Le Tadelakt est un revêtement qui apporte un air d'exotisme dans votre intérieur. Si le "vrai" Tadelakt demande un savoir-faire certain et du temps, il existe désormais des produits dont l'aspect final approche de celui du Tadelakt mais dont la pause est plus simple et plus rapide.
Effet Tadelakt
De retour de vos vacances au Maroc, l’esprit habité par des souvenirs radieux, vous rêvez de cet effet sublime et délicat pour votre salle de bains. Il faut savoir réaliser cet enduit briullant à base de chaux mais étanche avec pigment naturels quelque fois du lait , du jaune d'oeuf, savon noir en surface poli au galet. Mais voilà, vous n’êtes pas un artisan marocain, vous n’habitez pas Marrakech et vous n’avez pas le temps. Il est donc raisonnable d’oublier vos rêves d’opulence et de vous pencher sur ce que proposent les produits modernes. Justement, certains enduits décoratifs en pâte ambitionnent de s’approcher de l’effet Tadelakt. Ce n’est pas tout à fait ça. Mais le produit est applicable dans le week-end. Le premier jour, on applique et le second, on frotte.
Jour 1 : Préparation du mur
Préparer votre chantier
Protégez toutes les surfaces qui ne sont pas à traiter sous des bâches maintenues avec du ruban de masquage. Utilisez le même ruban pour délimiter les angles et les plinthes. Démontez les prises et les interrupteurs après avoir coupé le courant.
Préparer l'enduit
Mélangez le colorant et la pâte à l’aide d’un malaxeur monté sur une perceuse pour préparer votre enduit. La dose de colorant complète permet d’obtenir la couleur du nuancier. Préparez toute la quantité nécessaire en une seule fois.
Déposer la 1ère couche
Débutez l’application par les angles en déposant une couche d’une épaisseur comparable à celle d’une pâte à tartiner sur une tranche de pain. Il n’est pas nécessaire d’être très régulier.
Appliquer la pâte sur le mur
À l’aide d’un couteau à enduire, chargez la taloche inox et appliquez la pâte d'enduit sur le reste du mur. Plus l’outil est passé à plat, plus l’épaisseur et la consommation sont importantes. Appliquez l’enduit en tous sens. Nettoyez régulièrement la lame. Evitez les surépaisseurs.
Racler la 2nde couche
Lorsque la première couche est sèche au toucher, appliquez la seconde. Elle est beaucoup plus mince. N’hésitez pas à bien la racler (couteau à enduire plus vertical). Appliquez l’enduit par touches aléatoires, en petits gestes sans amplitude.
Ferrer au couteau
Lorsque la pâte appliquée prend la consistance d’une pâte à modeler (type mastic de vitrier), ferrez-la au couteau à enduire bien propre. Cela consiste à faire disparaître les reliefs en les écrasant, mais sans appuyer pour ne pas laisser de nouvelles marques. Repassez, toujours sans respecter de sens défini, 30 mn plus tard.
Jour 2 : Finition à l'éponge, au gant et à la meuleuse
Commencer au pinceau
Réchauffez le bidon de cire au soleil ou sur un radiateur. Procédez à une première application au pinceau sur les angles et les raccords. Soyez généreux mais sans provoquer de coulure (application à refus).
Poursuivre à l'éponge
Poursuivez l’application à l’éponge ou avec un chiffon de coton non pelucheux. Déposez la cire en petits mouvements circulaires, mais de manière la plus régulière possible. Appliquez une deuxième couche dès que vous avez terminé la première. Aérez.
1ère possibilité : Frotter au gant
Après 4 heures de séchage, frottez la surface au gant à lustrer ou au chiffon doux. Il est inutile d’appuyer. En revanche il faut repasser plusieurs fois, après quelques minutes d’intervalle, pour obtenir un bel aspect satiné.
2nde possibilité : Lustrer à la meuleuse
Si vous souhaitez l’éclat brillant de la carrosserie d’une belle décapotable américaine, remplacez le lustrage manuel par un disque peau de mouton monté sur une meuleuse. Attention à ne pas rester en arrêt au même endroit pour ne pas échauffer la cire.
En savoir plus
La bonne préparation
Un pot de sous-couche de 5 kg permet de couvrir 25 m2 environ. Son rôle est de rendre les fonds uniformes aussi bien pour l’aspect que pour le pouvoir d’absorption. L’application de l’enduit est plus facile, plus régulière, tout en réduisant la consommation. Dans ces conditions, il est même possible de l’appliquer avec un minirouleau en mousse rigide alvéolée. Mais cette précaution n’est pas indispensable notamment si le coloris choisi est plutôt sombre et si le mur est correctement préparé en amont. Cela passe par le retrait de tous les revêtements décollables, du papier peint au carrelage, suivi du rebouchage des trous et des fissures au plâtre. L’enduit décoratif, appliqué en couche plus épaisse qu’une simple peinture, tolère quelques défauts d’irrégularité. Un bon lessivage, notamment dans la cuisine et la salle de bains, est nécessaire pour purger le support. La présence de quelques zones moisies est traitée à l’eau de Javel diluée. Il faudra envisager de revoir la ventilation pour corriger cette manifestation. Si l’ancien support est de couleur sombre et risque de transparaître sous l’enduit décoratif, l’application d’une peinture acrylique monocouche de type « mat plafond » est économique et remplace avantageusement la sous-couche spécifique.
Pour un support neuf, la peinture acrylique ou la sous-couche, appliquées au rouleau, remplissent le même office. Un ponçage préalable élimine les reliefs de surface.
Attention, ce mode préparatoire ne s’adresse qu’aux formulations modernes d’enduit décoratif, qu’il est possible d’appliquer directement sur du plâtre. Le Tadelakt traditionnel, composé d’un corps d’enduit à base de chaux, s’applique sur un support brut.
Lustrer pour durer
Comme tous les revêtements cirés, les Tadelakt, vrais et faux, réclament un entretien régulier, particulièrement lorsqu’ils sont réalisés dans des milieux très humides, comme les parois d’une douche, par exemple. La conservation de l’éclat passe par une application régulière du produit de lustrage, du savon noir ou de la cire, selon le cas.
Les produits détergents classiques et les abrasifs ternissent l’aspect et les produits acides le dégradent. Enfin, les taches grasses, dans la cuisine notamment, sont très difficiles à estomper. Il vaut donc mieux prévenir que guérir. Le meilleur moyen de conserver longtemps l’aspect originel est de passer un coup d’éponge après chaque utilisation.
Le tadelakt marocain, chaux sans sable
Le Tadelakt originel emploie de la chaux de Marrakech, naturellement riche. Si la chaux en elle-même ne diffère pas des espèces dites « hydrauliques » du reste du monde, son mode de fabrication ancestral en fait un produit brut, chargé en minéraux divers.
Il n’y a donc aucun besoin de la mélanger à du sable pour obtenir un mortier. Le seul ajout est celui du pigment et constitue le premier écueil.
En effet, la couleur de la pâte obtenue n’augure en rien de l’aspect final, celui de la chaux une fois « sèche » puis après application de l’imperméabilisation. Il faut donc préparer la quantité nécessaire à la totalité du chantier en une seule fois, et disposer d’une bonne dose d’expérience pour obtenir la couleur souhaitée.