Le bloc béton s'est adapté à notre époque et à ses exigences. Ainsi, en parallèle du bloc béton classique, qui se pose à joints épais, est apparu un bloc béton calibré, composé de granulats choisis. Ce dernier se pose à joints minces. Chaque technique de pose a ses règles et présente des avantages et des inconvénients.
Deux types de pose
Pose à joints épais
Le bloc béton classique se pose à joints épais. Cette technique est aussi appelée hourdage. Elle consiste à monter les rangs de blocs, les alvéoles vers le bas, en les scellant dans un lit de mortier suffisamment épais pour obtenir après calage une épaisseur de joint comprise entre 1 et 2 cm. Les joints verticaux sont remplis après la mise en place des blocs. Le réglage de niveau et la longueur du rang sont obtenus en jouant sur l’épaisseur du joint. Plus ou moins de mortier, plus ou moins d’ancrage, et les rangs montent parfaitement d’assise. Mais ce procédé, outre ses limites en construction individuelle, consomme beaucoup de mortier. Il vaut mieux le limiter à de petits travaux, comme les murs et murets de clôture ou de petites annexes (abri technique, garage indépendant…).
Pose à joints mince
En parallèle, le bloc béton a évolué et peut désormais être maçonné à joints minces, comme une brique de terre cuite isolante ou un bloc de béton cellulaire. Pour cela, sa composition a été adaptée. Grâce à des granulats sélectionnés, le bloc béton est désormais calibré et reste cantonné dans des tolérances dimensionnelles strictes. Le bloc est alors posé à l’envers, alvéoles vers le haut et le joint final ne dépasse plus 6 mm. La paroi est plus homogène, plus régulière, étanche à l’air et mieux adaptée aux associations avec une isolation thermique intérieure, extérieure ou répartie. Entre outre, les joints minces n’apparaissent pas sous l’enduit (effet de spectre). Bref, c’est le matériau d’aujourd’hui pour les besoins d’aujourd’hui. En conséquence, ce mode de pose implique une plus grande rigueur car il ne tolère aucun décalage. En outre, il est impossible d’utiliser des blocs béton standard dans ce cas.
Les 6 étapes d'une pose à joints épais
1.
La ligne de pose est repérée sur la semelle au cordeau à poudre. La semelle est humidifiée. Le mortier est préparé et appliqué au départ de la rangée, sur l’emplacement du 1er bloc.
2.
Le 1er bloc est mis en place. Il est soigneusement ajusté sur le cordeau et sur les plans horizontaux et verticaux (plombage), en prenant le temps nécessaire.
3.
A l’autre bout du rang, un 2ème bloc de tête est installé, dans les mêmes conditions. Un cordeau est tendu entre les deux blocs, au ras des arêtes supérieures, tout en laissant un jour de 2 mm environ.
4.
Le corps de mur est réalisé en plaçant les blocs intermédiaires, bien alignés. Les joints verticaux permettent d’ajuster la longueur à condition de ne pas dépasser 10 mm entre 2 blocs.
5.
Ces joints verticaux sont remplis de mortier en bourrant avec la tranche de la truelle pour bien les remplir. La taloche sur le côté retient le mortier pendant le bourrage.
6.
Le rang suivant débute par un demi-bloc en tête, posé avec le même soin qu’en premier rang. La pose se poursuit en alternant les joints d’un rang sur l’autre jusqu’au sommet du muret.
Les 6 étapes d'une pose à joints mince
1.
Le 1er rang est posé de manière classique sur un lit épais de mortier hydrofuge qui fait aussi office de coupure de capillarité. Le 1er bloc est ajusté avec la même précision que pour un montage à joint épais.
2.
La pose s’effectue à l’avancement. Le 2ème bloc est emboîté dans les rainures du premier puis glissé verticalement jusque dans le lit de mortier.
3.
L’ajustement sur la longueur est calculé d’après un calepinage précis puis réglé à l’aide de modules de 1/4, 1/3 ou 1/2 longueur. Il n’y a pas de recoupe sur chantier, pas de décalage des joints. La pose s’effectue toujours des angles vers le centre du rang.
4.
Le mortier est préparé à consistance d’une pâte plastique souple et épaisse. Inutile d’en préparer beaucoup à l’avance. Un seul sac assure le collage de plusieurs mètres carrés.
5.
Le rouleau applicateur est posé en tête de rang puis tiré le long de celui-ci. La colle est déposée régulièrement, sans couler dans les alvéoles.
6.
Les blocs sont ajustés et ancrés dans la colle, toujours en décalant les joints verticaux. En fin de chantier, les chaînages verticaux sont remplis de béton ainsi que le couronnement, réalisé avec des blocs de chaînage.
Petites précisions
Bourrer le joint ou pas ?
Il n’est pas obligatoire de remplir les joints verticaux des blocs béton standards d’un même rang. Mais ne pas le faire peut créer de nombreux défauts d’étanchéité à l’air qui ont des influences sur l’isolation thermique, le comportement au feu et la création de points de rosée. Ce n’est donc pas obligatoire, mais recommandé. Pour les blocs posés à joints minces, le problème ne se pose pas : les joints verticaux sont emboîtés à sec.