SOS : Une maison sur de l'argile s'affaisse

Dalles de fondation 4 min de lecture

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Les étés très secs ont révélé les faiblesse de certaines habitations bâties sur de l'argile. Avec le phénomène de retrait/gonflement des argiles, les murs se sont fissurés, parfois sérieusement. Il existe des solutions pour tenter de pallier le problème et sauvegarder votre maison comme l'injection de résine dans le sol ou encore la mise en place de micropieux.

Un problème courant

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L’écrasante majorité des constructions est bâtie en plaine et/ou dans le lit majeur des cours d’eau, celui des crues centennales (ou plus). L’argile (ou plutôt les argiles) est un dépôt sédimentaire qui s’accumule depuis la nuit des temps. Certaines régions françaises sont assises sur des couches très épaisses. Toutefois, le retrait-gonflement ne concerne que les couches superficielles, de 1 à 2 m de profondeur généralement et jusqu’à 5 m en situation défavorable. Le retrait-gonflement est directement lié aux variations de la teneur en eau du sol : il gonfle par temps humide, s’affaisse en cas de sécheresse.

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La présence d’argile est le principal facteur de prédisposition, avec les circulations d’eaux souterraines et les variations de hauteur de la nappe.

Facteurs de prédisposition et de déclenchement

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Les facteurs de prédisposition réunissent les conditions qui favorisent le risque. La présence d’argile en est le principal, avec les circulations d’eaux souterraines et les variations de hauteur de la nappe (battance). D’autres sont moins connus, comme la déclivité du sol, l’orientation du terrain. Les derniers sont étonnants, à l’exemple de la présence d’arbres trop proches : par temps sec, ils pompent l’eau. Ces facteurs se combinent avec les défauts de construction lorsque le risque a été mal évalué (défaut de fondation, chaînages insuffisants…). Les conditions climatiques sont évidemment le principal facteur de déclenchement. Mais il y en a d’autres, comme une fuite de canalisation ou des aménagements qui modifient l’équilibre du sol, par imperméabilisation (routes, bâtiments…) ou l’inverse (drainage, pompage, affouillements…).

Le traitement par injection de résine

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Vous connaissez la mousse expansive, celle qui vous sert à reboucher des trous ou calfeutrer des passages ? C’est la même (ou presque) qui est injectée dans le sol : au contact de l’humidité, elle gonfle, bouche les réseaux d’infiltration, stabilise le sol.

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1. Une analyse complète est nécessaire avant l’intervention, afin de déterminer la nature exacte des sols et évaluer l’importance des dégâts. Les témoins de fissure indiquent l’écartement et les effets de cisaillement.

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2. Les cannes d’injection sont plantées dans le sol à la base des fondations. Le nombre de cannes et leur profondeur sont établis en fonction de l’étude technique préalable.

3. D’autres cannes sont mises en place à l’intérieur, en traversée de dalle, lorsque la configuration du bâtiment le permet ou le nécessite.

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4. La résine est injectée sous pression dans les cannes. La progression de l’injection, le nombre de cannes concernées, le volume de résine injectée sont déterminés en fonction d’un plan d’intervention précis.

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5. La résine se répand dans le réseau d’infiltration, remplit les vides, s’expanse puis durcit. Elle se substitue à l’eau, ce qui stabilise le sol et le rend moins sensible aux phénomènes de retrait/gonflement.

6. L’action de la résine est contrôlée au laser. L’injection est stoppée dès que le niveau souhaité est atteint. Les tubes d’injection sont alors sectionnés au ras du sol et leur orifice est bouché.

Autres techniques

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L’injection de résine dans le sol n’est pas indiquée dans tous les cas. D’autres solutions peuvent être envisagées et notamment les reprises en sous-œuvre, le relèvement par micropieux, par vérins hydrauliques, etc. Elles ont toutes en commun d’être exclusivement mises en œuvre par des professionnels. C’est d’ailleurs une sécurité si le sinistre est déclaré auprès d’une compagnie d’assurance.

En amont d'une construction

BS Bon à savoir

Etude de sol

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Si vous avez un projet de construction, l’étude de sol n’est pas obligatoire dans tous les cas, mais elle est fortement recommandée. Ainsi, en zone argileuse, il est possible de s’en passer en appliquant des dispositions constructives forfaitaires. Dans le cas où il existe, le Plan de Prévention des Risques « retrait/ gonflement » préconise de concevoir une maison individuelle à partir des missions G0 et G12 définies par la norme NF P 94-500. Les services d’urbanisme de la mairie peuvent vous indiquer si vous vous situez dans une zone à risque. Cela étant, dans tous les cas, une étude de sol est une garantie supplémentaire de bon achèvement et de préservation de votre investissement. En cas de problème, c’est un document utile pour déterminer la responsabilité et les devoirs de chacun.