand luxe. Il s’agit de réalisations sur-mesure, à l’unité, taillées dans des blocs entiers ou fabriquées en panneaux assemblés. La baignoire seule pèse plusieurs centaines de kilos et nécessite parfois un renforcement du plancher.
La céramique
Encore mise en œuvre, principalement chez les fabricants italiens. La durabilité du matériau n’est pas en cause, mais son poids et son coût en font un matériau de niche.
La fonte émaillée
Elle offre des caractéristiques intéressantes, car elle monte vite en température et conserve la chaleur. Ces baignoires restent pénalisées par leur poids et leur prix.
L'acier émaillé
Une solution intermédiaire pour résoudre l’équation coût/poids/ confort a été trouvée avec l'acier émaillé. La fabrication est facile puisqu’il suffit d’emboutir une tôle pour obtenir la forme. Le poids de l’ensemble est largement plus raisonnable, de même que son coût. Elles résistent plusieurs dizaines d’années à l’usure, restent faciles à entretenir, sans produit spécifique.
Le bois
Revenu en force avec la maîtrise des bois exotiques, du lamellé collé , des assemblages et surtout grâce à l’inspiration des designers. De toutes dimensions et de toutes formes, ces modèles possèdent tous une apparence unique, en raison des différentes veines. En revanche elle sont souvent onéreuses et rarement équipées d’électronique !
Les baignoires acryliques
Le cœur du marché est dominé par les baignoires acryliques qui représentent les deux tiers des ventes. Le produit se prête facilement à la mise au point de nouvelles formes et accepte toutes sortes d’équipements de confort. Les baignoires obtenues sont plutôt légères et donc faciles à transporter et à installer. À l’usage, l’accueil est confortable, jamais froid, et l’ergonomie assure de longues heures de détente. Le principal reproche concerne la résistance à l’usure, même si les traitements et vernis de surface sont en progrès constant.
Les composites
De nouveaux matériaux composites apparaissent chaque année. Ils se distinguent par leur brevet et une marque liée au fabricant de la matière première. Il s’agit généralement d’un mélange de résines et de charges, minérales en grande majorité. La qualité et les caractéristiques du produit dépendent du dosage et des ingrédients utilisés. La dernière gamme de ces matériaux composites est le Solid Surface (Surface Massive). Ce nom asinin n’enlève rien aux qualités du matériau, plus résistant, plus performant, plus lourd et plus cher que ses cousins.
Le Solid Surface
Le Solid Surface s’affiche comme plus résistant aux solvants. Ce qui laisse entendre que les autres matériaux composites le sont moins. Il est même bactéricide et hypoallergénique sans additif supplémentaire, des avantages dont la pertinence semble limitée pour la fabrication de baignoires. De manière générale, ces matériaux composites affichent un poids comparable à l’acier émaillé. Leur entretien est plus simple que la résine acrylique classique. Ils sont généralement réservés aux productions haut de gamme.
Et la balnéo ?
Elles font des bulles, diffusent des jets puissants, de la musique, de la lumière, à volonté ou en fonction de programmes établis. Les baignoires balnéo sont des équipements complets, équipés en usine et prêts à poser.
Mais voilà, le marché ne cesse de baisser. Le soin à domicile semble passé de mode. Le prix de ces installations est peut être une première raison. Les vibrations et nuisances sonores sont les deuxièmes. Et les difficultés d’entretien complètent le trio.