Et si le mur porteur disparaissait, remplacé par une grande ouverture de la largeur de la façade ? C’est juste une question de calcul.
Laisser entrer la lumière
En théorie, la démarche est d’une simplicité enfantine : une ouverture dans un mur porteur, c’est simplement un assemblage sur le principe poteau/poutre en remplaçant le remplissage opaque par une cloison vitrée. En pratique, c’est un métier d’ingénieur en calcul de structure. Car, même avec des méthodes simplifiées, les caractéristiques du béton et de son armature, en fonction des États Limites de Service (ELS) et des États Limites Ultimes (ELU), ne sont pas à la portée d’un particulier. Une ouverture filante sur une longueur entière de façade réclame donc l’intervention d’un bureau d’étude. En revanche, il est toujours possible d’intégrer des portes-fenêtres de dimensions standard, jusqu’à 3 m de largeur de linteau, soit environ 2,50 m d’ouverture. Le bloc-baie offre l’intérêt d’intégrer le volet roulant.
Entrée en matière
Le bois, le PVC, l’aluminium, sont les principaux matériaux de structure, utilisés seul ou en association (bois/alu par exemple). En rénovation, c’est d’abord un choix esthétique en fonction du projet, les performances des trois matériaux étant comparables. Dans le neuf, il faut être plus rigoureux sur les performances d’isolation thermique et le coefficient Uw. Ce dernier ne doit pas être supérieur à 1,3 W/m²•K et se rapprocher le plus possible de 1. Attention, le coefficient Uw caractérise l’ensemble de la baie, cadre compris, alors que le coefficient Ug ne concerne que le vitrage. Il faut également soigner la liaison avec le bâti de façon à garantir l’étanchéité à l’air de l’ensemble de la paroi imposée par la réglementation.
Côté ouverture, les baies coulissantes sont plus pratiques. Mais les modèles standard ne permettent pas une étanchéité correcte.
Le sens de l'ouverture
Un dernier critère important sur le plan du confort, comme des performances thermiques, est le système d’ouverture. L’ouverture à battants, à la française, reste un moyen simple de garantir l’étanchéité à l’air en position fermée grâces aux joints périphériques en compression sur les quatre côtés des battants. Les baies coulissantes sont plus pratiques. Mais les modèles standard ne permettent pas une étanchéité correcte. Il faut des modèles à levage ou, mieux, à translation. Dans ce dernier cas, le vantail coulissant se déboîte avant la manœuvre. En position fermée, cela permet de garantir l’étanchéité sur toute la périphérie.
- Les mêmes critères s’appliquent pour les systèmes à galandage qui peuvent être définis comme des coulissants encastrés.
Prendre la pose
En neuf, trois techniques de pose peuvent être envisagées :
La pose en tableau
Ou en tunnel, consiste à se fixer dans l’encadrement maçonné, au nu intérieur du mur généralement.
La pose en feuillure
La menuiserie est encastrée dans le mur.
La pose en applique
Elle plaque la menuiserie contre le mur au moyen d’équerres, en association avec l’isolation rapportée, intérieure voire extérieure.
En rénovation, si l’ancien dormant est déposé, les trois premières méthodes sont applicables selon les circonstances du chantier. S’il est conservé, la nouvelle fenêtre est fixée dessus. Cela modifie la prise de cotes, augmente l’épaisseur du cadre, mais simplifie la pose, sans dégradation.
En savoir plus
Les Eurocodes
La normalisation européenne poursuit son développement au fil des années. Dans le domaine du bâtiment, elle prend la forme des Eurocodes. Il y en a 60, regroupés en 10 familles. Parmi les plus utilisés, l’Eurocode 2 concerne les structures en béton, l’Eurocode 4, les structures acier-béton, l’Eurocode 6 les ouvrages en maçonnerie et l’Eurocode 8 la résistance aux séismes.
En principe, l’Eurocode transcrit dans un pays se substitue aux normes nationales. En pratique, il est prévu une annexe nationale qui intègre les paramètres déterminés nationalement. En conclusion, le référentiel normatif s’est considérablement étoffé, sans vraiment gagner en clarté. Et cette grande famille n’est pas complète puisqu’elle n’intègre pas, par exemple, d’autres réglementations nationales directement liées à la construction (thermique, handicap, etc.).
Le respect des Eurocodes s’impose pour tous les types de marchés, publics ou privés.
La véranda
Une véranda n’est pas une structure porteuse puisqu’elle s’ajoute au bâti. Lorsqu’elle est construite après le bâtiment principal, elle est généralement indépendante, depuis les semelles jusqu’au toit. Dans une construction neuve, elle peut être intégrée aux dalles de plancher. Ces dispositions offrent une grande liberté d’aménagement. Elle peut contribuer à l’équilibre thermique de la maison à condition d’être spécialement conçue pour cela. Pour des applications courantes d’aménagement intérieur, il est prudent de conserver la possibilité d’isoler cet espace lors des périodes hivernales les plus rigoureuses.