L'enduit est un élément important de la façade : il est une seconde peau qui protège la maçonnerie. D'où l'importance que sa réalisation soit soignée. Mais si le produit utilisé n'est pas bon - ciment qui emprisonne l'humidité - ou mal dosé, l'enduit finit par se décoller ou s'effriter. Voici quelques solutions pour régler vos problèmes.
Les faiblesse d'un enduit
S'il est correctement réalisé, un enduit protège la façade pour de nombreuses années et peut même voir sa durée de vie augmenter par un petit rafraîchissement. Par contre, s'il s'abime rapidement, c'est qu'une erreur a été commise durant sa réalisation. Ce peut-être une mauvaise préparation du support ou un dosage mal fait... Quoi qu'il en soit mieux vaut déterminer rapidement l'origine du problème.
Les faiblesses qui touchent un enduit ne sont pas insurmontables, même si elles demandent bien souvent de purger l'endroit qui est touché pour reprendre l'enduit voire même de tout refaire. Ce qui est certain, cependant, c'est qu'il ne faut pas traîner à s'occuper de l'enduit déficient, car les petits désagréments qui ne touchent que cette seconde peau, pourraient s'étendre au corps de la façade.
1er cas : L'enduit se décolle
Purger les poches
Le cas d’école est une maison ancienne en maçonnerie traditionnelle qui a subi un ravalement de façade dans les années 70. À l’époque, l’enduit au ciment régnait en maître. Mais il présente l’inconvénient de piéger l’humidité dans l’épaisseur du mur. À la longue, le mortier de terre ou de chaux se désagrège. L’enduit se décolle, forme une poche et tombe. Heureusement, les enduits ont évolué et les produits d’aujourd’hui sont tous microporeux. Ils laissent respirer le support.
Pour l’anecdote : les années 80 se sont également attaquées aux façades anciennes mais, à l’inverse, en les dépouillant et en creusant les joints. Le résultat est tout aussi déplorable. Seules les façades qui le méritent doivent être conservées à pierres vues et joints garnis. Pour les autres, un bon enduit est une véritable seconde peau.
Réparer un décollement
C’est le principe de l’iceberg : la partie visible est plus modeste que la zone atteinte. Prévoyez large pour les quantités de mortier. Et pensez bien, avant toute réparation, à corriger les infiltrations éventuelles (gouttières, remontées capillaires, fuites, etc.).
1. Dégagez la zone atteinte
en faisant tomber tout ce qui ne tient plus, au pic ou au burin. Brossez le mur et rincez-le au jet d’eau.
2. Rétablissez la maçonnerie
en regarnissant les zones avec de la blocaille scellée au mortier bâtard. Choisissez chaque pierre en fonction du volume à remplir. Laissez durcir deux jours.
3. Renforcez la réparation
avec une armature constituée de grillage maintenu grâce à des clous insensibles à la rouille. Ce renfort n’est pas nécessaire pour des supports modernes (parpaings, briques, blocs réguliers, etc.).
4. Appliquez l’enduit de façade
après avoir généreusement humidifié le support. Au-delà de 20 mm à remplir, procédez en deux passes. Talochez l’enduit frais.
2ème cas : L'enduit s'effrite
Comment durcir le fond ?
Que l'enduit soit légèrement pulvérulent, c’est normal dans les premiers jours. Qu’il le reste et qu’il se creuse en le grattant avec le doigt, ça ne l’est plus du tout. Trop sec, mal dosé lors de la pose, votre enduit est raté. La meilleure solution est de le piquer et de le refaire entièrement. En attendant, il y a une solution provisoire.
Un produit comme le durcisseur de fond (un imperméabilisant peut également faire l’affaire) apportera à la surface enduite une cohésion. Il s’applique au pulvérisateur ou à la brosse à badigeon si le produit n’est pas assez liquide. Procédez de bas en haut pour éviter les coulures et appliquez jusqu’au refus. Après séchage, vous pouvez peindre la façade pour une protection supplémentaire. Mais la peinture ne doit pas tenir l’enduit !
L'importance d'une bonne préparation
Améliorer l'adhérence des enduits
Lorsque l’humidité ou les infiltrations ne sont pas en cause, les problèmes d’enduit sont souvent provoqués par une mauvaise réalisation. Il s’agit surtout d’erreurs de dosage, en liant ou en eau et d’une préparation bâclée des supports. Quelle que soit la nature de ces derniers, ils doivent être sains, propres et bien humidifiés avant l’application. Pour le dosage, utilisez des mortiers prêts à l’emploi et respectez scrupuleusement l’apport en eau d’une gâchée à l’autre, grâce à une jauge précise (seau, bidon, arrosoir, etc.). Enfin, évitez les conditions atmosphériques défavorables, le gel, la pluie, mais aussi le plein soleil.