Par une froide et belle journée d’hiver, l’air extérieur contient très peu d’humidité. A l‘inverse, il est proche de la saturation après l’orage ou lorsque le brouillard s’installe. Dans la maison, la stratégie consiste à maintenir cette humidité dans des valeurs moyennes.
Maintenir le taux d'hygrométrie
L’humidité extérieure parvient toujours à pénétrer, même dans une maison parfaitement isolée et étanche à l’air. Il lui suffit de suivre le circuit normal de ventilation. Dans un bâtiment mal isolé, c’est encore plus rapide. Ces variations atmosphériques se conjuguent avec la production de vapeur d’eau à l’intérieur, elle aussi très variable en fonction du nombre d’occupants et des activités, entre la douche matinale et la préparation des repas, en passant par le simple fait de respirer. Comme pour la température, il faut d’abord caractériser les valeurs du phénomène pour mieux le contrôle grâce aux thermomètres. Pour l’humidité, il faut des hygromètres. Ces appareils, mécaniques ou électroniques, mesurent le taux d’humidité relative (HR). Il s’agit du rapport de la quantité de vapeur d’eau contenue dans l’air sur la quantité de vapeur d’eau maximale possible. Il s’exprime en pourcentage. 100 % correspond à un air saturé en vapeur d’eau et 0 % à un air parfaitement sec. Plus l’air est chaud, plus il peut contenir d’eau sous forme vapeur. Inversement, quand l’air se refroidit, la vapeur condense et forme des gouttelettes. C’est ce qui produit le ruissellement sur les vitres en hiver, celles-ci étant plus froides que l’air intérieur. Et si ce phénomène particulier est visible, il se produit en permanence sur toutes les parois froides. Plus la différence de température avec l’air ambiant est élevée, plus il y a un risque de condensation et de migration de la vapeur d’eau à l’intérieur des matériaux. Il est donc important que les températures de l’air et des murs soient proches, grâce à une bonne isolation thermique, par exemple. A 0 °C, l’hygromètre indique un taux de 100 % lorsqu’il détecte 4,5 g de vapeur d’eau dans l’air. Alors qu’à 20 °C, il ne sera que de 26 % pour la même quantité de vapeur d’eau (4,5/17).
Les causes de l'humidité
Le brouillard se forme, à l’automne, parce que les sols sont encore chauds, alors que l’air, à l’aube, est plus frais. En hiver, l’air est encore plus froid, mais les sols aussi. Il y a moins de vapeur d’eau disponible et peu de différence de température. Il y a peu de brouillard. Les régions côtières plus froides, sous le vent du large, sont plus humides que les régions continentales, plus au Sud ou sous vent de terre. L’altitude, en influant sur la densité de l’air et sa température, joue également un rôle important. Il fait toujours beau en haute montagne, mais très froid et très sec, alors que les nuages s’accumulent en fond de vallée. La saison est une dernière variable importante. L’humidité relative moyenne est plus élevée en fin d’année, novembre-décembre, que pendant l’été.
L’objectif à atteindre est donc de maintenir un taux d’humidité aux alentours de 60 % HR en toutes saisons.
A la recherche de la bonne hygrométrie
Les conséquences
Lorsque l’air est trop sec, dans un chalet de montagne, les matériaux et les occupants cèdent leur humidité. L’ambiance est saine – il n’y a pas de développement de moisissures ou de micro-organismes – mais elle est désagréable. Tout se dessèche, les matériaux comme les occupants (peau, muqueuses, sphère ORL…).
Lorsque l’air est trop humide, les transferts de vapeur d’eau s’inversent. Les matériaux absorbent l’humidité : les serviettes de bain ne sèchent plus. Il se crée alors des milieux favorables au développement des moisissures et des micro-organismes. L’ambiance est lourde ; les mauvaises odeurs sont sensibles ; les moisissures apparaissent ; les affections respiratoires et allergiques sont plus fréquentes.
Il est admis que les conditions de confort se situent entre 30 et 70 % HR à 20 °C, avec un point médian à 50 % HR. En pratique, à partir de 70 % HR, le développement des moisissures s’accélère et en-dessous de 40 % HR, la plupart des occupants se plaignent d’un air trop sec. L’objectif à atteindre est donc de maintenir un taux d’humidité aux alentours de 60 % HR en toutes saisons. Cette valeur est arbitraire, car elle ne tient pas compte des variations de température intérieure. Mais c’est un compromis pour maintenir l’ambiance intérieure dans des conditions confortables, avec les moyens classiques mis en œuvre, sans exiger un contrôle continu.
Les moyens
La ventilation est la meilleure réponse globale au contrôle de l’humidité. Le principe du décret de 1982 qui la régit est d’instaurer un balayage permanent des locaux, des pièces de vie vers celles de service, humides, comme la cuisine ou la salle de bains. Si les moyens de parvenir à ce résultat sont nombreux (VMC simple ou double flux, VNA (Ventilation naturelle assistée) …), la finalité reste la même : une ventilation permanente conduit à équilibrer les taux d’humidité intérieur et extérieur, tout en évacuant les excès ponctuels, dans la cuisine ou la salle de bains, avant qu’ils ne se répandent. Cette solution réglementaire suffit dans la grande majorité des cas à maintenir un taux d’humidité correct, dans toutes les pièces et en toutes saisons. Les écarts sont généralement dus à des défauts d’enveloppe (mauvaise isolation thermique, mauvaise étanchéité à l’air) ou à l’activité des occupants (hammam, cuisson à la vapeur, etc).
Autre cause fréquente d’humidité élevée : les remontées capillaires en rez-de-chaussée et les infiltrations par le toit ou les façades. En attendant de leur apporter une solution structurelle, le déshumidificateur électrique apporte une réponse efficace à ces excès ponctuels. Équipé d’un hygromètre, il permet de faire redescendre le taux HR à la valeur souhaitée. Il peut être utilisé de manière ponctuelle dans les pièces concernées, ou fonctionner de manière permanente pour des applications spécifiques, dans les caves et sous-sol par exemple, ou après une inondation. Le déshumidificateur est alors directement raccordé à l’évacuation de la maison.
Les appareils pour un bon taux d'humidité
Le cas des déshydrateurs
Les deshydrateurs à absorption par le sel ne sont efficaces que dans de petits volumes fermés, comme des placards, car la plupart ne brassent pas l’air ambiant et leur fonctionnement est directement tributaire des conditions de température et d’humidité.
Attention à la climatisation des locaux durant l’été, car tous ces appareils fabriquent du froid en retirant la chaleur de l’air ambiant. Par voie de conséquence, le seuil de saturation baisse aussi, l’humidité de l’air se condense et l’atmosphère s’assèche.
Attention également aux humidificateurs, quel qu’en soit le type. Sauf conditions particulières exceptionnelles, l’activité à l’intérieur des locaux suffit amplement à la production de vapeur d’eau. Il est inutile, voire dangereux, d’en ajouter.
Attention enfin aux cheminées à l’éthanol et aux appareils de chauffage d’appoint à gaz ou à pétrole, qui produisent beaucoup de vapeur d’eau, dans des locaux mal isolés et chauffés, sans être raccordés à un conduit d’évacuation. Les radiateurs électriques mobiles sont plus sains sur ce plan.