La chimie du béton est une industrie très ancienne et toujours à la pointe de la recherche. Les formulations des mortiers ne cessent d’évoluer pour proposer des produits polyvalents, faciles d’emploi, quelles que soient les conditions de chantier. Parmi eux : les enduits monocouches.
Les enduits monocouches
Les enduits monocouches ont été mis au point pour gagner du temps de chantier sans nuire aux performances dans le temps. Ce sont exclusivement des mortiers performanciels, prédosés en usine, proposés en version standard ou allégée. La seconde est mise en œuvre sur les supports à faible résistance.
Les caractéristiques
Les enduits monocouches qui assurent directement l'imperméabilisation doivent être de classe de capillarité W1, voire W2 pour les façades fortement exposées à la pluie. L'application se fait en deux passes, par projection mécanique. La première est dressée et serrée, mais pas lissée. Elle mesure au moins 7 mm d’épaisseur.
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Pour les maçonneries de Rt2 ou 3, l’épaisseur finale doit être comprise entre 10 et 25 mm.
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Pour les maçonneries Rt1, l'épaisseur doit être comprise entre 10 et 20 mm.
Même s’ils se nomment monocouche, l’application de ces enduits en deux passes est recommandée, notamment pour éviter l’apparition de spectre. L’application en une seule couche n’est admise que pour la finition grattée, à condition que l’état du support soit homogène et soigné. Sur du béton banché lisse, l'application préalable d'un gobetis peut être nécessaire.
Même s’ils se nomment monocouche, l’application de ces enduits en deux passes est recommandée, notamment pour éviter l’apparition de spectre.
Avantages et inconvénients des enduits monocouches
Quelques problèmes courants
Les défauts rencontrés sur les enduits, monocouches ou autres, affectent principalement leur aspect. Sauf si les conditions de mise en œuvre n’ont pas été respectées, ils n’ont pas d’incidence sur la durabilité de l'enduit.
Le nuancage est le problème le plus fréquent. Il est d’abord provoqué par la préparation du mortier, avec une durée de malaxage ou un dosage en eau aléatoires. Il apparaît aussi en projection mécanique avec une pompe à mortier, s’il y a une variation du débit, de l’angle ou de la distance de projection.
Un autre cas courant survient avec les reprises de projection, d’un étage d’échafaudage à l’autre, ou en cas de changement des conditions d’application (averse, couverture nuageuse, …). Les finitions grattée et talochée sont les plus sensibles, la première du fait de variations d’épaisseur, la seconde par le mouvement de l’outil qui fait remonter la laitance. Le nuançage est accentué par les couleurs foncées. Il s’atténue au fil du temps.
Les spectres et fantômes sont les joints de maçonnerie qui apparaissent sous l’enduit, particulièrement après la pluie. Evidemment plus les joints sont épais et leur caractéristiques physiques différentes de celles des blocs, plus ils sont visibles. En principe, l’application en deux passes d’un mortier monocouche prévient le phénomène.
Les efflorescences sont provoquées, à l’application et dans les jours qui suivent, par la carbonatation en surface de la chaux libérée par les liants hydrauliques. Elles sont favorisées par l’augmentation du temps de séchage du fait d’un temps frais et/ou humide. Un lavage avec une eau acidifiée efface les traces. Ces efflorescences ne doivent pas être confondues avec celles qui apparaissent tout au long de la vie de l’enduit sur les supports anciens. Il s’agit alors de remontées capillaires de sels solubles contenus dans la maçonnerie.
Des différences de couleur sont constatées sur un temps plus long, entre les parties exposées ou protégées, de la pluie principalement ou du soleil.
La durabilité
Fissurations, infiltrations et décollements sont rarement le fait du mortier lui-même, sauf s’il est (mal) dosé sur place, et plus souvent celui du support ou de l’application.
Risque dûs au support ou à une mauvaise pose
Les fissurations apparaissent au niveau des joints ou de désordres préexistants (support) ou du fait d’une mauvaise préparation (dosage en eau, malaxage).
En dehors des fissures, les infiltrations sont liées à la porosité de l’enduit. Sauf s’il s’agit d’une erreur de choix (W1 au lieu de W2), elles sont causées par une épaisseur insuffisante.
Les décollements sont l’expression d’une mauvaise préparation du support. Ils sont provoqués par des poussières, des traces d’huile de démoulage, une maçonnerie trop ou pas assez humide, ou l’absence de gobetis. Il survient plus rarement des décollements entre deux passes, si la première a été lissée, par exemple, ou si elle est trop sèche, …
Le cisaillement se rencontre sur les supports à faible résistance et résulte de l'application d'un enduit trop dur inadapté. Des microfissures apparaissent, laissent passer l’eau et l’enduit tombe.
Conseils pratiques
L'entretien des enduits
Il est conseillé de nettoyer les enduits minéraux, monocouches ou autres, tous les trois à cinq ans s’il est souhaité de conserver l’aspect d’origine. En pratique, cet entretien, tant que l’enduit n’est pas dégradé, est inexistant. Le cas échéant, il est réalisé au nettoyeur à haute pression, sans dépasser 60 bars pour ne pas provoquer des infiltrations ou endommager la surface de l’enduit.
Attention, ce lavage est interdit pour les enduits de plâtre et chaux. Il est possible de réduire l’encrassement en appliquant un hydrofuge de surface invisible, à condition de vérifier sa compatibilité avec l’enduit nettoyé. Sinon, le remède peut être pire que le mal, avec l’apparition de nuançage et de taches plus propres que d’autres.
Les mortiers perfomanciels monocouches
Comme leurs homologues destinés aux enduits classiques des pages précédentes, les mortiers monocouches prêts à l’emploi, préparés par les industriels, disposent de leur propre classement de résistance, réparti en 3 catégories, notées OC (au lieu de CS). Comme pour les produits CS, les mortiers OC1 ne doivent pas être plus durs que le support. En revanche, les deux couches sont réalisées avec le même produit.