Les principes pour refaire un enduit à la chaux et décors de plâtre

Refait dans les règles, cet enduit à la chaux en trois couches protège et embellit pleinement la maison pour de longues décennies.

La chaux, un produit phare

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Un moment délaissée au profit du ciment, la chaux revient en force. On redécouvre ses multiples qualités tant pour les travaux de restauration que pour le neuf. Il existe deux types de chaux : la chaux aérienne, qui durcit au contact de l'air. Et la chaux hydraulique. C'est cette dernière qui est la plus souvent utilisée dans la réalisation de l'enduit parce qu'elle est plus facile à mettre en oeuvre et convient aussi bien aux enduits en intérieur qu'en extérieur.

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L'enduit à la chaux présente de nombreux avantages. Il est sain, écologique, ne rejette aucune substance nocive et protège efficacement les maçonneries.

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Un matériau respirant

L'enduit à la chaux présente de nombreux avantages. Il est sain, écologique, ne rejette aucune substance nocive et protège efficacement les maçonneries. L'un des grands avantages de l'enduit à la chaux est qu'il n'emprisonne pas l'humidité et permet les transferts de vapeurs d'eau. Les murs respirent, la maison peut rester saine. Ce qui n'est pas le cas si l'humidité se trouve emprisonnée dans des murs traités avec du ciment...

En Poitou-Charente, par exemple, les murs sont protégés par un enduit mince qui fait écran entre la maçonnerie et les intempéries. En Normandie, l'enduit à la chaux est tout à fait indiqué pour la rénovation des façades des clos-masures ou des chaumières, ces habitations charmantes faites de colombage, reposant sur une assise maçonnée. Le bois, moins qu'aucun autre matériau, n'aime l'eau. Ici plus qu'ailleurs il faut impérativement éviter que l'humidité ne reste enfermée à l'intérieur des murs.

A une époque où l'on se soucie de l'empreinte écologique de chaque chose et où le souci d'utiliser des matériaux sains va croissant, comment ne pas plébisciter ce matériau très ancien et 100% naturel ?

Un mélange de plâtre et de chaux

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Le gâchage consiste à saupoudrer le plâtre dans l’eau et à le laisser reposer quelques minutes. Le temps de prise est d’environ 10 à 15 minutes de même que celui de mise en œuvre. Pour retarder et faciliter cette dernière, le plâtre est additionné d’un peu de chaux et de sable (3 volumes de plâtre gros, 1 volume de chaux aérienne et 2 volumes de sable lavé).

Les 9 étapes de mise en œuvre

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1. Mise à nu et grillage
Après avoir mis à nu la maçonnerie grâce à une pointerolle, une massette et un piochon, ou mieux encore avec un marteau burineur, on fixe un grillage à mailles hexagonales avec des clous galvanisés. Son rôle est de favoriser l’accroche de la première couche sur les moellons. Puis on humidifie les maçonneries avec un jet d’eau.

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2. Première couche de mortier
Le gobetis se projette à la truelle d’un geste sec et précis pour qu’il adhère bien au support. On débute par le haut du mur pour descendre au fur et à mesure. De temps à autre, on resserre le mortier avec le dos de la truelle.

3. Deuxième couche de mortier
La deuxième couche est appliquée par projection ou en pressant le mortier avec le dos de la truelle. Le mortier est égalisé en effectuant des mouvements circulaires à la taloche. Cette opération facilite le dressage et la mise d’aplomb à la règle de maçon.

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4. Tasseaux
Des tasseaux de 6 mm d’épaisseur, placés à intervalles réguliers, sont maintenus avec des plots de mortier. Ils serviront de guide pour dresser la couche de finition. Au préalable, on contrôle leur bon aplomb à l’aide d’un niveau.

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5. Mortier de finition
Très adhérent, le mortier de finition est projeté à la truelle ou pressé contre la surface de l’enduit avec une lisseuse ou le revers de la truelle. Le mortier est resserré avec le bord de la taloche que l’on remonte de bas en haut en la tenant légèrement inclinée.

6. Dépose des tasseaux
La surface est dressée d’aplomb à la grande règle en aluminium (ou une section de tasseau aux arêtes bien droites dans les passages délicats) pour racler et égaliser le mortier. Après application de la finition, les tasseaux guides sont déposés. Les vides laissés sont comblés avec du mortier. On recharge la surface et on racle l’excès en faisant glisser la règle.

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7. Egalisation
À l’aide d’une lisseuse – trempée régulièrement dans l’eau pour garder sa surface propre – on effectue des mouvements circulaires pour égaliser la finition. Enfin, cette dernière est lissée avec une raclette en inox que l’on fait courir sur la surface pour éliminer les dernières aspérités et égaliser l’ensemble.

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8. Contour des fenêtres
Autour de chaque fenêtre, on forme un cadre à l’aide de planchettes, fixées contre les murs avec des chevillettes pour matérialiser l’emplacement et l’épaisseur des futures moulures. Les réservations formées par le cadre en bois sont remplies de plâtre jusqu’à affleurer l’épaisseur de la moulure. On charge par passes successives, le temps que le liant débute sa prise.

9. Décor final
Pour réaliser le décor final tel que l’on peut le voir sur cette photo, on utilise un gabarit en métal ou en bois (enduit de graisse pour un meilleur glissement). On le tient d’une main ferme pour le faire glisser le long des planchettes-guides. On procède par petite longueur (30 à 60 cm), car le gabarit se charge vite de plâtre créant des bourrelets. Les imperfections seront rebouchées lors de la finition avec un plâtre gâché un peu liquide.