Pour un novice, il est parfois difficile de s’y retrouver parmi toutes les appellations de produits d’apparence et de mise en œuvre comparables. Pour ceux destinés à assurer l’étanchéité des façades, les définitions sont précises. Nous parlerons ici des Revêtements Souples d'Imperméabilité (RSI).
Revêtement souple d'imperméabilité
Les différentes protections
Prenons l’exemple d’un support courant (ce que les pros appellent un subjectile) comme une façade recouverte d’un enduit ciment.
Pour la protéger des infiltrations d’eau, le choix est vaste entre les peintures minérales (chaux, silicates), les peintures organiques (acrylique, …), les revêtements plastiques épais (RPE), les revêtements semi-épais (RSE) ou les revêtements souples d’imperméabilité (RSI).
Comment choisir ?
À l’exception des deux derniers, tous les autres sont d’abord considérés comme des produits de décoration qui ne sont pas conçus pour rétablir une imperméabilité déficiente. Ils font l’objet d’un classement spécifique, noté de D1 à D3. Les RSE et RPE sont classés D3 et les films minces D1 ou D2.
De leur côté, les revêtements d’imperméabilité sont des produits techniques destinés à couvrir un support fissuré (voir encadré). Ainsi, un revêtement décoratif, une peinture, est associé à la garantie de bon fonctionnement de deux ans. Alors qu’un RSI relève de la décennale. Comme rien n’est jamais simple, il peut arriver que des RSE, classés D3 par défaut, soient aussi classés I1 grâce à leurs performances.
Pour simplifier, un revêtement décoratif convient pour une façade en bon état. Sinon, il faut choisir un produit classé I1 à I4 selon l’état du… subjectile.
Le RSI en 3 étapes
L'analyse du support
- Un revêtement d’imperméabilité n’est pas conçu pour reboucher les trous. Ils doivent être réparés avec un système adapté, un mortier pour un enduit ciment, par exemple, et laissés à sécher au moins 3 semaines. ´
- S’agissant d’un procédé qui s’applique principalement à des façades anciennes, il est important d'effectuer à un diagnostic complet de leur état et de leur nature. En particulier, il est indispensable de déterminer si elles sont couvertes par un ancien revêtement organique. Dans la plupart des cas, celui-ci doit être entièrement décapé, sauf s’il est mince (moins de 300 µm) et en très bon état. Cette étude est réalisée sur toutes les façades à réparer, sur leur partie la plus exposée aux intempéries.
- En complément, il faut rechercher des traitements hydrofuges antérieurs en arrosant la façade. Si l’eau coule en fine gouttelettes (effet perlant), la façade est traitée. Une peinture silicatée, minérale, se reconnaît au fait qu’elle ne brûle pas et qu’elle résiste aux solvants.
La préparation
- Les supports nus, en tous matériaux autres que le plâtre, sont préparés de la manière habituelle. Après un bon nettoyage, les plus gros défauts sont révélés (cloquage), purgés, dépoussiérés, rebouchés et laissés à sécher. Un RSI peut être appliqué sur une façade brute, en blocs béton, par exemple, à condition qu'elle ne présente pas de défauts de planéité.
- ´Si la présence d'un revêtement organique a été diagnostiquée, il doit être décapé. Un simple surfaçage, type ponçage léger, n'est pas admis. L'enlèvement s'effectue par décapage chimique ou thermique. Dans les deux cas, il faut racler et rincer à l'eau sous pression. Tout résidu subsistant peut nuire à l'adhérence du RSI. Parallèlement, surtout dans le cas d'une façade fissurée, il faut veiller à ne pas détremper le support et favoriser ainsi les infiltrations d'eau.
- Les lézardes (plus de 2 mm) et les fissures (moins de 2 mm) localisées sont diagnostiquées, notamment sur leur évolutivité. Si elles sont stables, elles sont réparées, voire laissées en l'état pour les plus fines. Si la fissuration est généralisée, c'est le choix du RSI qui assurera l'imperméabilité (type I4 par exemple).
Mise en oeuvre
- Un RSI se réalise en deux temps, avec une impression préalable avant l’application elle-même. Selon le produit de réparation utilisé, le traitement des fissures peut ou doit être réalisé après l’impression. Celle-ci prend généralement la forme d’un produit de préparation comme un fixateur, un régulateur de fond ou un primaire d’adhérence. Sinon, il s’agit d’une première couche du RSI, diluée selon les préconisations de son fabricant.
- Après séchage, le RSI lui-même est appliqué au rouleau, en passes croisées pour des surfaces réduites ou par projection. Il est important d’obtenir une charge, une couche, d’épaisseur régulière, car c’est elle qui garantit l’efficacité du système. Elle ne doit pas être trop fine ni trop épaisse. Elle est plus importante sur un support à relief. Pour l’application, une façade doit être traitée dans son ensemble, afin d’éviter les recouvrements et reprises, visibles la plupart du temps. Le RSI peut être armé. Dans ce cas, l’application s’effectue en deux passes et l’armature est marouflée dans la première couche (recouvrement des lés d’au moins 5 cm). La seconde est passée frais sur frais ou après séchage, selon les indications de la notice.
En savoir plus
EVWA, l'identification des sens
Tout un lot de normes s’est penché sur le berceau de cette classification, entre autres, de l’imperméabilité à l’eau de pluie des revêtements d’imperméabilité.
Ces derniers sont classés selon les critères E, V, W, A (et accessoirement G, S et C, pour compléter le code GESVWAC).
E pour épaisseur, en 5 catégories, de 40 µm à plus de 400 µm.
V pour perméabilité à la vapeur d’eau, en 3 catégories, de faible à grande.
W pour perméabilité à l’eau liquide (water), en 3 catégories également.
A pour la résistance à la fissuration en 6 catégories, de 1 à 5 pour des fissurations de 100 µm à 2500 µm, en ajoutant la classe 0 pour les produits non concernés.
Pour choisir le bon système, il suffit de relier l’état du support et les performances du produit en fonction du tableau ci après. Les revêtements I2 et I3 se distinguent d’abord par l’épaisseur des couches appliquées. Les revêtements I3 et I4 peuvent supporter l’évolution des fissures.