Lorsque la maison devient trop petite on peut construire une extension à côté. On peut aussi, à la faveur d'une réfection du toit, aménager les combles ou même ajouter un étage à l'habitation. L'opération n'est pas aisée et demande beaucoup de préparation et le recours à des professionnels avisés.
Bien préparer le chantier
La remise en état d’un toit est une intervention lourde dans une grande majorité des cas. Elle peut être à l’origine d’importantes modifications, ou, d’autres fois, être une conséquence d’autres travaux à réaliser.
Par exemple, si le toit est en mauvais état, avec la nécessité de remplacer la couverture, c’est peut-être le moment de prévoir une isolation thermique performante, mais aussi de modifier l’espace dans le comble, d’installer des capteurs pour l’électricité ou l’eau chaude, voire de surélever le toit pour augmenter le volume habitable. Tout faire en une seule fois est plus rentable que de segmenter ces interventions. Par exemple, les échafaudages coûtent surtout pour leur montage ou leur démontage et sont généralement facturés au forfait. Quelques jours d’installation en plus ou en moins ne changent pas grand-chose, mais trois montages successifs pour trois chantiers différents…
À l’inverse, le remplacement d’un toit encore en état d’usage peut s’imposer comme une solution rationnelle. C’est le cas notamment si vous souhaitez rendre habitable un comble perdu encombré de fermettes industrielles. Le schéma est parfois tellement complexe qu’il est plus simple de démonter et reconstruire.
Un projet global géré par des professionnels
L’inconvénient de concevoir un projet global est la nécessité de coordonner les interventions et les corps de métier.
Il est en effet toujours possible de tout réaliser soi-même, de la conception à la réalisation et de se confondre en maître d’ouvrage (celui qui décide) et maître d’œuvre (celui qui fait). Cependant, s’agissant d’un toit, ce procédé est peut-être plus économique mais n’entre pas dans le cadre des garanties légales, de parfait achèvement (1 an), de bon fonctionnement (2 ans) ou dommage-ouvrage (10 ans). Compte tenu de l’importance du toit dans la qualité d’un bâtiment, cela demande de bien réfléchir avant de se lancer. D’autre part, de nombreuses aides sont assujetties au fait que les travaux concernés soient mis en œuvre par un professionnel qualifié.
Le principal risque à réaliser soi-même les travaux reste la complexité technique et réglementaire de l’opération. Il faut savoir jongler avec les DTU (Documents Techniques Unifiés), les Eurocodes qui viennent en substitution mais pas toujours, les réglementations spécifiques, thermiques ou sismiques par exemple.
Heureusement, concevoir la globalité du projet n’impose pas nécessairement son financement en une seule fois, au contraire. Un chantier bien préparé permet en effet d’ordonnancer les travaux dans le bon ordre et de les échelonner en fonction des disponibilités budgétaires. L’aménagement du comble en espace habitable, par exemple, peut être différé. Mais à la condition que la charpente le permette, que l’isolation soit placée du bon côté, que le réseau de ventilation puisse être installé en faux-plafond, …
Ce cahier technique constitue donc la première étape de votre chantier. Il vous présente ce qu’il est possible de faire. A vous de choisir, de dresser la liste de vos envies et de vos besoins, puis de concevoir votre projet en vous ménageant le plus d’options possibles.
Un chantier bien préparé permet d’ordonnancer les travaux dans le bon ordre et de les échelonner en fonction des disponibilités budgétaires.
Elever une toiture avec de nouveaux murs
Surélever le toit au-dessus du niveau du dernier plancher d’étage revient à prolonger les façades, au minimum par des piédroits (sections verticales de hauteur limitée), au maximum par une hauteur d’étage complète, supérieure à 1,80 m, voire plus. Sur le plan technique, ces nouvelles élévations doivent se comporter comme les façades en place puisqu’elles jouent exactement les mêmes rôles : supporter le toit ou isoler l’intérieur de l’extérieur, par exemple. Les mêmes procédés que ceux utilisés en construction classique peuvent être mis en œuvre ici. Il n’y a pas de solution idéale. Il est utile de comparer au cas par cas.
Du béton à l'ossature bois
La maçonnerie de petits éléments (DTU 20.1), c’est-à-dire le montage de murs en briques ou en parpaings de toute nature, est facile à mettre en œuvre et économique. Il est possible d’utiliser des éléments particuliers comme des blocs allégés, isolés, posés à joints minces, etc. Cela permet de réduire l’épaisseur de l’isolation rapportée ou les charges structurelles, par exemple.
Le béton armé est ferraillé et coulé en place entre des banches ou livré préfabriqué sur le chantier. Il est courant lorsqu’il s’agit de compenser quelques dizaines de centimètres. Il faut des configurations de chantier adaptées pour des élévations plus importantes.
L’ossature bois peut être montée sur mesure, en kit ou livrée préassemblée. Il est même parfois possible de mettre en place un module complet avec une grue de levage. Cette solution est à la mode. Elle est simple à mettre en œuvre et à adapter au cas par cas. Il est prudent de faire établir plusieurs devis et de comparer les solutions. Il faut également bien vérifier les liaisons avec l’existant et le comportement face aux intempéries (étanchéité, contreventement,…).