Le bois est sensible aux attaques de champignons et d'insectes comme les termites. Pour y remédier, il existe différents traitements chimiques pour éviter ou supprimer toutes les attaques possibles. Des procédés récents tentent de limiter le recours aux molécules toxiques.
Les grands principes du traitement des bois
Les techniques de traitement classiques s’adressent à différents stades de la production du bois, de la protection provisoire des arbres fraîchement abattus au traitement industriel des éléments commercialisés. Traditionnellement, le bois est trempé, pendant un temps plus ou moins long, dans une solution de traitement, aspergé, ou passé en autoclave. Dans ce dernier cas, le bois est introduit dans un tunnel dans lequel une succession de phases de vide et de pression est établie en même temps que la pulvérisation de la composition chimique. Celle-ci pénètre mieux dans les fibres.
La bonne recette
Jusqu’en 2004, la composition classique de la mixture était, par exemple, de type CCA (cuivre, chrome, arsenic). D’autres biocides, encore plus toxiques, ont été utilisés par le passé, à commencer par le Lindane ou le PCP
Aujourd’hui, d’autres molécules sont utilisées.
La formule est adaptée en fonction de la nature du traitement (trempage, aspersion, autoclave). Parmi les produits titulaires de la certification CTB-P+, on retrouve ainsi la cypermethrine, la permethrine, le propiconazole, l’acide borique, le chlorure de dimethyl coco benzyl (ou didecyl ou alkyl) ammonium, le chlorure de benzalkonium, l’oxyde de cuivre, l’oxyde de chrome VI, etc. Le tout en émulsion aqueuse ou en phase solvant. Si l’action fongicide ou pesticide de ces composés est documentée, celle de leur atteinte à la santé et à l’environnement l’est beaucoup moins, en particulier lorsqu’il s’agit d’évaluer l’effet cocktail de la composition finale, lorsque différentes molécules sont combinées. En outre, en conditions réelles, il faut tenir compte de l’exposition des bois traités, tant vis-à-vis des intempéries que d’un contact éventuel avec l’utilisateur. Il n’y a pas en effet grand-chose de commun entre un traitement de charpente encapsulé par une isolation thermique et un fauteuil de jardin. Un autre risque important est la dissémination des anciennes molécules aujourd’hui interdites. Leur principe étant d’assurer la durabilité des bois, elles sont encore présentes et persistantes. Il n’est donc pas recommandé de poncer les bois anciens, de les lessiver ou de les brûler.
Si l’action fongicide ou pesticide des composés chimiques est documentée, celle de leur atteinte à la santé et à l’environnement l’est beaucoup moins.
Des alternatives
D’autres pistes de préservation des bois se développent, mais les produits demeurent rares et chers. Il s’agit de transformer le bois pour le rendre inerte vis-à-vis des insectes ou des champignons qui s’en délectent.
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La première méthode (Rétification, BMT, THT) : consiste à le torréfier, longtemps, à une température de 200 °C environ. Le bois ne brûle pas, ne carbonise pas, mais se transforme au point que du sapin, du peuplier ou du hêtre, deviennent aussi résistants que le teck, sans ajout de produit chimique. Après traitement, le bois est stable, plus léger, plus sombre, sans entretien fastidieux. Il grisaille comme le bois naturel et il est plus cassant. Ce procédé convient aux produits pour la terrasse. Il n’est pas adapté aux matériaux de structure.
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Autre technique : elle consiste à combiner la chaleur, l’autoclave et un dérivé d’huile végétale. Le procédé (Asam) transforme la structure chimique de la cellulose. Le bois devient hydrophobe, ce qui gêne considérablement les champignons, et parfaitement indigeste, ce qui contrarie les insectes. La durabilité est supérieure à 10 ans.
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Une troisième application : remplacer les produits chimiques du traitement en autoclave habituel par de l’huile (oléothermie). Le bois n’est pas transformé, mais l’huile remplace l’eau dans les fibres sur 2 à 3 mm de profondeur. La durée de la préservation est la même que le traitement standard, soit 10 ans environ. En revanche, il faut des produits de finition adaptés.
Les foyers infestés par les termites ont obligation de se déclarer en mairie dans le mois suivant la constatation.
Lutte contre les termites : la marche à suivre
Le dispositif législatif et réglementaire (articles L.112-17, L.133-1 à L.133-6, L.271-4, R.112- 2 à R.112-4, R.133-1 à R.133-8 et R.271-1 à R.271-5 du code de la construction et de l’habitation) définit les conditions dans lesquelles la prévention et la lutte contre les termites sont organisées.
Obligation de déclaration des foyers infestés par les termites : dès qu’il a connaissance de la présence de termites dans un immeuble bâti ou non bâti (terrain nu), l’occupant de l’immeuble contaminé, le locataire ou le propriétaire, est tenu d’en effectuer la déclaration en mairie, dans le mois suivant la constatation.
Mise en œuvre par les communes des moyens de lutte contre les termites : les communes déterminent les périmètres de lutte contre les termites par délibération du conseil municipal. Cela peut concerner tout ou partie de la commune et s’applique à tous les terrains, bâtis comme non bâtis. Le maire dispose également de pouvoirs spéciaux pour obliger les propriétaires à rechercher, prévenir ou éradiquer une contamination par les termites. Il peut même faire effectuer ces travaux aux frais du propriétaire.
Délimitation, au niveau départemental des zones contaminées ou susceptibles de l’être par les termites : lorsque, dans une ou plusieurs communes, des foyers de termites sont identifiés, un arrêté préfectoral délimite les zones contaminées ou susceptibles de l’être à court terme.
Définition et anciennes recettes
Extrait du "Larousse pour tous" début XXème
« On empêche l’altération des bois (…) au moyen d’injections (…) d’un principe minéral insoluble, ou en les faisant macérer dans certaines dissolutions (sulfate de cuivre, créosote, etc.). (…) On dessèche les bois en les empilant sous des hangars bien ventilés (…). On réussit à empêcher le bois de travailler (…) en ne l’employant qu’après l’avoir laissé séjourner huit jours dans une solution de sel marin à saturation. Pour l’incombustibilité, on donne (…) au bois deux ou trois couches d’une solution (…) de 1 volume de silicate de soude avec 3 volumes d’eau. Cet enduit étant presque sec, on y applique une couche de lait de chaux que l’on fixe par (…) 2 volumes de silicate pour 3 volumes d’eau. (…). Ainsi préparé, (…) le bois résiste indéfiniment aux intempéries, (…) il ne brûle pas (…). » Des recettes toujours valables, à l’exception de la créosote interdite d’emploi.