Champignons, insectes...tous les ennemis du bois

Traitements de charpente 7 min de lecture

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Les champignons et les insectes sont les pires ennemis du bois. Selon leur catégorie, ils s’attaquent aux arbres sur pied ou aux bois d’œuvre ; les arbres ne sont pas tous égaux devant ces attaquants. En règle générale, ils apprécient particulièrement les milieux humides, à partir de 20 % de taux d’humidité.

Protéger le bois : les "classes d'emploi"

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Pour être attaqué, le bois doit être exposé, principalement à l’humidité. La réglementation (norme NF EN 335) a donc défini des classes d’emploi.
- La classe 1 : regroupe les situations dans lesquelles le bois est utilisé à l’intérieur, à l’abri des intempéries et de l’humidité.
- La classe 2 : le bois est à l’abri des intempéries, mais il peut être soumis à une humidification occasionnelle. Il sèche entre deux averses.
- La classe 3 : le bois est exposé aux intempéries mais n’est pas en contact avec le sol.
Cette classe se divise en deux parties :
– La sous-classe 3.1 dans le cas où l’eau ne stagne pas et ne s’accumule pas.
– La sous-classe 3.2 dans le cas où le bois peut rester humide plus longtemps.
- La classe 4 : concerne tous les cas où le bois est en contact avec le sol ou l’eau douce.
- La classe 5 : est définie pour toutes les applications immergées dans l’eau salée. Le bois est alors attaqué par une nouvelle catégorie d’ennemis, les térébrants marins, sortes de vers qui creusent des galeries. Le bois utilisé doit pouvoir résister au risque défini par chaque classe d’emploi. Il peut être naturellement résistant ou il peut le devenir après traitement.

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Mal protégé ou entretenu, le bois est vulnérable aux champignons (mérule) et aux insectes (capricornes, vrillettes ou termites).

Les champignons

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Les champignons constituent l’un des cinq règnes du monde vivant. Les autres sont les plantes, les animaux, les bactéries (procaryotes) et les organismes à noyau (protistes). Les champignons se distinguent par leur absence de chlorophylle qui les rend hétérotrophes, ce qui les oblige à consommer d’autres matières organiques pour croître.

Les champignons lignivores

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Ils sont les plus dangereux. Ils sont responsables de la pourriture du bois, telle que la pourriture cubique, fibreuse ou molle. Le plus connu d’entre eux se nomme Serpula Lacrymans de son nom latin, ou mérule lorsqu’il n’est pas appelé lèpre des maisons. Ce champignon concerne toutes les natures de bois. Il consomme la cellulose et la lignine. Il se développe dès 20-22 % d’humidité, ce qui est peu. Ses filaments s’insinuent sur plusieurs mètres et sont capables de colporter l’humidité dont ils ont besoin. Ils apprécient une température comprise entre 20 et 30 °C ainsi que les milieux confinés, mal aérés et à l’abri de la lumière. Outre les caves, les chaufferies, le mérule se développe derrière les contre-cloisons, dans les planchers, etc. Lorsqu’il apparaît sous la forme de ouate cotonneuse en surface, qui ne tarde pas à virer au gris ou au marron, il est généralement bien implanté et son traitement est difficile. D’autres champignons affectent l’aspect et la surface du bois, bleuissement, traces noires, mais le désagrément est avant tout esthétique.

Les insectes

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Les amateurs de bois sec sont nombreux chez les insectes. Ils se répartissent en deux genres.

Les coléoptères

Ils déposent leurs œufs dans les fissures du bois et leurs larves accomplissent leur besogne durant toute leur phase de développement, avant de se transformer en insecte parfait. Celui-ci décolle, rencontre l’âme sœur et le processus recommence.
Les trois coléoptères principaux sont :
Le capricorne des maisons (Hylotrupes Bajulus) qui s’attaque aux résineux.
La petite vrillette (Anobium punctatum) qui préfère l’aubier, mais aime aussi toutes les espèces résineuses ou feuillues.
Le lyctus (Lyctus brunneus) plutôt spécialisé dans l’aubier des feuillus chargés en amidon.

Les isoptères

Ils sont bien moins regardant sur la qualité des repas. Ce sont les termites, insectes sociaux présents sur terre depuis toujours, dont la principale occupation est de rechercher de la cellulose. A ce titre, le termite attaque le bois et les matériaux à base de cellulose (papiers, carton, panneaux, isolants). Il n’hésite pas non plus à dégrader tout ce qui peut le gêner pour atteindre son repas, c’est-à-dire tous les matériaux de construction suffisamment tendres (plâtres, mortiers, plastiques…). En cas d’obstacle impénétrable, le termite passe en aérien et fabrique des cordons pour circuler à l’abri de la lumière qu’il ne supporte pas.

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Capricorne des maisons
Petite vrillette
Lyctus
Termite

La durabilité des bois attaqués

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Avec l’internationalisation des échanges, les bois utilisés ou commercialisés en France proviennent de la planète entière. Il a donc fallu estimer la durabilité de chacun vis-à-vis des différents risques.

LES FEUILLUS

 

LES RÉSINEUX

 

Comment lire les tableaux

Les tableaux, l’un pour les résineux, l’autre pour les feuillus, indiquent pour chaque essence son comportement vis-à-vis de ses principaux ennemis.

Pour les champignons :
La classification comporte 5 niveaux :
1 « très durable » ;
2 « durable » ;
3 « moyennement durable » ;
4 « faiblement durable » ;
5 « non durable ».

Pour les coléoptères, capricornes et vrillettes :
Le classement ne comporte que trois mentions,
D pour « Durable »,
S pour « Sensible » lorsqu’il s’agit de l’aubier
SH, lorsque même le bois parfait est sensible.
Les feuillus ne sont pas sensibles au capricorne qui n’attaque que les résineux. Pour le lyctus, seuls quelques feuillus ont l’aubier sensible. Dans le tableau, cela concerne le Ramin, l’Iroko, tous les chênes et l’Ayou.

Pour les termites :
Trois niveaux sont retenus :
D pour « durable »,
M pour « moyennement durable »
S pour « sensible ».

Une case vide signifie que les données sont insuffisantes.

Avec une bonne ventilation

BS Bon à savoir

Pas d'humidité, pas de champignon

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Si la teneur en humidité du bois est maintenue à moins de 18 %, les champignons, mérule en tête, ne peuvent pas se développer. Dans un logement correctement ventilé, ce taux est généralement atteint et facile à maintenir. Il se dégrade s’il y a des infiltrations, par le toit, les murs ou le sol, ou si l’air est confiné, sans aération ou renouvellement.
Surtout, la condensation est un vecteur principal de développement des champignons. Il s’agit d’abord de celle qui se dépose sur les parois froides, à cause d’un défaut d’isolation par exemple. Il s’agit aussi de la condensation interne, provoquée par la migration de la vapeur d’eau au travers de la paroi. Le passage s’effectue toujours du milieu le plus chaud vers le plus froid. Plus l’air contenu dans la vapeur se refroidit, moins il peut contenir l’eau. A partir d’un certain taux d’humidité, variable selon la température, la vapeur se condense. C’est le point de rosée. Le phénomène peut survenir dans l’épaisseur de la paroi, un mur comme un plancher. La présence d’une isolation thermique mal conçue, intérieure notamment, peut augmenter le phénomène : la vapeur peut pénétrer plus loin dans la paroi rendue plus chaude. Voilà pourquoi la réglementation thermique en vigueur impose obligatoirement la mise en place de pare-vapeur et vise à rendre les parois parfaitement étanches. Le pare-vapeur empêche l’eau de pénétrer la paroi, plus encore s’il est posé de manière continue. Sinon, il se crée des ponts de vapeur, souvent associés aux ponts thermiques. Plus les performances isolantes sont importantes, plus ce point doit être respecté, surtout en isolation thermique intérieure (ITI). En ITE, isolation extérieure, le point de rosée est généralement décalé au-delà de la paroi.
Dans tous les cas, outre la nécessité de conserver un logement en parfait état, sans infiltration, le meilleur traitement contre les champignons reste donc un système de ventilation performant, balayant l’ensemble du volume habitable, comprises les annexes comme la cave ou le grenier.