Bientôt, tout sera en bois. C’est du moins le vœu de la toute nouvelle réglementation environnementale. Le plancher en bois revient donc dans la course, aussi bien en MOB (Maison Ossature Bois) que dans le circuit classique. Coup de projecteur sur un savoir-faire aux multiples facettes.
Le plancher au sens noble
Le procédé de construction d’un plancher en bois est l’un des plus anciens qui soient, puisque nous le maîtrisons depuis que nous savons bâtir des huttes pour nous mettre à l’abri. Il se compose toujours d’une structure porteuse discontinue qui supporte un platelage. Depuis la Préhistoire, les branches ont laissé la place aux bois usinés et aux planches. Il existe deux catégories principales de planchers en bois : le plancher sur lambourdes et le plancher mixte bois-béton.
Sa force : la simplicité
Le plancher en bois, en neuf comme en rénovation, présente des caractéristiques originales. A la différence des solutions conçues autour du béton, le bois est beaucoup plus léger et souple. La conception même du plancher en tient compte, en particulier au niveau de la liaison avec les supports. D’autre part, c’est un chantier sec qui ne nécessite pas une logistique aussi lourde que les chantiers en béton. On oublie l’étaiement, le ferraillage, les opérations de levage, de coulage, les phases de durcissement, etc.
En construction individuelle, la quasi-totalité des éléments peut être manipulée par deux opérateurs. Les étapes de construction sont simples, faciles à définir et bien réparties. Les contraintes habituelles en matière de plancher, les traversées, trémies et chevêtres sont faciles à prendre en compte puisqu’il s’agit fondamentalement de travaux de charpente.
Aux originies : la poutre
La structure porteuse discontinue, le solivage, est l’élément essentiel du plancher en bois. Elle est conçue pour supporter les charges d’exploitation et les transmettre aux appuis.
Le lamellé-collé (BLC)
Il est fabriqué comme un BMR (Bois Massif Reconstitué), mais les lamelles de bois utilisées sont plus fines, avec une épaisseur comprise entre 6 et 45 mm maxi. Chaque couche est un pli. Il faut au moins deux plis pour faire un lamellé-collé et il n’y a pas de limite à leur empilement dans le sens de la plus grande dimension de la section transversale, soit la verticale pour une solive. Le lamellé-collé est généralement fabriqué en résineux (pin, sapin, épicéa, mélèze) même s’il existe des variantes en feuillus. En choisissant la qualité des lamelles (homogène ou combinée), leur longueur et leur section, il est possible d’adapter les performances mécaniques, esthétiques et dimensionnelles des pièces en BLC. Ce sont des produits secs (12 %), aptes aux différentes classes d’emploi et de résistance mécanique, en MOB notamment.
Le bois massif
Il conserve ses adeptes, en auto-construction et en rénovation notamment. Les poutres sont généralement fabriquées en résineux traité. Ses caractéristiques sont connues depuis longtemps. Mais ses performances mécaniques poussent à augmenter les sections et réduire les portées. On distingue les bois d’ossature en BRS (Bois Rabotés Secs), qui peuvent être mis bout à bout pour augmenter la longueur, et ceux en BMA, Bois Massif Abouté à entures multiples. Un autre procédé de fabrication consiste à assembler par collage des tasseaux d’au moins 45 mm d’épaisseur (et jusqu’à 85 mm), orientés dans le même sens de fil, pour obtenir un BMR (Bois Massif Reconstitué).
Le CLT (Cross Laminated Timber)
C'est une variante du BLC dans laquelle les lamelles sont posées à fil croisé (bois lamellé-croisé), collées ou agrafées. Il sert principalement à la fabrication de panneaux, voire de poutres de forte section, moins adaptées au solivage.
Les poutres composites
Les produits précédents sont tous fabriqués à partir d’éléments en bois massif qui associent les performances mécaniques et esthétiques. Ils sont donc recommandés pour les applications apparentes. Mais lorsque la poutre est dissimulée dans le plancher sous un platelage et au-dessus d’un plafond, seules les performances mécaniques comptent. Et s’il est possible d’obtenir des résultats comparables, voire supérieurs, tout en allégeant la structure, le choix s’impose. Cette chimère prend la forme de la poutre composite, couramment dénommée poutre en I. Elles sont constituées de membrures, supérieures et inférieures, en bois ou en dérivé (BLC, LVL ou autre) qui enserrent une âme composée d’un panneau en bois ou en métal (OSB, CTP, HDF, tôle acier, …). Les liaisons sont assurées par collage ou assemblage mécanique. En jouant sur les caractéristiques de leurs constituants, il est possible de produire des poutres composites sur mesure, quelles que soient les contraintes de chantier. Comme tous les produits en bois, les recoupes sont toujours possibles, en longueur tout au moins. A portée équivalente, c’est le produit le plus léger pour une structure de plancher en bois. La hauteur de l’âme permet d’intégrer une importante épaisseur d’isolation thermique, particulièrement utile en plancher bas.
Les liaisons avec les appuis
Les solives sont reliées aux murs porteurs selon différentes techniques. Dans tous les cas, compte tenu du matériau utilisé, le risque de création de ponts thermiques est faible.
Les solives
Traditionnellement, les solives sont engravées dans le mur, dans une réservation prévue à cet effet. Mais cela pose souvent des problèmes de stabilité – un plancher bois reste toujours souple – et de conservation des abouts de poutre encastrés.
Les étriers métalliques
Le recours à des étriers métalliques est désormais une pratique courante. L’étrier est fixé au mur et constitue le repos sur lequel est engagée et fixée la solive. La gamme des étriers est aussi large que des références de plomberie. Il existe un modèle pour chaque configuration, particularité de chantier, caractéristique de solive et nature de support. Il ne devrait donc jamais y avoir de nécessité d’adaptation sur site (calage, recoupe, …).
Les étriers en bois
Une variante entièrement en bois consiste à appuyer les solives sur une lambourde filante reliée au mur par une muraillère. C’est un procédé traditionnel courant.
Pour l'ossature en bois
En ossature bois, le plancher est intégré à la structure au fur et à mesure de l’élévation du bâtiment, quelle que soit la méthode utilisée, poteau/ poutre ou plateforme. Le solivage forme un cadre clos, par les solives de rive d’abord et par des entretoises pleines en about de plancher.