Isoler un mur avec des complexes de doublage

Le principal avantage d’un complexe de doublage est qu’il permet de réaliser l’isolation et le parement d’un mur en une seule opération. Cela en a fait le produit miracle de la dernière décennie du siècle dernier.

Utilisation et limites

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Un complexe très simple

Le produit lui-même est la traduction pratique d’un constat simple. En effet, si un produit associe une plaque de plâtre standard à un isolant standard, cela permet de diviser le temps de chantier par deux et d’éviter au passage l’ossature métallique des plaques, puisque le produit est collé sur le support.

Rénovation

Ce procédé est parfaitement adapté en rénovation lorsque les exigences de la réglementation thermique sont modestes, voire pour apporter un complément à une isolation principale. Utilisé seul, avec les exigences de la RE 2020 dans le neuf par exemple, le complexe de doublage atteint ses limites. Il peut toutefois afficher une valeur R exceptionnelle égale à 6 m2 K/W. Mais l’épaisseur d’isolation avoisine alors les 20 cm, un film intercalaire pare-vapeur est ajouté ; l’ensemble prend de l’embonpoint et devient difficile à manipuler. D’autre part, cela ne résout pas les problèmes liés au procédé lui-même, à savoir l’isolation par l’intérieur, les difficultés de collage sur le support, surtout ancien, et la création de ponts thermiques et de vapeur au niveau des joints entre plaques et des liaisons mur/sol/plafond.

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Ce procédé est parfaitement adapté en rénovation lorsque les exigences de la réglementation thermique sont modestes. Dans le neuf, le complexe de doublage atteint ses limites.

Quel complexe de doublage choisir ?

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Vue en coupe d'une isolation avec complexes de doublage
Domaine d'usage

Il est donc préférable de réserver l’isolation par complexes de doublage à des locaux annexes, voire non chauffés ou en complément d’une ITE, sous certaines conditions. L’épaisseur d’isolant est raisonnable, ce qui facilite la pose. Celle-ci emprunte ses principes à ses deux constituants, la plaque de plâtre et l’isolant. La première permet de définir le procédé, le joint de seuil sous le panneau ou le traitement des joints au plâtre, par exemple. Et le second permet la fixation par plots de mortier-colle.

Choix de produit

Les complexes sont répartis en deux grandes familles, ceux dotés d’une isolation en laine semi-rigide et ceux doublés d’isolants de synthèse, polystyrène ou polyuréthane. Les premiers, moins rigides, sont conseillés en cas de relief du support. Les seconds sont plus stables et destinés aux supports réguliers. Attention, dans tous les cas, le mur doit être parfaitement sain, sec et sans revêtement pulvérulent.

La pose en vidéo

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La pose en neuf étapes

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Le mur fait l’objet d’un diagnostic complet. Son épaisseur, sa composition déterminent la valeur d’isolation à prévoir. D’autre part, il doit être parfaitement sec, sans trace d’infiltration ou d’humidité.

Les complexes de doublage se fixent au plâtre adhésif de type MAP. Il s’agit d’un mortier à base de plâtre et non de ciment. Il sert tout à la fois pour le collage et pour les joints de finition.

Un tracé au sol permet de déterminer l’emplacement du complexe une fois dressé et de vérifier son alignement par rapport au mur. Des tasseaux de 10 mm règlent l’épaisseur du joint de pied.

Les plots de plâtre adhésif sont répartis au dos du complexe, prédisposé devant le mur qu’il doit doubler. Attention, ces plots servent à coller le panneau, pas à compenser les irrégularités du support.

Le plâtre adhésif dispose d’un temps ouvert important qui permet de ne pas se précipiter. Le complexe est dressé contre le mur, en appui sur les cales de pied. Il est ajusté et fortement pressé.

« Fortement pressé » n’est pas une figure de style. Il faut vraiment appuyer très fort. Une grande règle aide à plaquer le panneau et à ne pas traverser le plâtre. Quelques coups de maillet peuvent être utiles.

Les découpes sont réalisées à la scie égoïne à fine denture ou à la scie à guichet. Les tracés sont réalisés du côté du parement. Ils doivent tenir compte des joints de pied et, dans le cas présent, de la liaison avec les rampants de toiture.

Le traitement des joints entre les panneaux est identique à celui des plaques de plâtre. Il faut donc une première passe de plâtre adhésif, relativement épaisse, qui permet de noyer la bande à joint en papier.

Une seconde passe est réalisée pour égaliser le joint, en affleurement de la surface des plaques. Après séchage du plâtre, il est poncé et dépoussiéré. Une couche de peinture blanche égalise le fond.

Les points-clés

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1-La disposition des plots
Les panneaux de doublage sont collés directement sur les parois avec du mortier adhésif. Ces plots épais d’au moins 4 centimètres ont un diamètre de 10 et sont distants d’environ 40 cm.
2-Calfeutrer
Pour une parfaite étanchéité à l’air des parois, les haut et pied de doublage doivent être parfaitement calfeutrés, afin d’éviter toute lame d’air circulante à l’arrière du doublage.
3-Version vissage
Pour des épaisseurs inférieures à 80 mm, les panneaux isolants peuvent aussi être vissés sur tasseaux préalablement fixés à la paroi.
4-Du mortier au kilo
On peut aussi compter environ 8 à 9 plots par m2 répartis sur toute la surface du panneau. Avec une dizaine de kilos de mortier adhésif on peut coller 6 m2 de panneaux.

En savoir plus

Te Technique

Un stockage à plat

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Avant leur pose, les complexes de doublage doivent être impérativement stockés à plat. Sinon, ils peuvent se courber, en particulier pour les produits à base de polystyrène. Cette forme bombée les rend difficiles à plaquer correctement contre le mur. Il peut être alors nécessaire de les caler à l’aide d’étais le temps que le mortier-colle effectue sa prise. Si c'est le mur qui est bombé, il est recommandé de rectifier les plus gros reliefs avec de l’enduit et éviter la création de poches d’air au dos des panneaux.