Les différents types de pose de fenêtres

Mettre en place une fenêtre est tout un art. il faut déterminer le choix du type de pose : en tunnel, en applique ou en feuillure. Tout cela dépend des murs de la maison, de leur isolation par l'intérieur ou l'extérieur, de la présence ou pas d'une ancienne fenêtre qu'on laisse en place. Voici tous les choix !

Histoire de fenêtre

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A priori, toutes les fenêtres se ressemblent. Mais, en regardant de plus près, tout est différent et même leur position dans le tableau. Cela tient aux habitudes et à l’époque d’installation, plus qu’à des considérations techniques. Mais c’est en train de changer, à cause des exigences d’isolation thermique.
La fenêtre a longtemps été handicapée par les meneaux qui la divisaient pour mieux soutenir le linteau. Les parties vitrées n’étaient finalement que des remplissages de maçonnerie et se situaient logiquement au centre du tableau. La disparition du meneau, la mise au point du linteau et de la fenêtre moderne ont décorseté les traditions. Aujourd’hui, on distingue trois types de pose : en tunnel, en feuillure et en applique.

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L’emplacement de la fenêtre s’ajuste. En règle générale, elle tend plutôt à se décaler vers l’extérieur, de manière à placer le tableau du côté chaud.

Types de pose de fenêtre

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La pose en tunnel

C’est la plus courante. Elle consiste à placer le cadre dormant dans le tableau. Il peut rester au centre (tunnel centré), ou se décaler vers l’extérieur, au ras de la façade, le nu (tunnel au nu extérieur), ou se placer côté intérieur (tunnel au nu intérieur). Cette dernière disposition est, de loin, la plus répandue dans les constructions depuis l’après guerre, en habitat individuel ou collectif. Les autres types de pose se retrouvent parfois dans l’ancien, en particulier en habitat urbain.

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La pose en feuillure

C’est une variante des nus, puisque la baie est encastrée dans une rainure creusée dans la maçonnerie, souvent côté intérieur. L’objectif est d’agrandir la surface vitrée par rapport à une pose en tunnel. Cette disposition est rare.

La pose en applique

C’est la plus récente. La fenêtre est plaquée contre la maçonnerie et fixée par des équerres, à l’intérieur ou à l’extérieur. C’est donc une pose en feuillure… sans feuillure.

Influence de l'isolation

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La pose en applique, par exemple, n’a de sens qu’en association avec un doublage isolant, extérieur ou intérieur. D’ailleurs, cette isolation détermine largement l’emplacement de la fenêtre. Par exemple, avec une isolation extérieure et une pose au nu intérieur de la menuiserie, le tableau se trouve côté extérieur et doit être isolé avec 4 cm d’isolant au minimum. Malgré cela, il constitue un point faible, un cas fréquemment rencontré en rénovation.
Il en va de même pour les autres types d’isolation, intégrée, répartie et autre. Pour chaque bloc ou procédé, l’emplacement de la fenêtre s’ajuste. En règle générale, elle tend plutôt à se décaler vers l’extérieur, de manière à placer le tableau du côté chaud.

Pose en rénovation

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Même dans le cas du remplacement des fenêtres existantes, il devient nécessaire de se poser la question de l’interface avec l’isolation, existante ou à venir. Car il est possible que d’autres travaux soient entrepris, pour améliorer cette isolation, avant que les nouvelles fenêtres soient à remplacer. Cela signifie qu’il convient d’étudier la possibilité de déposer entièrement les fenêtres existantes (nu intérieur) pour poser les nouvelles de l’autre côté du tableau (nu extérieur), en prévision d’une ITE par exemple.
Cela étant, l’essentiel de la rénovation de fenêtres est réalisé en dépose partielle. L’ancien cadre dormant en bon état est conservé et sert de support de fixation au nouveau cadre. Le procédé réduit la surface vitrée, particulièrement avec de nouvelles menuiseries PVC, mais il n’occasionne que très peu de dégâts intérieurs ou extérieurs. Il convient de bien veiller à isoler l’ancien cadre par un système de capotage et de joint élastomère. Notez également que ce procédé n’est valable que pour d’anciens dormants en bois. Les veilles fenêtres en plastique doivent être entièrement déposées. Pour des menuiseries métalliques, une étude préalable est nécessaire.

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Pour permettre l’ouverture d'une double fenêtre, le cadre dormant de celle placée côté intérieur doit être plus grand pour permettre l’ouverture de l’autre.

La double fenêtre

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La double fenêtre se met du côté où le tableau le permet, à l’extérieur ou à l’intérieur. Elle présente quelques intérêts.
- Côté intérieur, elle permet de préserver l’unité en façade, notamment dans les bâtiments anciens en secteur sauvegardé. Dans tous les cas, elle améliore sensiblement le confort thermique et acoustique.
- Côté extérieur, la double fenêtre complète l’isolation rapportée (ITE).

Toutefois ce procédé présente aussi des inconvénients comme une mauvaise ventilation entre les deux fenêtres (condensation, dégradation), un entretien compliqué et un risque de surchauffe estivale pour les ouvertures exposées. Cette conception sera donc envisagée en dernier recours, après avoir épuisé les autres alternatives.
- Le principe de conception consiste à adjoindre une fenêtre à double vitrage à la fenêtre existante en simple vitrage. L’espace qui sépare les deux éléments importe peu sur le plan thermique (Uw entre 1,1 et 1,5) mais influe sur la protection acoustique. Deux fenêtres écartées de 20 à 25 cm protègent mieux qu’un ensemble séparé de 10 cm seulement.
- Avant de procéder à la pose de la nouvelle fenêtre, il faut restaurer l’ancienne. Les menuiseries sont remises à neuf. Les vitres sont mastiquées. Les joints de calfeutrage sont rétablis. Si la nouvelle fenêtre est installée à l’extérieur, elle doit respecter les performances AEV prévues. Côté intérieur, un classement A3 (pour l’air) suffit.
- Pour permettre l’ouverture des deux fenêtres, le cadre dormant de celle placée côté intérieur doit être plus grand pour permettre l’ouverture de l’autre. Par exemple, une nouvelle fenêtre intérieure peut être posée en applique pour dégager entièrement l’ébrasement. Ces considérations compliquent une pose extérieure, car les vantaux devront être plus petits mais dans un cadre compatible avec les dimensions de la baie, ce qui implique un dormant très épais. Il faut alors envisager d’autres solutions pour la fenêtre extérieure, comme une ouverture à l’anglaise ou à guillotine.

Isolation par l'extérieur : ITE

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Pour limiter les infiltrations et les ponts thermiques, il est recommandé de poser la fenêtre en applique dans l’épaisseur de l’isolant ou, à défaut, en tunnel, au nu extérieur de la maçonnerie.

Pose en applique

Une solution élégante et efficace consiste à mettre en œuvre un précadre fixé en applique sur la maçonnerie et dans lequel s’insère le cadre dormant. Toutes les liaisons (précadre/maçonnerie, précadre/dormant) sont systématiquement calfeutrées avec un joint de type compribande. À défaut de précadre, la fenêtre est fixée par l’intermédiaire d’équerres.

Pose en tunnel au nu extérieur

L’isolant doit recouvrir le dormant sur 25 mm. Cela implique de poser la fenêtre au préalable. Dans tous les cas, il convient de bien soigner la liaison entre l’ITE, son parement et la fenêtre. En partie basse, une bavette recouvre l’isolant (débord de 25 mm, goutte d’eau de 30 mm). Le cas échéant, des tôles d’habillage (ou des profilés) sont ajoutés en encadrement.

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Isolation extérieure
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Isolation extérieure coupe

Isolation par l'intérieur : ITI

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En ITI, isolation intérieure, les solutions sont les mêmes, mais de l’autre côté de la baie, avec une préférence pour la pose en applique dans l’épaisseur de l’isolant ou en tunnel (voire en feuillure) au nu intérieur. L’isolant doit recouvrir le dormant, tout en permettant le dégondage en partie haute.