Le plancher en bois a de belles heures devant lui, à l'heure où l'on est de plus en plus attentif à son empreinte carbone. Il faut dire que le plancher en bois a fait ses preuves au fil des siècles et continue à tirer son épingle du jeu. Il autorise la mise en place d'une bonne isolation thermique et phonique. Bref le plancher en bois est une technique d'avenir.
Au-dessus le plancher
Il convient d’abord de faire la différence entre un plancher bois et un parquet. Car le premier a un rôle dans la stabilité structurelle du bâtiment, en matière de contreventement notamment, alors que le second est purement décoratif. Pour constituer le platelage, le choix est plus restreint que pour le solivage. Il existe deux catégories, à savoir les planches, principalement en bois massif, et les panneaux, en contreplaqué, en OSB (lamelles orientées) ou en particules agglomérées.
Les règles de pose générales sont communes. Les éléments de platelage doivent reposer sur trois appuis minimum (solive ou lambourde). En conséquence, l’entraxe des solives est choisi pour se conformer à cette exigence. A l’inverse, l’épaisseur du platelage est choisie en fonction du matériau qui le constitue, des charges d’exploitation et … de l’entraxe des solives. Il s’agit donc d’un ensemble complet à calculer comme tel.
En MOB, si les planches participent au contreventement, elles sont fixées selon un angle voisin de 45 °. Dans tous les autres cas, elles sont posées de manière à ce que leur longueur soit perpendiculaire aux solives, idem pour les panneaux. Il est recommandé de ne pas utiliser des planches de plus de 20 cm de large.
Le platelage est fixé aux solives par agrafage, vissage, clouage ou collage. Par exemple, le cas échéant, les panneaux sont cloués le long des rives au moins tous les 15 cm et 30 cm sur les appuis intermédiaires. Les pointes utilisées sont torsadées. Leur longueur est supérieure à 3,5 fois l’épaisseur du panneau. On peut aussi fixer les panneaux avec des vis fraisées d’une longueur supérieure à 2,5 fois l’épaisseur.
La pose en théorie
Plancher en bois sur solives
Le plus répandu en construction moderne est la mise en place directe du plancher sur la structure porteuse, les solives.
Plancher en bois sur lambourdes
La solution fait intervenir une couche d’interposition supplémentaire : les lambourdes, disposées perpendiculairement aux solives. Les lames de plancher se retrouvent alors parallèles au plan des solives. Cette méthode est réalisée selon deux techniques, selon que les lambourdes sont clouées aux solives ou pas (pose flottante).
Les 8 moments clés d'un plancher en bois
1 - Traçage
A l’ancienne, comme à l’époque des cathédrales, le tracé de charpente est d’abord réalisé au sol. Cette épure permet de déterminer les emplacements et, par la suite, le premier gabarit de découpe. On reportera sur les murs les repères du plan pour la position de la poutre porteuse.
2 - Pose dans le mur
Les réservations sont repérées et creusées dans les murs latéraux pour permettre l’encastrement de la poutre porteuse. La profondeur est calculée avec marge de manoeuvre. Des lisses sont fixées devant les scellements et réglées de niveau pour servir d’appui lors de la mise en place de la poutre porteuse. Puis les abouts sont scellés dans les murs.
3 - Appui intermédiaire
Côté vide, sous le plancher, les poutres composites prendront appui sur une lambourde filante, clouée à l’arase inférieure de la poutre porteuse, de manière à renforcer l’assemblage par rapport aux efforts mécaniques.
4 - Alignement des trous
Le trait de niveau général permet de repérer la ligne de scellement au mur. Une règle et un niveau posés sur la lambourde de la poutre porteuse permettent de reporter chaque trou d’encastrement.
5 - Calcul de sections
L’intervalle entre les solives est déterminé par leur section et la charge à reprendre. Les trous de scellement sont percés. La muraillère est rapportée, réglée et fixée de niveau de manière à servir d’appui.
6 - Pose des solives
Les solives sont disposées en parallèles (tous les 50 cm dans le cas présent) et présentées dans les trous de scellement. Elles sont réglées, calées, maintenues en place par un tasseau provisoire jusqu’au séchage des scellements. On aura pu sceller préalablement une poutre muralière pour aider à la pose des solives.
7 - Pointes
Du côté de la poutre porteuse, la fixation s’effectue avec deux pointes plantées de part et d’autre du talon de solive, dans la lambourde. Une troisième pointe est plantée au travers de la poutre dans la membrure supérieure.
8 - Plancher
Les dalles de plancher sont rapportées sur le solivage. Il s’agit ici de panneaux de particules. Ils reposent sur trois solives au minimum et sont fixés par vissage ou clouage. Il est inutile d’isoler le volume intérieur du plancher.
En savoir plus
Un peu d'isolation
En matière d’isolation thermique, le plancher en bois offre l’avantage de sa structure creuse qui permet de loger l’isolant thermique de son choix, qu’il est possible de compléter par une couche supplémentaire disposée, selon le cas, au-dessus ou en-dessous. Cela permet un gain d’épaisseur considérable par rapport à une isolation entièrement rapportée.
Pour la réalisation, les contraintes, notamment en matière de transferts de vapeur d’eau, demeurent. Une autre particularité physique du plancher bois, isolé ou non, est son absence d’inertie thermique.
Pour l’isolation phonique, les planchers peuvent recevoir en partie supérieure des couches complémentaires (panneaux en bois, plaque de plâtre pour sol, chapes en béton, couches résilientes, etc.). L’isolation phonique d’un plancher s’entend vis-à-vis des bruits dits « aériens », c’est-à-dire ceux qui se transmettent par l’air (musique, voix, etc.) et des bruits dits « d’impact », correspondant aux pas des personnes, chocs divers, etc. Divers moyens peuvent être mis en œuvre, depuis l’interposition de bandes résilientes entre le plancher et les solives jusqu’au double solivage indépendant.