Les blocs béton pour monter un mur, généralités

Murs en bloc en béton 6 min de lecture

Le bloc béton de granulats courant, pour les polytechniciens, ou bloc béton pour tous les autres, règne en maître dans la construction de maisons individuelles depuis la seconde moitié du XXe siècle. Mais aujourd’hui, cette hégémonie se trouve de plus en plus concurrencée. Alors il s’adapte…

L'histoire du bloc béton

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Les premiers blocs béton préfabriqués sont apparus à la fin du XIXe siècle. L’industrialisation de la fabrication s’est développée pour être au point dès les années 1930. L’âge d’or du bloc béton a débuté avec la reconstruction d’après-guerre et s’est prolongé durant les Trente glorieuses. C’est en effet le produit idéal pour construire vite, solide, pas cher et sans complication technique. Ces qualités demeurent, notamment pour le maçon amateur, qui pourra l’utiliser sans complexe pour des petits travaux de maçonnerie, car il tolère bien des erreurs en pose traditionnelle. Aujourd’hui, les exigences de construction ont évolué. La rapidité de construction et l’économie ont laissé la place aux performances thermiques et à leur cortège de spécifications qui remplissent des milliers de pages de réglementation. Sans oublier celles qui ont trait aux règles sismiques. Le bloc béton cale devant ce mur réglementaire. Car ce n’est pas un champion pour l’isolation thermique, pour l’étanchéité à l’air, pour la résistance aux effets de cisaillement, etc. Certes, il existe des béquilles techniques pour compenser certaines faiblesses. Mais il était préférable de revoir l’ensemble du cahier des charges.

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La technique du joint épais a montré ses limites en construction individuelle et présente l’inconvénient de consommer beaucoup de mortier.

Deux types de pose

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Pose à joints épais ou à joints minces

Pour le bloc de béton classique, la pose se fait à joints épais, c’est le hourdage. Les blocs sont montés en rang, alvéoles tournées vers le bas, sur un lit de mortier épais. Pour régler le niveau et la longueur des rangs on joue sur l’épaisseur du joint. Evidemment cette technique a montré ses limites en construction individuelle et présente l’inconvénient de consommer beaucoup de mortier. Disons qu’elle est plus adaptée aux petits travaux.

Avec l’évolution de sa fabrication et de sa composition, le bloc béton se pose désormais à joints minces. Le bloc béton est calibré, grâce à des granulats sélectionnés. Cette fois-ci, les alvéoles sont positionnées vers le haut et le joint final ne dépasse pas les 6 mm – contre 1 à 2 cm pour le joint épais. L’étanchéité à l’air s’en trouve considérablement améliorée et le mur est plus adapté pour recevoir une isolation thermique, qu’elle soit intérieure, extérieure ou répartie. La contrepartie est que la pose à joints minces impose une grande rigueur : il n’est plus question de tolérer des décalages.

Des règles de mise en oeuvre communes

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La technique de pose retenue ne modifie pas les dispositions constructives minimales détaillées dans la partie 4 du DTU 20.1.

L’épaisseur d’un mur en blocs béton est au minimum de 20 cm s’il est de type I,II ou III, abaissée à 15 cm pour un mur de type IV.
Le chaînage des murs porteurs est obligatoire. À l’horizontale, cela concerne la semelle ou le dallage, le niveau des planchers intermédiaires, et le couronnement au sommet. Pour un mur pignon, ce dernier chaînage suit la pente. Dans les angles, le chaînage est continu d’un côté à l’autre en liant les fers entre eux.
Les chaînages verticaux concernent tous les angles saillants ou entrants des maçonneries. Pour les grandes longueurs de mur, tous les 20 à 35 mètres selon les régions, il convient de chaîner à intervalle régulier. Ces chaînages sont continus sur toute la hauteur de l’élévation. Les blocs béton traversés doivent permettent de couler le béton d’armature. Pour un bloc standard, vous pouvez en découper le fond (ouverture de 10 cm de côté ou de diamètre). Pour un rectifié, utilisez un bloc béton spécial. Le chaînage vertical est constitué d’au moins deux fers de 10 mm de diamètre ou équivalent. Les chaînages verticaux et horizontaux sont reliés entre eux.
En cours de montage, les joints entre blocs sont systématiquement décalés d’un rang sur l’autre. Le décalage minimum correspond au moins au quart de la longueur du bloc. Habituellement, le tiers est recommandé. En pratique, un décalage d’un demi-bloc est souvent plus simple à gérer.
Il est préférable de monter des blocs humides. Cela ne signifie pas qu’ils doivent être trempés dans l’eau et ruisselants. Il faut juste éviter qu’ils soient trop secs.

Quelques exemples de blocs

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Le bloc standard
A deux ou trois alvéoles intérieures en fonction de son épaisseur.

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Les blocs spéciaux
Pour les chaînages verticaux ou demis. Ils évitent d’avoir à recouper les blocs standard.

Le bloc plein
Lourd, est utilisé en soubassement ou pour améliorer les performances acoustiques. Existe aussi en version perforée.

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Le bloc à coller
Il est rectifié pour permettre une pose à joints minces, alvéoles vers le haut. Les profils latéraux permettent un emboîtement à sec. Toute une gamme de blocs spéciaux est disponible pour faire face à toutes les contraintes de chantier.

Le bloc à coller isolé
Il présente des alvéoles remplies d’un isolant (polystyrène ou laine minérale). Il se pose à joints minces et apporte un complément d’isolation thermique qui permet de réduire l’épaisseur finale du mur conforme à la réglementation en cours.

Classement des murs

No Normes

C'est l'histoire d'un type

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Les murs sont classés en 4 catégories selon leur mode de construction.
Le type I n’a pas de revêtement étanche extérieur et de coupure de capillarité dans son épaisseur : la pluie peut s’infiltrer et traverser le mur. C’est le cas de toutes les maçonneries standard ou celles doublées par l’intérieur d’un isolant hydrophile.
Le type II n’a pas de revêtement étanche extérieur mais une coupure de capillarité. Dans la catégorie IIa, cette coupure est assurée par un isolant intérieur non hydrophile (doublage en polystyrène par exemple). En IIb, c’est une lame d’air, côté intérieur, qui assure la coupure (contre-cloison ventilée par exemple).
Le type III correspond à un type IIb doté d’un système de drainage des eaux d’infiltration vers l’extérieur.
Le mur de type IV est protégé à l’extérieur par un revêtement étanche. C’est le cas des bardages par exemple.
Ce classement détermine le choix constructif en fonction de l’exposition à la pluie et au vent. En règle générale, les murs de type I ou II conviennent dans la plupart des situations, pour des façades de maisons individuelles de moins de 18 m de hauteur. Pour plus de détails, reportez-vous à la troisième partie du DTU 20.1.