Le plancher et ses points singuliers

Dalles et planchers 5 min de lecture

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Que serait l’univers du bâtiment sans ces exceptions à la règle qui compliquent les travaux à loisir. La conception des planchers n’y échappe pas, surtout que leur disposition stratégique les destine à toutes sortes d’adaptations : balcon, chauffage au sol ou encore trémies. Il est essentiel de traiter correctement les points singuliers du plancher sous peine d'être exposé à des désagréments importants.

Une place pour les réseaux

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Déjà, comme le plancher sépare deux étages, il faut le trouer pour faciliter le passage. Ce qui paraît évident aujourd’hui a longtemps été l’apanage des châteaux, alors que l’habitat courant avait contourné la difficulté en passant par l’extérieur. On perce aussi le plancher pour y mettre des réseaux, notamment de chauffage et on le fait même dépasser pour jouer les balcons. Le plancher est donc torturé, mais dans les règles.

Le plancher chauffant

Il existe deux systèmes de chauffage par le sol, par des résistances électriques ou par un réseau de tuyaux d’eau chaude. L’un comme l’autre ne sont pas réalisés par le même corps d’état que le plancher lui-même. Et la cohabitation est régie par une série de DTU, pour la partie chauffage d’une part (DTU de la série 65) et les planchers d’autre part (DTU de la série 23). Les parutions récentes de ces derniers ont permis de clarifier certains principes. Ainsi, les systèmes chauffants et les autres réseaux peuvent être intégrés dans la dalle de compression ou placés juste au-dessus, sous une chape flottante, par exemple, ou une couche de ravoirage, à condition de respecter les règles classiques d’enrobage et de ne pas modifier l’implantation des armatures. Par exemple, pour les planchers à poutrelles, le dernier DTU paru décrit un ensemble d’exigences à respecter.

Ainsi, les incorporations diverses doivent circuler dans des cheminements réalisés à l’aide d’entrevous surbaissés, sous le treillis. D’autre part, il ne doit y avoir aucune gaine au voisinage des points sensibles comme les chaînages et il faut respecter un enrobage de minimum de 4 cm. Enfin, toute incorporation de réseau est interdite dans la table de compression si elle mesure moins de 5 cm d’épaisseur.

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Il ne doit y avoir aucune gaine au voisinage des points sensibles comme les chaînages et il faut respecter un enrobage de minimum de 4 cm.

Des trous dans le plancher

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Trimer sur les trémies

Un trou dans le plancher prend le nom de trémie si une de ses dimensions dépasse 20 cm. En dessous, ce n’est qu’une « réservation ». En tout état de cause, ces passages créent des zones de faiblesse dans le plancher jusqu’à nécessiter des dispositions spécifiques pour assurer le transfert des charges. Pour les petites réservations, le treillis d’armature est simplement découpé de manière à encadrer le passage, en conservant les épaisseurs d’enrobage habituelles. Pour une trémie de dimensions plus importantes, le passage est renforcé par des chevêtres, des chaînages ou des poutres armées, par exemple, qui l’encadrent entièrement. Ces renforts sont liés aux armatures principales. Les dispositions à suivre sont précisées pour chaque type de plancher dans les documents correspondants (DTU, ATec) et par le plan de pose fourni par le bureau d’études.

Les portes à faux

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Infiltrations et problèmes de solidité

Dans une construction, il y a un porte-à-faux dès qu’une extrémité pendouille dans le vide. Une corniche voire un appui de fenêtre, sont des porte-à-faux. Mais ceux qui posent des problèmes sont les plus importants, les balcons notamment. Tout d’abord, ces derniers sont exposés aux intempéries, qui provoquent toutes sortes d’infiltrations, du fait des fissures, à la jonction avec la façade ou par contrepente, par exemple. D’autre part, tout élément ainsi suspendu par un seul de ses côtés a tendance à basculer dans le vide avec une constance renforcée par l’effet de levier. Le moyen le plus simple de l’éviter est d’installer un contrepoids de l’autre côté de l’appui. Pour les planchers en béton de toutes natures, cela prend la forme du prolongement du plancher d’étage de manière à disposer d’un ensemble monolithique, sans omettre les chaînages en tête des murs. Les défauts constatés dans une étude de l’AQC (Agence Qualité Construction) concernent pour 60 % les défauts d’étanchéité, 15 % les problèmes de solidité, les autres étant plus minimes. L'étanchéité et la solidité sont souvent liées. Une armature insuffisante, mal enrobée, mal placée et/ou mal ancrée provoque une flexion excessive qui ouvre des fissures qui contribuent à la corrosion des armatures. Ces défauts de réalisation sont aggravés par des erreurs de conception et, parfois, par la prise en compte de nouvelles contraintes, comme le traitement des ponts thermiques de liaison entre l’intérieur et l’extérieur. Enfin, il ne faut pas négliger non plus le défaut d’entretien et le comportement à risque des occupants par méconnaissance avec un nombre de personnes en même temps sur le balcon, ou l’entreposage d’éléments lourds, climatisation, jardinières, qui peuvent excéder les charges d’exploitation théoriques.