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Il n'y a pas que la pompe à chaleur dans la vie. Le bois tient encore sa place comme matériau de chauffe. Entre l'insert, le poêle à bois ou la chaudière à bois ou à granulés, les solutions sont nombreuses. Chacune a ses avantages. Attention leur usage implique de respecter quelques règles de sécurité, que ce soit pour la pose ou l'utilisation.
Se chauffer au bois
Le bois est une énergie locale et renouvelable. Utiliser le bois comme énergie favorise le développement et la biodiversité des forêts, l'emploi, la valorisation des sous-produits et des déchets de la filière bois. Et, bien que son bilan écologique soit neutre, se chauffer au bois reste un choix éco-citoyen ! Le bois-énergie est en général plus compétitif que les énergies fossiles.
Bois : les années folles !
Toutefois depuis la crise Covid en 2020, le bois a connu une inflation incroyable pour diverses raisons (accords internationaux, prix du transport, augmentation de la demande, baisse de la production pendant les confinements). Nombre de Français se sont aussi tournés en 2020 vers les poêles à pellets suite à l'éradication des chaudières au fioul, bien aidés par les aides Ma Prime Renov. Les ventes de chaudières à pellets ont doublé en 2021 alors que la production ne suivait pas encore. Certaines collectivités ont choisi les pellets comme énergie verte de substitution pour remplacer le fioul avec des consommations... de collectivités ! La guerre en Ukraine a créé une crise énergétique et un effet booster des ventes, certains consommateurs souhaitant surstocker des pellets de peur de manquer.
Cette inflation générale aux raisons multiples a provoqué des augmentations des prix des pellets dont le prix au kilo a été multiplié a minima par 2 avec des pics délirants à certains moments. Cette crise a mis en valeur le point faible du chauffage à pellets très spécialisé alors que la chaudière à bûche est plus ...omnivore. Toutefois les fabricants de pellets promettent un doublement de la production actuelle en 2028 (source Propellet).
Les aides de l'Etat
Les équipements de chauffage au bois ou à granulés, ont beaucoup évolué au niveau de leur rendement, de leur facilité d'utilisation, de leur propreté et de leur esthétique. Vous pouvez aussi bénéficier d'aides d'Etat notamment de Ma Prim'Renov En 2023 voici les appareils éligibles à une aide de l'Etat :
- Poêle à bûches et cuisinière à bûches
- Poêle à granulés et cuisinière à granulés
- Chaudière bois à alimentation manuelle
- Chaudière bois à alimentation automatique
- Foyer fermé et insert à bûches ou à granulés
Les aides varient selon les performances des appareils et vos revenus
Des règles strictes encadrent la construction des conduits de cheminée afin d'en assurer l'efficacité et la sécurité.
Conception d'un conduit de cheminée
La conception d'un conduit ne doit rien au hasard.
Dans le cas le plus courant, elle implique d'abord de tenir compte de la hauteur totale du bâtiment. Selon la pente du toit et l'endroit où débouche le conduit (de préférence sur le versant opposé aux vents dominants), la sortie de toit devra se prolonger plus ou moins, afin d'atteindre le faîtage (en l'absence de bâtiment plus élevé situé dans un rayon de 8 m), ou bien le dépasser d'au moins 0,40 m. Ceci, pour éviter les problèmes de tirage.
Les performances du tirage dépendent aussi de la hauteur et de la section intérieure du conduit (qui doit être constante d'un bout à l'autre), ainsi que de la différence de température entre l'extérieur et l'intérieur de l'habitation. Pour qu'il soit performant, la hauteur du tirage doit atteindre au moins 4,5 m. Soit 6 m de conduit en partant du sol, ou 3 m au départ du plafond.
Un seul dévoiement est admis. Les coudes correspondants ne doivent pas dépasser 45° pour un conduit lisse inférieur à 5 m de haut, ou 20° seulement au-delà de 5 m. Notez aussi que la jonction de deux éléments (tubes ou boisseaux) ne doit en aucun cas se trouver dans l'épaisseur d'un plancher, et qu'à cet endroit, un espace ventilé doit être prévu tout autour du conduit. Enfin, un même conduit ne peut desservir qu'un seul foyer.
Le climat et l'exposition du bâtiment influent, quant à eux, sur le choix d'une isolation, dans le cas d'une chaudière. L'isolation minimale exigée (NF DTU 24.1) se limite aux parties froides : notamment la traversée des combles perdus et la souche, qui forment, en général, les trois derniers mètres du conduit. C'est là que la condensation a le plus de chances d'apparaître.
Quels matériaux ?
Le conduit lui-même sera construit avec des boisseaux. Ces boisseaux existent en plusieurs largeurs et en différents matériaux. Les classiques sont en brique, mais on les trouve aussi en béton de pouzzolane. Les passages délicats, comme la sortie du toit et le départ du conduit, font l'objet de produits spécifiques. Certains boisseaux sont à plusieurs conduits (jusqu'à trois), ce qui permet de prévoir plusieurs foyers, mais une seule sortie de toit. Il reste nécessaire de tuber les boisseaux, pour évacuer la combustion des gaz de chaudière.
Réglementation stricte pour les conduits de fumée
Chargé d'évacuer les fumées issues de la combustion du gaz, du fioul ou du bois, un conduit doit satisfaire de multiples exigences techniques et réglementaires. Si un conduit de fumées sert d'abord à évacuer la totalité des gaz de combustion d'un appareil de chauffage (cheminée, poêle, chaudière ou autre), il a aussi pour tâche de favoriser la combustion en créant une légère dépression. Ce qui a pour effet d'augmenter l'arrivée d'air extérieur via les entrées situées dans les murs de façade des pièces principales ou de la pièce qui accueille l'appareil de chauffage. Ce conduit, quel que soit le type d'appareil à raccorder, peut être maçonné ou métallique.
Quel chauffage au bois choisir ?
Insert à bois
Un foyer fermé ou un insert produit nettement plus de chaleur tout en consommant moins de bois qu'une cheminée à feu ouvert. Il comprend une double enveloppe, à l'intérieur de laquelle l'air circule, se réchauffe, puis se répartit dans la pièce via les sorties d'air. Le rendement de la cheminée peut ainsi être augmenté de 40 à 70 %. Certains modèles peuvent fonctionner en continu pendant dix heures avec un seul chargement. Un insert peut être utilisé pour chauffer plusieurs pièces, au moyen d'un ventilateur et d'un réseau de gaines souples répartissant la chaleur dans les différentes pièces.
Avantages : Rendement de la cheminée amélioré, tout en préservant le charme des flammes. Chaleur mieux diffusée et mieux répartie qu'avec un feu ouvert. Grand choix de modèles d'habillage de la cheminée.
Inconvénients : Nécessité d'une installation très rigoureuse (DTU-24-2-22) pour éviter tout risque d'incendie. Adressez-vous aux professionnels.
Chaudière à bois
Une chaudière à bûches possède une porte largement dimensionnée, et peut charger un grand volume permettant une autonomie de plus de dix heures. Elle comprend un corps de chauffe de forte épaisseur résistant à la corrosion, et des portes de cendrier, de chargement et de ramonage en fonte particulièrement étanches. La régulation de son fonctionnement est obtenue par la variation de l'admission d'air nécessaire à la combustion. Il est recommandé de choisir une chaudière turbo, la seule donnant droit au crédit d'impôt.
Avantages : Elle est moins onéreuse qu'une chaudière à granulés. Usage économique : de l'ordre de 3 c/le kWh. Peu de cendres et brûlage simultané des goudrons, supprimant les suies et réduisant l'encrassement.
Inconvénients : Couper son bois soi-même ou prévoir les livraisons. Stockage des bûches sous abri, au sec et à proximité de la chaudière, mais hors de la maison.
Chaudière à granulés
Déjà largement utilisée dans d'autres pays (Allemagne, Autriche, Suisse), la chaudière à granulés séduit de plus en plus les Français. Son principal atout : la possibilité d'automatiser son chargement. Les granulés sont stockés dans une réserve à proximité de la chaudière, et sont acheminés vers celle-ci au moyen d'une vis sans fin ou par aspiration pneumatique. Notez qu'il est possible d'adapter sur une chaudière à bois un avant-foyer doté de ce système d'alimentation.
Avantages : Rendement de 90 %. Usage économique : le bois est moins cher que le gaz, le fioul et l'électricité. La combustion émet moins de CO2 qu'une chaudière fioul et qu'une pompe à chaleur. Autonomie de 24 heures à toute la saison de chauffe, selon la capacité de stockage. Très peu de cendres.
Inconvénients : Coût d'investissement conséquent. Nécessité d'un local-chaufferie et d'un silo pour stocker les granulés.
Poêle à bois
Les poêles à bois ou à bûches sont peu coûteux. Leur puissance varie de 4 à 15 kW et leur rendement a nettement progressé. Les modèles de poêles à bois les plus sophistiqués, comme les appareils à feu continu, chauffent une pièce avec deux à trois chargements par 24 heures. Ceux intégrant une masse thermique, qui absorbe la chaleur avant de la diffuser lentement, sont encore plus performants et consomment moins de bois qu'un poêle à combustion lente, tout en fournissant la même chaleur. Il existe également des poêles à bois à granulés, dont le débit des granulés est réglé au moyen d'un thermostat.
Avantages : Rendement des poêles à bois modernes : de 70 à 80 % pour les bûches, et de 80 à 90 % pour les granulés. Maintien d'une diffusion continue de la chaleur par convection et par accumulation, pour certains d'entre eux.
Inconvénients : Les poêles à bois doivent être alimentés plusieurs fois par jour en bûches. Pour les poêles à granulés, le réservoir est à remplir en général une fois par jour.
Côté sécurité
Les règles d'écart au feu
Les NF DTU 24.1 et 24.2 définissent des intervalles à respecter entre la paroi interne d'un conduit de fumées et les matériaux combustibles les plus proches.
Ces intervalles sont dictés par la température des fumées, donc le type et la puissance de l'équipement à raccorder, ainsi que par la nature de son combustible. Ainsi, pour un foyer ouvert ou fermé utilisant du bois, l'écart au feu doit être de 16 cm.
Avec un appareil fonctionnant au fioul ou au charbon, l'écart atteint également 16 cm, au moins en ce qui concerne les bois de forte section (solives, poutres, pannes ). Mais l'écart peut descendre à 7 cm pour les petites sections (liteaux, voliges, huisseries, boiseries décoratives ).
Selon le NF DTU 61.1 la combustion du gaz n'impose aucune valeur à respecter. Il ne doit, pour autant, n'y avoir aucun contact direct entre le conduit et un matériau combustible. Certains spécialistes préconisent malgré tout de laisser au moins 5 cm autour du conduit.
