Réaliser un plancher chauffant hydraulique

Le plancher chauffant hydraulique est un must en terme de chauffage. Non seulement, il débarrasse les murs des radiateurs, mais en outre, il permet la diffusion d'une chaleur douce et uniforme. Attention cependant, sa mise en place demande beaucoup de rigueur et un savoir-faire certains. Place aux professionnels.

Le chauffage moderne

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Une chaleur uniforme

Lorsqu'il est apparu dans les années 60, pour l'habitat collectif, le plancher chauffant hydraulique était une vraie révolution. Fini les radiateurs mangeant la moitié des murs, l'odeur de poussière brûlée, les écarts de température d'un endroit à l'autre de la pièce. Pourtant, pour que le plancher chauffant hydraulique devienne le chauffage performant que nous connaissons aujourd'hui, il a fallu des années et quelques adaptations et modifications nées de l'expérience. Car les premiers planchers chauffants étaient loin d'être aussi confortables que ceux que nous connaissons. Cet inconvénient était causé par le fait que les tubes faisant circuler l'eau étaient installés de façon linéaire et relativement écartés les uns des autres. Pour obtenir la température voulue dans la pièce, il fallait donc faire circuler une eau très chaude, trop chaude.

Ce temps est révolu ! Les tuyaux sont aujourd'hui suffisamment souples pour être disposés en boucle sur les panneaux isolants posés sur le sol. On adapte ainsi beaucoup plus facilement et de façon plus harmonieuse le cheminement des boucles d'eau chaude d'où une chaleur plus uniforme malgré une température de l'eau qui a considérablement baissé. D'ailleurs, la réglementation ne s'y est pas trompée puisque le plancher chauffant hydraulique standard est devenu le PCBT pour "Plancher Chauffant à Basse Température", devenu populaire dans les années 90.

Enfin, le plancher chauffant hydraulique peut être alimenté par des installations très variées qu'il s'agisse d'une chaudière, d'une sonde géothermique, d'une pompe à chaleurs ou encore de capteurs solaires, puisque son principe de fonctionnement ne diffère pas des installations de chauffage traditionnelles. Le plancher chauffant hydraulique a besoin d'une conduite principale divisée en colonnes qui achemine l'eau chaude et fait redescendre l'eau refroidie vers la source de chaleur.

Un savoir-faire professionnel

Pour faire face à ces évolutions donc, le matériel s'est modifié, qu'il s'agisse de l'isolation en sous-face du réseau de chauffage sur lequel reposent les boucles de chauffage ou même les tuyaux de chauffage eux-mêmes.
Une chose cependant n'a pas changé : l'installation d'un plancher chauffant hydraulique relève d'un véritable savoir-faire, que ce soit pour la répartition des boucles dans chaque pièce, que l'installation de tout le système de nourrices ou encore la pose de la chape.

Un exemple: Réaliser un plancher chauffant hydraulique sous chape

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Pour l’isolation en sous-face du réseau de chauffage, une première solution consiste à doubler le sol de panneaux de mousse isolante rigide (PSEx, PU…), disposés bords à bords et pontés par un adhésif.

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Une seconde solution équivalente consiste à utiliser des panneaux en polystyrène, à picots et à profil emboîtable, sans collage ni adhésif. Dans les deux cas, le pied des murs est doublé par une bande de désolidarisation.

Avec des panneaux lisses, le circuit de chauffage est fixé dessus au moyen de cavaliers agrafés. Il suffit de suivre les pointillés imprimés sur les panneaux.

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Avec des dalles à picots, le circuit est simplement coincé. Il s’agit de tuyaux multicouches ou en cuivre recuit gainé. L’écartement entre les boucles est déterminé en fonction des besoins de chauffage.

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Dans les deux cas, les boucles des différentes pièces du même niveau de la maison sont ramenées vers des nourrices, puis branchées en départ (rouge) et retour (bleu). L’installation est mise sous pression pour détecter les fuites et résister au coulage de la chape.

L’épaisseur de la chape, d’au moins 35 mm au-dessus des tuyaux, est réglée grâce à la mise en place de piges. Les plus courantes sont des trépieds équipés d’une jauge réglable.

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La chape fluide est préparée, acheminée et coulée en continu sur toute la surface de la pièce ou de l’étage. Notez qu’il est également possible de réaliser une chape standard, au mortier dosé à 350 kg de ciment par mètre cube.

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Les piges sont enlevées et la chape est immédiatement débullée. La réalisation d’une chape fluide est effectuée par une entreprise spécialisée.

Comptez au moins une semaine de séchage par centimètre d’épaisseur de chape, en conditions normales, avant d’envisager la mise en route du chauffage, de manière très progressive, puis de poser le revêtement de sol.

Détails pratiques

Te Technique

Chauffage et programmation

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  • Les premières régulations de chauffage étaient conçues en fonction de l’esprit de leur époque. La première était l’aquastat, qui n’était rien d’autre qu’un réglage plus ou moins précis de la température de l’eau. Puis est arrivé le thermostat mécanique. Il était un peu plus fiable, car Il permettait d’atteindre et de conserver une température de consigne, au moins dans la pièce où il était installé. Ces systèmes fonctionnaient en permanence, de jour comme de nuit. Le thermostat mécanique était un peu plus économique, en permettant d’ajuster aisément la température, à condition d’y penser. Le chauffage était arrêté à la belle saison et il fallait une petite procédure pour le remettre en route à l’automne, avec le dégommage du circulateur, souvent grippé, et la purge des radiateurs. L’emploi du passé pour cette description ne reflète pas la réalité, car nombre d’installations existantes fonctionnent encore selon ce principe.

  • Le thermostat programmable est une première évolution, facile à installer et d’un coût réduit. Il se substitue à l’ancien modèle mécanique et reprend le même câblage. Le principe de fonctionnement est toujours le même, c’est-à-dire le respect d’une température de consigne. Mais il est également possible de définir différentes plages de confort tout au long de la journée ou de la semaine, en fonction d’un pas compris entre 20 et 30 minutes. Comme l’appareil intègre une puce, son fonctionnement prend des aspects auto adaptatifs. Le rythme de déclenchement de la chaudière s’adapte à la différence de température à combler pour atteindre la consigne. Cela permet de lisser le fonctionnement du chauffage, d’écrêter les phases marche/ arrêt, et de réaliser les économies. Celles-ci se concentrent surtout sur la possibilité d’abaisser la température la nuit ou en cas d’absence, avec un retour à la normale programmé et anticipé.

  • En version sans fil, le thermostat programmable se libère de la contrainte de câblage. Le satellite de commande peut alors être installé plus facilement, de préférence à l’abri du soleil direct, contre un mur, à hauteur des yeux. Il est complété par un récepteur installé en chaufferie.

  • Ces procédés de régulation sont adaptés aux anciennes générations de chaudière qui fonctionnent en tout ou rien, marche/arrêt et pour les réseaux de radiateurs. Dans les installations à basse température, en radiateur ou en plancher chauffant, les chaudières associées modulent la température de l’eau par une action directe sur le brûleur, les modèles à condensation en particulier. Le thermostat d’ambiance s’adapte. Si le fonctionnement, pour l’utilisateur, paraît toujours le même, l’appareil est entièrement numérique et prédictif. Il anticipe les changements de cycle, prend en compte les apports gratuits, stabilise la température, en privilégiant un fonctionnement à basse température, particulièrement performant pour la chaudière. En règle générale, ces thermostats sont intégrés à la chaudière et à son tableau de bord. Le satellite de commande s’occupe seulement des fonctions principales.

  • La dernière génération de thermostat est désormais connectée au monde par l’intermédiaire d’une application téléchargée sur son smartphone. Cela permet de commander son chauffage à distance, de contrôler les principaux paramètres. Grâce à la géolocalisation, l’application peut même remettre en route le chauffage lorsqu’elle détecte que le porteur du smartphone se rapproche de son domicile. L’avenir évaluera l’intérêt de ces dispositions, permettra de mieux gérer les utilisateurs multiples, et tranchera entre les différents protocoles et appareils qui affichent tous les mêmes ambitions, mais sans communiquer entre eux.