Trois procédés pour isoler des murs par l'intérieur

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Comme pour l‘extérieur, il existe trois procédés pour apporter une isolation complémentaire par l’intérieur : les complexes de doublage, les cloisons sur ossature et les contre-cloisons.

Règle simple pour l'isolation thermique

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En isolation thermique, la règle est simple : plus l’épaisseur est importante, plus le produit est efficace. Tout cela se calcule à partir de la carte d’identité de chaque isolant, son coefficient de conductivité thermique λ (lambda).

Pour connaître la résistance thermique R d’un isolant, il faut diviser son épaisseur par son coefficient de conductivité. Ce dernier est constant et défini pour chaque isolant. Plus il est faible, plus l’isolant est performant, plus la résistance thermique est élevée pour une épaisseur donnée.

Pendant longtemps, il a suffi de connaître les coefficients des isolants standard pour calculer les épaisseurs nécessaires. Désormais, il faut mener l’enquête produit par produit et bien vérifier les étiquettes. Car les familles d’isolants se sont considérablement étoffées, comme les polystyrènes par exemple, avec quatre ou cinq déclinaisons aux performances sensiblement différentes. Le prix n’est donc pas un critère de choix, s’il n’est pas associé à l’efficacité thermique.

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L'influence des réseaux

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L’ITI est souvent l’occasion de compléter ou de revoir le passage des réseaux, électriques en particulier. Il est préférable de les faire circuler entre le parement et l’isolant, afin d’éviter de traverser l’épaisseur de ce dernier.

Deux précautions valant mieux qu’une, prenez l’habitude de calfeutrer les gaines et les boîtes d’encastrement avec un cordon (selon le cas de mousse polyuréthane ou de mastic acrylique). Soignez aussi les liaisons avec les menuiseries, sous les plafonds, etc.

Complexes de doublage, attention à l'épaisseur

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C'est quoi ?

Des plaques de plâtre standard de 10 ou 13 mm d’épaisseur sont associées à un isolant thermique dans le même panneau. L’ensemble mesure 1,20 m de large sur une hauteur d’étage pouvant atteindre jusqu’à 3 m (2,50 à 2,70 m en standard). Les panneaux sont plaqués contre le mur, fixés au mortier adhésif, à bords jointifs, et posés sur des cales de 10 mm qui seront remplacées par une mousse expansive après séchage.

En règle générale, l’isolation des murs intervient avant l’isolation des planchers. Une bande de désolidarisation est alors prévue en pied de cloison. Les panneaux se découpent à la scie.

Avec quoi ?

La plaque de plâtre est associée aux laines minérales compressées et aux isolants de synthèse, principalement le polystyrène mais aussi le polyuréthane. Pour atteindre les exigences de la RE 2020, il faut rechercher les fortes épaisseurs (polystyrène ultra TH30 ou 32 en 120 ou 140 mm) ou les isolants à faible λ (lambda), comme le polyuréthane en 100 mm. Les laines minérales et le polystyrène standard ne permettent pas d’atteindre les exigences. Mais ces produits restent d’actualité pour l’isolation des dépendances et des annexes, ou en complément d’un mur déjà isolant (béton cellulaire, brique…).

Pour qui ?

Les complexes se posent sur des murs bruts, de préférence non enduits au plâtre, et réguliers, c’est à dire sans relief de plus de 15 mm d’épaisseur. Ils sont indiqués pour les constructions en béton, brique classique ou bloc béton, en évitant les zones les plus froides (H1 en altitude) ou très exposées à la pluie (bords de mer).

Cloison sur ossature, les couches croisées

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C'est quoi ?

La réalisation est plus longue qu’avec des complexes de doublage mais guère plus difficile, puisqu’il s’agit simplement de séparer l’isolant de la cloison de doublage. Le premier est dressé, collé ou embroché contre le mur selon sa nature, et la seconde est posée sur une ossature secondaire. Mis à part les problèmes d’encombrement, il n’y a pas de limite d’épaisseur et donc pas de limite dans le choix de l’isolant. Il est d’ailleurs conseillé de procéder en double couche, en décalant les joints entre les deux épaisseurs. Cela évite de manipuler des panneaux ou des rouleaux très encombrants et, surtout, cela apporte une réponse très simple à la plupart des ponts thermiques ponctuels. À ce propos, il faut également veiller à ce que l’ossature, lorsqu’elle est métallique, n’en crée pas. Utilisez des entretoises et des chevilles spécifiques qui assurent, en même temps, le blocage de l’isolant et le montage de l’ossature secondaire.

Avec quoi ?

La plaque de plâtre (fibré ou pas) reste le standard pour le parement. Mais le panneau de bois et le lambris sont des alternatives intéressantes. Pour l’isolant, tous les choix sont permis parmi les laines de toutes natures et les panneaux semi-rigides ou rigides. Un pare-vapeur est très souvent recommandé. Optez pour un voile indépendant plutôt que pour le classique papier goudronné collé sur l’isolant.

Pour qui ?

La cloison rapportée sur ossature est compatible avec tous les types de murs, même les moins droits et les plus irréguliers. La seule condition est qu’ils soient secs. Cela peut être l’occasion de procéder au ravalement des façades pour les protéger efficacement de la pluie. Attention également, en rez-de-chaussée, aux remontées par capillarité.

Contre cloisons, réussir le mariage

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C'est quoi ?

Remplacez la plaque de plâtre de la solution précédente par un mur autoporteur en béton cellulaire, en brique, en béton de chanvre … Ces matériaux apportent un complément d’isolation thermique, améliorent le contrôle de l’humidité, participent à l’inertie et au déphasage thermique. Il est donc possible de réduire de quelques centimètres l’épaisseur de l’isolant inséré entre le mur porteur et la contre-cloison. Mais l’ensemble reste épais, lourd. Se posent également des difficultés pour contrôler la condensation à l’intérieur de l’isolant.

Avec quoi ?

Le choix se porte sur des isolants non hydrophiles. Mais il est important d’associer les caractéristiques des trois éléments qui composent l’ensemble, la contre-cloison, l’isolant et la façade.

Pour qui ?

Dans le cadre d’une rénovation lourde, ce procédé est associé à la remise en état des murs existants et à la mise en place des réseaux, soit derrière la contre-cloison, soit dedans, par encastrement..