La paroi en bois d'une Maison à Ossature Bois (MOB)

C'est une des techniques de construction à la mode : rapide, pour peu que le chantier ait été bien préparé en amont, et écologique, la maison à ossature bois (couramment appelée MOB) trouve de plus en plus d'adapte. Tout commence par l'élévation des parois.

Les grands principes de la paroi en bois

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La technique au fil des siècles

Héritier de la construction à pans de bois (XVe -XVIIIe siècles), la construction d’une maison à ossature bois s’en démarque par une préfabrication en usine ou une construction sur site mettant en œuvre des sections de bois « répétitives ». Avec la rationalisation de l’industrie forestière (abattage, sciage, séchage), couplée aux innovations technologiques (panneaux dérivés du bois et poutres fabriquées à partir de fibres, lamelles, plaquettes collées sous haute pression), le bois est une ressource abondante libérée de ses contraintes dimensionnelles (longueur, section…). Sa résistance mécanique est accrue par l’utilisation de colle, visserie et boulonnerie qui permettent de doubler, quadrupler, sextupler… l’épaisseur d’un montant de faible section.

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Astucieuse, l'élévation par création d'étage permet, sans démolition ni remaniement de terrain, d'accroître la surface habitable, et à moyen terme sa valeur immobilière.

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Façades et pignons : des cadres bien charpentés

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Anatomie d'une paroi

Réalisés sur mesure et sur place, à même le «sol», les murs de la « nouvelle » maison sont formés de cadres rythmés de montants faiblement espacés, que des panneaux de contreventement rendent indéformables. Ajourés ou sans fenêtres, ils se relèvent manuellement avant de recevoir isolant, bardage et placo. Formée de trois niveaux, cette extension se compose de quinze « murs-cadres » en ossature bois, formés d’une trame régulière de montants (latéraux et intermédiaires), cloués entre deux traverses. Assemblé au sol, chaque cadre est recouvert de panneaux de contreventement en OSB (lamelles minces et orientées, compressées et collées sous haute température). Cloués contre les montants et les traverses, ces « voiles travaillants » assurent leur cohésion et rigidité. Ils empêchent toute déformation de l’ossature bois en résistant aux charges verticales (plancher d’étage, toiture, etc.), et aux efforts horizontaux, pour que les montants les transmettent vers des points d’appuis stables (murs porteurs, dalle de béton, fondations). Enfin, ils délimitent un « caisson » entre chaque montant mis à profit pour y insérer un isolant semi-rigide.

Aveugles ou très ajourés

Les cadres des façades avant et arrière sont conçus pour intégrer de très grandes baies. Comme certaines occupent presque toute leur largeur et hauteur, ces derniers semblent réduits à un mur d’allège, un soubassement de 80 à 90 cm de haut ! Il s’agit toutefois de cadres assemblés de la même façon que les panneaux sans ouverture. Mais la trame verticale se « limite » à deux montants latéraux, deux à trois montants intermédiaires très rapprochés (30 cm maximum), et deux jambages systématiquement doublés. Entre ces derniers, deux sections de traverse (dimensionnées suivant la hauteur de baie), forment le linteau et l’appui de fenêtre. Des « entretoises » (sections de montants), sont clouées entre l’appui, le linteau et la traverse haute, afin de rigidifier le cadre ainsi délimité. Les fenêtres plus hautes que larges présentent un linteau doublé qui sera plus tard triplé avec la pose de la lisse haute.

La marche à suivre pour l'élévation des parois

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Panneaux assemblés à plat

Les panneaux doivent être assemblés à plat avant d'être redressés manuellement.

Du simple au quintuple !

Les étages sont superposés selon le principe de la « plate-forme ». Les planchers reposent d’un côté sur l’épaisseur des murs latéraux (les « pignons ») et, de l’autre, sur une poutre centrale en lamellé collé. Les cadres des façades sont toutefois dotés de montants latéraux « filants » qui s’élèvent sur deux niveaux afin de les solidariser. A l’intersection des « volumes », les montants sont doublés, quadruplés, voire quintuplés, pour supporter l’extrémité de la poutre centrale et le poids des solives des futurs planchers. Collés, vissés et tirefonnés (tirefond), ces montants aux allures de poteaux prennent le nom de « descentes de charge ».

Debout et bien alignés
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Ainsi conçus et assemblés à même le sol, les panneaux peuvent être levés manuellement par deux personnes. Au préalable, une lisse basse est vissée sur la périphérie du plancher. Son alignement « à fleur » de façade et son horizontalité doivent être irréprochables pour positionner le panneau parfaitement d’aplomb. La méthode consiste à plaquer la traverse basse du panneau contre la lisse basse, puis à le redresser lentement. En prenant appui contre cette « semelle », le levage n’en est que plus sûr ! Une fois à la verticale, des étais téléscopiques réglables et des serre-joints, permettent de stabiliser l’ouvrage en facilitant son réglage d’aplomb. La traverse basse du panneau peut alors être vissée sur la lisse basse tandis qu’une lisse haute est vissée sur la traverse haute.

Liaisons avantageuses

La liaison horizontale se fait par la mise en place de poutres de rive (fixées à l’arrière de la traverse et contre le panneau OSB « débordant »), qui ceinturent les panneaux en ossature et forment un « chaînage » ou « caisson » d’appui des futures solives du plancher. Les murs-cadres peuvent être posés en continuité l’un de l’autre ou en ménageant un angle droit pour créer un décrochement. Tel est le parti pris ici, de décaler la façade du volume droit par rapport à celui de gauche (via un balcon de 3,3 m² ).

Permis de construire ou pas ?

BS Bon à savoir

Ce que dit la Loi

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Comme tout projet d’extension individuelle (> 20 m² ), la surélévation nécessite l’obtention d’un permis de construire. Si la Surface Hors Œuvre Nette (SHON) du bâtiment après surélévation dépasse les 170 m² , le recours à un architecte s’impose. Comme pour toute procédure d’extension individuelle, il faut faire la demande d’un permis de construire. Le droit à construire dépend du PLU (Plan Local d’Urbanisme) dont la lecture indique la faisabilité du rajout. Selon le secteur, le cahier des charges peut imposer une esthétique particulière, comme, par exemple, dans un lotissement.
Des désagréments ? Pour les habitants de la maison concernée durant les travaux, il s’agit ni plus ni moins que de déposer le toit et la charpente existants puis de reconstruire tout un étage et ce, dans un minimum de temps.
Un conseil ? Faites effectuer la première partie des travaux aux beaux jours afin que la météo ne perturbe pas votre calendrier !