Exercices de pose de pavés vieillis

Matériaux

Retrouvez les matériaux dont vous avez besoin sur le site Gedimat

Poser des pavés sur sable relève d’une tradition ancienne. Nous le réalisons ici avec des pavés vieillis, en ligne et perpendiculaire à l'allée puis en diagonale. Ce procédé est multimillénaire, d’une fiabilité sans faille et durable bien-sûr !

Une allée pavée sur sable

a gauche

Aujourd’hui, avec les évolutions technologiques, il est devenu très facile de repérer de nouveaux sites archéologiques. Il suffit de faire voler un drone, équipé d’un LIDAR, une sorte radar spécial, pour faire apparaître les formes régulières des citées enfouies au sein de la terre, au plus profond de la mémoire des hommes. Les premières de ces formes sont les voies de communication et leur revêtement pavé, toujours en place, même sous des mètres de boue.

Des liaisons flexibles

Dans le jardin, l’objectif est plus modeste, mais il est toujours possible de rêver à de plus grands desseins. Cela fait passer le temps, parce que l’un des seuls inconvénients de ce chantier est sa longueur et son aspect fastidieux. La progression est lente et il faut charrier quelques tonnes de matériaux, même pour des surfaces réduites. La pérennité d’un pavage repose, paradoxalement, sur le principe des liaisons flexibles. Là où un béton ou un goudron résistent longtemps avant de finir par se fissurer et se disloquer, le pavé s’adapte. Chaque élément est bloqué par ses voisins. Le passage de charges lourdes modifie imperceptiblement cet équilibre, augmente les frottements, favorisés par le sable des joints, et renforce ainsi la résistance de l’ensemble. En résumé, plus un pavage supporte de charges, mieux il vieillit. L’exemple est donné par les rues pavées des cités médiévales qui conservent la trace des roues de charrette qui ont fini par entamer la pierre. Ainsi, plutôt que s’opposer aux fissurations, les pavés les dirigent et les orientent dans le sens des joints.

L'ennemi c'est l'eau

Attention, pour que cette déformation soit limitée, il ne faut pas que l’eau s’en mêle, parce que l’équilibre repose aussi, au sens littéral, sur la forme de sable. Si la pluie s’infiltre et emporte le sable (percolation, lixiviation), les ornières apparaissent. Une fois encore, plutôt que de rechercher l’imperméabilité du béton ou de l’asphalte, les pavés régulent les infiltrations et favorisent l’évacuation. C’est la raison pour laquelle les joints sont réduits au minimum et il faut toujours ménager une pente dans le sens où il est souhaitable que l’eau s’évacue sans dommage.

La pose en douze étapes

a gauche
2020 - Pages : 186-187-188-189 - Poser des pavés vieillis

La pose débute par la mise en place d’un caniveau à grille devant la porte d’entrée. Il sert de rang de départ au pavage. Une pente d’écoulement des eaux de ruissellement est établie depuis le seuil de la maison.

Le tracé de l’allée est décaissé à la pelle. Le fond de fouille est damé. Une fine couche de sable, répartie avec le dos d’un râteau, permet de l’égaliser. Les pierres et les racines sont éliminées.

La fouille est réglée de manière à ce que les épaisseurs de sable (représenté ici par ce chevron) et du pavé que l’on pose dessus dépassent d’un centimètre au-dessus du sol environnant. Il est possible de ménager une pente de 1,5 cm par mètre d’un côté à l’autre.

Le lit de sable est versé à la brouette puis réglé. Il est possible de progresser au fur et à mesure (sable, réglage, pavage), par sections, plutôt que de réaliser la forme sur toute la longueur de l’allée.

La pose débute du côté de la maison, en pied de façade ou, comme ici, le long du caniveau à grille. Les pavés sont alignés côte à côte sans laisser de joint sauf, le cas échéant, pour dessiner des arrondis.

Chaque pavé est simplement posé, ajusté et ancré dans le sable d’un coup de maillet. Les joints peuvent être alignés ou décalés, comme c’est le cas ici, car les pavés sont de longueurs différentes.

Si la forme de sable a été réalisée en une seule fois, il faut progresser en marchant sur les pavés posés. Sinon, la progression s’effectue à reculons. La mise à niveau est vérifiée et les pavés sont rebattus si nécessaire.

Si la pose n’est pas perpendiculaire à l’axe de l’allée, les pavés d’extrémité sont recoupés à la meuleuse équipée d’un disque à tronçonner les matériaux. Les pavés de bordures, dans l’axe de l’allée, achèvent le pavement.

Le blocage de l’ensemble est assuré par le remplissage des joints avec du sable fin type 0/4, le plus sec possible dans un premier temps. L’astuce consiste à l’étaler, puis à le laisser sécher quelques minutes au soleil.

Le sable est lentement et longuement balayé au balai brosse de manière à remplir les joints. S'agissant de petits éléments, le balai est passé en tous sens. Le surplus de sable est récupéré.

L’ancrage définitif est assuré par le damage du pavement, soit avec une plaque vibrante, disponible en location, soit avec une dame manuelle.

Le pavement est arrosé en pluie fine pour que le sable entre dans les joints. Puis ces derniers sont regarnis avec une nouvelle couche. L’opération est renouvelée jusqu’au remplissage complet des joints.

Les points-clés

a gauche
Voir l'image en grand

1-Rails
Des tasseaux de 3 cm d’épaisseur sont déposés en deux rangs parallèles au sens de l’allée.

2-En règle
Ils servent de guides pour égaliser la forme de sable à l’aide d’une grande règle de maçon.

3-Retrait
Ils sont enlevés au fur et à mesure de l’avancement du pavage et leur trace est remplie de sable.