Les planchers en bois font le charme du bâti ancien mais peuvent aussi devenir un problème, lorsqu'ils se courbent sous le poids des ans. Les solutions qui se proposent à vous sont multiples : soit le garder en le redressant, soit carrément installer un nouveau plancher sur l'ancien. A vous de voir.
Une pathologie des bâtis anciens
Le poids des ans est une expression parfaitement adaptée à ce cas de figure. Le fléchissement des planchers ne se rencontre que dans le cas de solives en bois. Car les poutrelles en béton cassent plus qu’elles ne plient. Le bois, en revanche, s’autorise une certaine souplesse qui, au fil des ans, des occupations et des modifications, finit par devenir un vrai relâchement. Avant toute intervention, il faut d’abord s’assurer que le plancher est sain et que la déformation ne provient pas d’un problème sous-jacent. Ce qui demande de vérifier particulièrement les ancrages dans les murs, souvent abîmés, de même que les solives latérales. Le platelage, c’est-à-dire le sol d’étage, est souvent pourri et rongé, particulièrement dans les greniers. Il ne sert à rien de vouloir le conserver. Il est beaucoup plus simple et efficace de le remplacer par des dalles de planchers en agglo ou OSB. Les déformations ont différentes origines. Elles peuvent provenir d’un tassement différentiel des sols. Dans ce cas, tous les planchers penchent du même côté. Avant de réparer, il faut s’assurer que le phénomène est stoppé. Mais le plus souvent, il s’agit d’un fléchissement central, en cuvette, entre les portées. Les poutres accusent le coup et les solivettes suivent le mouvement. La résistance des planchers n’est pas remise en cause.
Les problèmes surviennent souvent après des modifications de structure, lors d’aménagements de comble en particulier.
Risque dans le neuf
Dans une construction récente, il y a un risque. Mais ça n’est pas le cas si ces désordres surviennent dans une construction récente. Dans une maison construite après guerre, les planchers doivent être stables et plans. On doit pouvoir sauter dessus sans ébranler la maison, avec une charge d’exploitation d’au moins 150 kg au m2 environ. Or, les problèmes surviennent souvent après des modifications de structure, lors d’aménagements de comble en particulier. Remplacer des fermettes industrielles par un espace habitable est une opération complexe qui inclut la reprise des planchers et les reports de charge aux étages inférieurs. Si ce n’est pas fait, le plancher d’étage se déforme, la toiture s’affaisse, les murs se lézardent. Un simple calage ne suffira pas à résoudre le problème.
Redresser un plancher en bois
Posez-vous toujours la question de l’intérêt de conserver un plancher existant. Dans le bâti ancien, les plafonds sont souvent très hauts. Un nouveau plancher permettrait de rééquilibrer les volumes, de gagner de l’espace à l’étage… et de garantir la stabilité !
Par dessous
1. Compensez le fléchissement en calant les solives par en-dessous. Il suffit de rétablir le niveau de chaque élément par des étais ou des vérins, puis de glisser des cales pour rétablir l’appui sur la poutre.
2. La même technique est utilisée pour redresser le plancher au niveau des ancrages dans le mur. L’ancien scellement est supprimé, puis refait après le calage.
3. Le moisement des poutres ou des solives permet de disposer de nouveaux appuis, parfaitement rectilignes sur toute leur longueur. Les madriers sont vissés dans les éléments en place.
Par dessus
1. Le principe de la chape sèche permet d’intervenir par-dessus, sans dépose, si le plancher existant peut supporter la surcharge. Un pare-vapeur est étalé et des guides de niveau sont mis en place.
2. Les granulés de forme sont déversés, tirés à la règle et éventuellement damés (selon les produits). Les guides sont enlevés et les espaces remplis.
3. Les dalles de planchers sont posées sur la couche de forme, en alternant les joints et très souvent, en double, voire triple épaisseur, en fonction de la charge d’exploitation prévue.
Eléments de calcul
Les charges d'exploitation
Ces charges résultent de l’utilisation des locaux, en opposition aux charges permanentes qui regroupent tous les ouvrages qui constituent le bâtiment lui-même (poids du plancher, des cloisons supportées, des chapes, des revêtements de sol, …). Les charges d’exploitation varient donc selon la destination du bâtiment. Elles sont exprimées en décanewton (daN) par mètre carré, qui correspond approximativement à 1 kg. Par exemple, dans un logement, elles sont estimées à 150 daN/m2 dans les espaces habitables, à 350 daN/m2 pour les balcons, mais à 100 daN/m2 seulement dans un comble non aménageable.