A l'origine... une gestion durable du bois

L'homme utilise le bois depuis la nuit des temps. Son utilisation a bien évolué depuis la hutte jusqu'à la planche de lamellé-collé. Voici un petit aperçu de son histoire, de la gestion forestière et des différentes certifications qui lui ont été attribuées, notamment les fameuses FSC et PEFC. Décryptage...

Les grands principes de l'utilisation de l'arbre

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Le bois nous accompagne depuis toujours et pour longtemps encore. Les raisons de ce succès sont simples : il est abondant et présent sur tous les continents. Il offre une très grande variété qui lui permet de servir à toutes sortes d’usages. Et il est facile à mettre en œuvre. Quel autre matériau de construction fournit le chauffage, le couvert (les fruits), en plus du gîte ? Son exploitation a débuté très tôt, pour les mêmes usages que ceux que nous connaissons aujourd’hui, depuis la fabrication d’outils jusqu’à la construction. Cette association entre l’homme et le bois est à l’origine des clairières, puis des plaines de nos régions tempérées. Au fil des époques et des régions, la frontière entre zones boisées et cultivées varie au gré des besoins, des pressions et des populations.

Présentation

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En botanique, un arbre comporte des racines, une tige (le tronc), et une ramure, l’ensemble des branches et des feuilles.
En menuiserie, c’est le fût qui compte, c’est-à-dire la partie du tronc comprise entre la patte – la transition entre les racines et la tige – et la couronne – la transition entre la tige et le houppier. Evidemment, cette définition ne s’applique pas à tous les arbres. Elle concerne surtout les feuillus qui présentent bien trois parties distinctes. Pour les conifères par exemple, ces différences n’existent pas.

Gestion

La gestion des forêts s’appelle la sylviculture. En France, elle est principalement régie par le Code Forestier. Elle doit assurer les fonctions économiques, sociales et environnementales de la forêt dans le cadre d’une gestion durable, qui en permette la transmission aux générations à venir. Il ne suffit donc pas de couper les troncs. Il faut aussi maintenir la biodiversité, conserver l’équilibre entre la faune et la flore, permettre les promenades, stocker le carbone… Tout cela fait l’objet d’un plan de gestion de 15 ou 20 ans, dans le cas des forêts publiques (Etat, collectivités territoriales). Mais la forêt française, pour les trois quarts, appartient principalement à 3,5 millions de propriétaires privés, des particuliers en très grande majorité. Dans ce cadre spécifique, il existe des principes de gestion, à commencer par le PSG, le Plan Simple de Gestion, ou le CBPS, le Code des Bonnes Pratiques Sylvicoles ou encore le RTG (Règlement Type de Gestion), voire même le CRGS… Le principal écueil est le morcellement des propriétés. Ainsi, de deux millions de forestiers possèdent des parcelles d’une surface inférieure à 1 ha. En conséquence, ces principes de gestion ne concernent qu’une faible partie des surfaces forestières. Et ces difficultés de gestion de la forêt française se retrouvent en Europe et plus encore dans le reste du Monde.

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La certification PEFC est issue d'une initiative des forestiers européens en réponse au label FSC jugé très exigeant et très coûteux

Les certifications

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Le FSC

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Le FSC a été créé en 1993 avec l’appui du WWF, de Greenpeace et de Friends of the Earth. Il affiche comme objectif la promotion d’une gestion des forêts qui soit adaptée sur le plan environnemental, bénéfique sur le plan social et viable sur le plan économique (www.fsc.org). La conception de cette gestion forestière s’appuie sur dix principes et critères que doivent respecter ceux qui souhaitent obtenir le certificat ou le logo FSC. Outre les certificats de gestion durable des forêts, le FSC attribue des certificats de traçabilité des produits bois issus de forêts gérées et exploitées conformément aux recommandations du FSC.

Le PEFC

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Le PEFC a été créé en 1999 à l’initiative de propriétaires forestiers européens qui souhaitaient mettre en œuvre un système de certification applicable à leurs forêts. C’est pour cette raison que son sigle signifiait à l’origine Pan European Forest Certification ou Programme Européen des Forêts Certifiées.
S’étant lancée dans la certification des forêts hors d’Europe (Amérique, Australie, Afrique), l’organisation a conservé le sigle mais changé sa signification en Programme for the Endorsement of Forest Certification Schemes, soit Programme de Reconnaissance des Certifications Forestières en français.
Au départ, le PEFC a été conçu comme une alternative au FSC jugé très exigeant, très coûteux, et peu approprié aux forêts européennes morcelées, par rapport aux forêts tropicales de très grandes étendues. Cette certification promeut la gestion durable des forêts : elle pérennise l’exploitation forestière tout en préservant le rôle de réserve de biodiversité, de capteur de CO2 et de régulateur du climat des forêts.
Apposée sur un produit en bois ou à base de bois, la marque PEFC apporte la garantie au consommateur que le produit qu’il achète est issu de sources responsables et qu’à travers son acte d’achat, il participe à la gestion durable des forêts. La certification forestière PEFC est fondée sur l’application des principes et critères de gestion durable issus des Conférences ministérielles Pan-Européennes, celle d’Helsinki en 1993 en particulier. Des ajustements sont apportés aux niveaux nationaux, régionaux et locaux.

Forêts françaises : histoire et certification

BS Bon à savoir

Quelques chiffres

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En France métropolitaine, 5,6 millions d’ha de forêts sont dotés d’un certificat PEFC, soit la quasi-totalité des forêts publiques (3,28 millions d’ha sur un total de 3,967 millions d’ha) et bien moins proportionnellement en forêts privées (2,320 millions d’ha sur 11,762 millions d’ha). Les forêts certifiées FSC ne concernaient qu'un peu plus de 40 000 ha en 2017 en France (principalement des forêts privées) contre 195 millions d’ha dans 83 pays. Le PEFC concerne 330 millions d’hectares dans le monde.

Hi Histoire

Un peu d'histoire

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Par exemple, les fabuleuses forêts françaises sont issues des besoins de la marine, et soigneusement gérées depuis 1669 et Colbert. La France a fait le choix du chêne, lourd mais résistant, pour construire ses bateaux, pendant que les Hollandais optaient pour le pin. C’est la raison pour laquelle la forêt du Tronçais (dans l’Allier) est une chênaie. Il fallait 1000 troncs pour une frégate et jusqu’à 4000 pour un vaisseau amiral.

Plus tard, ce sont Napoléon III et Emile Pereire qui ont donné le coup de pouce pour transformer les marécages sableux incultes et mortifères des Landes en forêt de pins maritimes de près d’un million d’hectares aujourd’hui, ce qui en fait l’une des plus grandes d’Europe. C’est aussi l’une des plus jeunes, du fait de son implantation comme de l’âge de ses sujets, soumis à une rotation d’environ 50 ans, répartie en 6 phases, de la plantation à l’abattage. Le caractère immuable de la forêt tient donc de l’imagination romanesque. En Europe, les forêts primaires, qui n’ont jamais été bouleversées par l’Homme, ont pratiquement toutes disparu. Il n’en reste que des vestiges. La plus grande en France, celle du Ventron dans les Vosges, affiche… 300 ha environ, pour près de 15 millions d’ha de surfaces boisées au niveau national.