Dès lors que l'on aborde le sujet du plancher, il est souvent question du plancher hourdis. Mais quel est-il ? Quel est son rôle ? Est-il porteur ou non ? Qu'est ce que les entrevous ? Les hourdis ? Nous en donnons ici une réponse large car si le procédé du plancher hourdis est très largement répandu, il y a autant de méthodes que de maçons.
Le monde du plancher technique
Il existe une très grande diversité de planchers même quand il s'agit de planchers hourdis. Il est impossible d’être exhaustif. Mais revenons à l'origine : le hourdis désignait en général une structure solide comme des pans de bois que l'on garnissait de terre cuite, brique... ou encore des moellons ménagés avec du plâtre. Rapporté à un plancher c'est un peu la même chose avec des poutres en général en béton armé avec entre les deux des éléments suspendus ( des entrevous) en polystyrène ou terre cuite , le tout recouvert de ciment.
De nombreuses méthodes
Le plancher à poutrelles et entrevous, avec toutes ses variantes, est en compétition avec toutes les autres techniques, telles que le béton armé, la prédalle, le bois ou les montages collaborants. . Aujourd'hui, la conception et la réalisation des planchers doivent intégrer des contraintes toujours plus lourdes, à commencer par les obligations d’isolation thermique, de résistance aux incendies ou de protection acoustique et en la matière le hourdis s'en sort pas mal.
La conception et la réalisation des planchers doivent intégrer des contraintes toujours plus lourdes, à commencer par les obligations d’isolation thermique, de résistance aux incendies ou de protection acoustique.
Le rôle du plancher
Notions de base
La première fonction du plancher est, bien sûr, de créer des niveaux horizontaux autant que de besoin. Une construction simple peut donc s’en passer, à l’exemple d’une grange en terre battue sous une charpente à deux pentes. Lorsqu’ils existent, ils sont considérés comme porteurs horizontaux et prennent appui sur les éléments porteurs verticaux (poteaux, poutres). A ce titre, ils répartissent les charges horizontales aux éléments de contreventement et transmettent les charges verticales à leurs supports périphériques.
Les planchers servent aussi de support aux revêtements appliqués au sol et au plafond, en plus de leur rôle de protection déjà évoqué (isolation thermique, acoustique, incendie).
Quelle que soit la technique mise en œuvre, le plancher doit donc être capable de supporter les charges qui lui sont imposées, en plus de sa propre masse, sans se déformer, et de transmettre le tout à ses supports. A cela s’ajoute une bonne marge pour supporter des surcharges sans risque pour les occupants. Tout cela doit être calculé pendant la phase de conception. En construction individuelle, les planchers sont supportés par les murs périphériques et ceux de refend, qui servent aussi à distribuer les volumes intérieurs. Plus la forme générale est simple, plus il est facile de concevoir le plancher. La rationalité pousse au dessin de formes parallélépipédiques, à murs opposés, en carrés ou en rectangles. Le choix du type de plancher dépend des capacités et des moyens du maître d’œuvre. Avec des engins de levage, les prédalles ou les dalles alvéolées offrent un gain de temps important. Sans ces moyens, ou lorsqu’ils ne sont pas utilisables, en rénovation, par exemple, le choix se porte sur la dalle pleine coulée en place ou sur le système poutrelles et entrevous.
Entrevous et poutrelles
Le plancher à poutrelles et entrevous est constitué d’éléments préfabriqués assemblés sur place. Toutes les spécifications techniques de réalisation sont regroupées dans le DTU 23.5 de 2019.
Le principe consiste à installer des poutrelles parallèles, à écartement constant, appuyées ou ancrées dans les éléments porteurs verticaux. Des éléments de remplissage, les entrevous, sont mis en place entre ces poutrelles de matière continue. L’ensemble est verrouillé par un système de chaînage qui assure aussi la liaison avec les éléments verticaux. Sur cet ensemble, une dalle de compression est coulée. Elle est armée et souvent liée aux poutrelles par le treillis de celles-ci ou par des coutures, des anneaux en acier qui dépassent en surface supérieure.
Les différents types d'entrevous
D’abord, il faut trancher la question : ces blocs de remplissage sont-ils des entrevous ou des hourdis ? Réponse : les deux, mon capitaine. Les deux termes sont des avatars de deux techniques, autrefois différentes, qui désignent le même bloc moderne qui les a réunies. Toutefois, la réglementation privilégie la désignation entrevous.
L’entrevous n’a pas forcément de rôle structurel, il est d’abord et avant tout un fond de coffrage qui permet de couler le béton par-dessus et d’économiser sur les volumes. Il en existe différents types. Au plus simple, il sert seulement de coffrage perdu, sans fonction mécanique (entrevous non résistant LNR ou faiblement résistant NR). Plus solides, les entrevous semi-résistants (SR) participent au transfert des charges vers les poutrelles, mais ils ne peuvent pas agir seuls comme table de compression. Pour cela, il faut des entrevous résistants (RR). Ceux-là transfèrent les charges et se passent de dalle de répartition.
Côté matériaux, les entrevous les plus courants sont en blocs béton alvéolés ou en terre cuite, en version semi-résistants ou résistants. Les entrevous légers peuvent être en plastique, en fibres de bois ou en polystyrène. Attention, il est impératif de vérifier systématiquement la compatibilité entre les poutrelles et les entrevous. Les fabricants facilitent ce choix en proposant des gammes complètes de solutions coordonnées. Il existe enfin des entrevous négatifs ou surbaissés, de faible hauteur, qui permettent localement d’augmenter l’épaisseur de la dalle de répartition, par exemple pour insérer un chaînage plat en périphérie du plancher en rénovation.
Entrevous en béton
Entrevous semi-résistant et entrevous résistant
Entrevous en terre cuite
Entrevous semi-résistant et entrevous résistant
Entrevous en propylène compensé
Entrevous léger de coffrage simple
Entrevous en particules ou fibres de bois moulé et entrevous en matière plastique.
Entrevous négatif
Entrevous surbaissé pour laisser passer le chaînage.
Entrevous : les accessoires
Dans le neuf, pour retenir le béton lors du coulage, il faut des planelles, isolées ou non, qui font office d’encadrement et aussi de calage aux chaînages périphériques.
Dans le cas d’une isolation par l’intérieur, cette disposition ne suffit pas pour prévenir les ponts thermiques, en particulier au niveau de la dalle de répartition. Il faut alors insérer des blocs isolants spéciaux, des rupteurs de pont thermique, spécialement dessinés selon leur emplacement, en parallèle des poutrelles ou en about. Une variante consiste à utiliser de simples réhausses. A cela, il faut ajouter toutes les armatures nécessaires à la dalle et aux liaisons, comme les chaînages périphériques, les épingles pour les chapeaux sur appuis de continuité, etc.
En savoir plus
Table ou dalle de compression
Table de compression, dalle de compression ou dalle de répartition, ces trois locutions désignent peu ou prou le même élément, à savoir la couche de béton armé rapportée sur l’assemblage de poutrelles et entrevous. Son épaisseur nominale est de 4 cm sur des entrevous résistants et passe dans certains cas à 5 cm pour des entrevous simples. Elle participe activement à la performance mécanique du plancher en répartissant les charges sur toute sa surface et en améliorant sa résistance à la flexion.
L’association de ces différents éléments permet de distinguer différentes familles de montage. Il s’agit notamment des systèmes de plancher avec table de compression rapportée, en totalité ou partiellement, des systèmes à entrevous TCI (Table de Compression Incorporée) et des planchers autoportants, sans table du tout.