L'isolation par l'extérieur sous enduit

Les fonctions principales de l’enduit sont d’assurer l’aspect esthétique de la façade et de la protéger des dégradations, causées par la pluie ou les chocs. La première ne change pas lorsqu’il est appliqué sur une isolation extérieure (ITE). Mais, pour la seconde, des précautions sont à prendre afin que l'isolation soit suffisamment protégée par cette couche d'enduit qui ne doit pas être seulement esthétique.

Les spécificités de l'isolation thermique par l'extérieur

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Dans le cas d’un support classique, une maçonnerie ou du béton banché, l’enduit est appliqué sur une surface dense, dotée d’une certaine résistance et composée d’un matériau proche de celui de l’enduit.
En ITE, le support principal est l’isolant thermique. Il n’a jamais les mêmes caractéristiques que l’enduit ou la paroi. Il faut donc s’adapter. Ce sont des systèmes non traditionnels et donc non couverts par les DTU.
Auparavant, les Systèmes d’Isolation Thermique par l’Extérieur étaient logiquement désignés par l’acronyme SITE. Aujourd’hui, ils sont dénommés ETICS, c’est plus chic et européen (External Thermal Insulation Composite System).
Les isolants les plus utilisés sont le polystyrène expansé moulé, la laine minérale en panneaux rigides et des panneaux composites. Cet isolant est fixé au support, soit par collage à l'aide d'un mortier-colle (parfois identique à l'enduit), soit par fixation mécanique.
Il existe deux types d’enduits, minces ou épais. Les premiers sont appliqués sur 5 mm d’épaisseur, intègrent un treillis de fibre de verre, avant d’être revêtus d'un RPE ou d'un enduit décoratif mince. Les seconds sont appliqués sur une épaisseur supérieure à 5 mm. Les ETICS comprennent aussi l’isolation sous bardage, les vêtures, vêtages et pierres agrafées.

La préparation de la mise en œuvre

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Les renforts

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Après la réalisation de l’isolation, des renforts d’arête sont collés ou agrafés sur tous les points singuliers de la façade pour assurer la continuité de l’armature (sous 20 cm minimum) et améliorer leur résistance. Des mouchoirs d’au moins 30×30 cm de section sont placés aux angles de baie, aux découpes de l’isolant en L, aux jonctions avec les différents profilés métalliques, etc.

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Application de la couche

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La couche de base doit être appliquée rapidement pour éviter un vieillissement prématuré de l’isolant. Elle se compose d’une armature en fibre de verre ou métallique, collée avec de l’enduit dans le premier cas ou agrafée dans le second. Sa composition exacte est définie par le degré d’exposition aux chocs de la façade (voir encadré), selon trois configurations, simple armature (ST), double armature (DT) ou armature renforcée et armature normale (ARS).
Dans le cas de la fibre de verre, une première couche d’enduit est appliquée sur l’isolant, puis l’armature est marouflée dedans. Il ne faut pas procéder en sens inverse, c’est-à-dire plaquer l’armature sur l’isolant et l’enduire. Une deuxième couche est appliquée, en frais sur frais (sous deux heures) ou après séchage de la première (48 h) selon les préconisations du fabricant, de manière à noyer l’armature.
Dans la version DT, une nouvelle armature est mise en place dans cette deuxième couche, en prenant soin de décaler les joints par rapport à la première. Une troisième passe d’enduit masque le tout. Il faut au moins une phase de séchage entre les trois couches (entre 1 et 2 ou entre 2 et 3).
Dans la version ARS, une armature spécialement renforcée est d’abord collée dans une épaisse couche d’enduit, avant de réaliser une armature simple par-dessus après son durcissement. Les différentes passes peuvent être appliquées manuellement ou mécaniquement.
Dans le cas d’un isolant en laine minérale, la première passe débute par un tiré à 0 suivi d’une épaisseur de 3 mm appliquée à la lisseuse crantée n°8.
Dans le cas d’une armature métallique, celle-ci est directement fixée sur l’isolant par agrafage ou chevillage, puis elle est noyée dans l’enduit projeté mécaniquement, serré à la règle crantée.

La finition

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Classique, grattée, talochée, éponge, matricée...

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Elle se présente sous deux formes, mince ou épaisse. La première est réalisée à la main, à la taloche plastique et la seconde est appliquée mécaniquement. Elle permet d’obtenir les finitions classiques, grattées, talochées éponge, matricées, etc. Il est parfois nécessaire d’appliquer un régulateur de porosité avant de réaliser la finition.

Les grands principes de pose de l'ITE

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L'isolation thermique par l'extérieur commence en général à 15 ou 20 cm au-dessus du sol par la pose d'une grille anti rongeur puis par la colle de panneaux d'isolants (laine de roche, de bois, de liège...) Les rangs sont posés à joints décalés et dépassent dans les angles. On essaie toujours qu'un panneau recoupé entoure une demi-fenêtre. Une fois terminé, on recoupe les panneaux qui débordent

La deuxième étape consiste à cheviller les panneaux. L'idée est de les percer en général à deux extrémités en diagonales pour introduire les chevilles en étoile. Dans les points sensibles comme autour des portes et des fenêtres on multiplie les chevilles. Si le revêtement final est un bardage ou des panneaux il faut prévoir à ce stade une ossature ancrée dans le mur mais laissant une lame d'air.

Après avoir posé des profilés en aluminium ou autres dans tous les angles, nous passons à la pose de lés de voilages armés en fibre de verre, du bas de la maison vers le toit avec recouvrement de 10 cm des lés les uns sur les autres.

Le stade ultime consiste à napper le voilage d'un traitement anti-porosité si nécessaire puis à enduire par dressage de bas en haut.

Un exemple d'isolation en vidéo

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Les critères ITE

No Normes

Le classement "revêtir"

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Ce classement est conçu pour aider au choix des systèmes d'isolation par l'extérieur.
Il comporte 7 critères :
- Réparation (facilité de réparer ou de remplacer)
- Entretien (fréquence d'entretien)
- Vent (résistance aux effets du vent)
- Étanchéité (étanchéité à l'eau
- Tenue aux chocs (chocs et poinçonnement)
- Incendie (comportement au feu)
- Résistance thermique

Chacune de ces caractéristiques est affectée d'un indice. Un système qui n’obtient pas le niveau 1 pour une des sept caractéristiques n’est pas classé. Par exemple, pour la réparabilité, l’indice varie de r1, réparation difficile, à r4, réparation facile. La résistance au vent est considérée selon les règles NV65. Ce classement permet ensuite de définir des recommandations d’emploi. Par exemple, pour la tenue aux chocs, le système isolant doit être classé T1 pour les parties de façade protégées, T2 pour les étages ou T4 pour les rez-de-chaussée exposés.