Il ne s'agit pas ici de l'installation d'une verrière, qui a ses techniques de pose bien spécifiques, mais de fenêtres de toit double. Elles apportent beaucoup de lumière dans des combles que l'on veut rendre habitable. Reste à savoir où les mettre. Et comment.
Déterminer l'emplacement de la fenêtre
D’abord, avant même d’imaginer installer une fenêtre de toit, il faut d’abord s’assurer que le comble est aménageable. Cela signifie un volume libre, sans fermettes industrielles, avec une surface suffisante où il est possible de se tenir debout, soit 1,80 m de hauteur environ. Dans les régions à toit plat, soit une bonne partie de la moitié Sud de la France, ce n’est pas gagné. Finalement, ce sont aussi les régions où il fait le plus chaud en été dans les combles.
Hauteur d'usage
Si le volume habitable est acceptable, il faut encore placer les fenêtres. Si des cloisons sont prévues, il faut évidemment au moins une fenêtre par pièce. Pour un volume entier, les fenêtres peuvent être réparties sur la longueur des versants ou associées en un point unique. Il convient de noter que l’orientation des fenêtres de toit a peu d’influence sur l’échauffement ou la diffusion de la lumière dans le comble, sauf pour des versants à très forte pente, proche de la verticale.
En position
Il faut également tenir compte de la position de la fenêtre par rapport à la hauteur sous le versant. Il n’est pas conseillé de situer la traverse basse à moins de 90 cm, voire 1 mètre de hauteur au-dessus du plancher fini. A l’inverse et à l’extérieur, il faut que le versant comporte au moins une rangée de tuiles, en plus du faîtage, au-dessus de la fenêtre. Sinon, les kits de raccordement ne sont pas utilisables.
Le seul moyen d’éviter de manière efficace la surchauffe est de laisser le soleil dehors avec une occultation extérieure.
Deux fenêtres en parallèle
Ensemble ou séparé
Regrouper des fenêtres par deux ou par quatre permet de diffuser une lumière abondante dans le comble. Cette solution est intéressante dans le cas d’une charpente traditionnelle, facile à modifier, et si le volume du comble est modeste. Sinon, il se créera des zones de pénombre, ce qui peut être un effet recherché.
Dans les autres cas, il faut étudier la possibilité de répartir les fenêtres. La diffusion de la lumière est plus régulière. Pour la pose, la création des chevêtres de largeur modeste est plus simple. Parfois, la fenêtre prend place entre deux chevrons, sans nécessiter de recoupe.
Isolation, encore et toujours
Le point faible de la fenêtre de toit, même ultra performante sur le plan de l’isolation thermique, est que ses performances n’égaleront jamais celles d’un toit isolé dans les règles de la RE 2020. A minima, il faut donc systématiquement poser le modèle de fenêtre le plus isolant possible, y compris en rénovation. L’autre difficulté est la surchauffe liée à l’ensoleillement et à l’effet de serre à l’intérieur du comble isolé. Le seul moyen de l’éviter de manière efficace est de laisser le soleil dehors avec une occultation extérieure. Ici, il s’agit d’un volet roulant.
La pose en vidéo
La pose en douze étapes
Les points-clés
La mise en place de fenêtres de toit dans le plan de toiture crée une faiblesse qu’il faut compenser.
1-Chevêtre
C’est le rôle du chevêtre qui permet de reporter les charges des chevrons sectionnés sur les éléments les plus proches.
2-Renforts
Cette adaptation est possible pour des largeurs réduites. Au-delà, les renforts sont nécessaires pour les chevrons conservés.
En savoir plus
Gare aux fuites
La plupart des infiltrations au travers de la couverture d’un bâtiment, en tuiles ou en ardoises, se produisent au niveau des points singuliers. Il s’agit d’abord des faîtages, des noues et des arêtiers, mais aussi des solins entre les versants et les murs, les pénétrations et traversées comme les conduits de cheminée. Enfin, tout ce qui se rajoute à la couverture est susceptible de créer des fuites, à commencer par les panneaux solaires, les enseignes publicitaires et, bien sûr, les fenêtres de toit. Pour ces dernières, outre une pose mal faite, notamment au niveau des abergements et du capotage, le principal désordre est généré par une pente de toit insuffisante. Elle doit être au minimum de 15° (27%).
Lorsque le problème des infiltrations est posé, la pluie est la première citée. Mais il faut tenir compte du vent. Le versant exposé au vent dominant peut subir une remontée des ruissellements sous les rafales.
Attention également à la neige poudreuse qui se joue de la gravité, se stocke sous les étanchéités et finit par fondre. C’est la raison pour laquelle une couverture bien conçue est impérativement doublée d’un écran de sous-toiture continu, souple de préférence.