Isolation d’une toiture par l’intérieur

Matériaux

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Par une belle journée d’été, la température en surface des tuiles peut facilement atteindre 70°C, alors qu’elle peut descendre largement en dessous de zéro en hiver. Pourtant, quelques centimètres en dessous, nous souhaitons vivre dans une plage de température comprise entre 19 et 26 °C. Pas facile…

Isolation thermique

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Nombreuses contraintes

C’est une question de couleur : le noir absorbe la lumière et donc la chaleur. Le blanc la renvoie. Le rouge d’une tuile capte la majeure partie de la chaleur solaire. Le blanc de chaux des toits terrasses méditerranéens la renvoie bien plus qu’il ne l’absorbe. Ce phénomène passionne les chercheurs qui ont inventé la tuile thermosensible : revêtue d’une couche de polymère, elle est noire quand il fait froid et devient blanche quand il fait chaud. En attendant la commercialisation de ce miracle, il faut continuer à isoler. L’isolation des rampants doit répondre à une contrainte plutôt compliquée : alors qu’en hiver, elle doit retenir la chaleur à l’intérieur, en été, elle doit faire l’inverse, en favorisant son évacuation vers l’extérieur. Le tout en gérant au mieux une étanchéité à l’air des plus parfaites et une gestion des transferts (de vapeur d’eau) digne d’un agent de joueur de football. Cette isolation n’existe pas. Mais il est possible d’associer certains des éléments qui composent la toiture pour obtenir un résultat approchant. Ainsi, l’isolant thermique, la partie principale, sert pour l’hiver et stocke le moins possible de chaleur en été. En parallèle, le pare-vapeur, côté intérieur, et l’écran de sous-toiture, sous les tuiles, prennent en charge l’étanchéité et les échanges.

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Isolation monocouche

... parce qu'il y a de la place.
1. Elle consiste à mettre en place une seule épaisseur d’isolant, soit un minimum de 30 cm. Comme la protection doit être continue, cette couche est entièrement placée devant les chevrons. Elle est retenue par les suspentes et fourrures (les rails de fixation des plaques de plâtre) du parement intérieur (plaques de plâtre, lambris…). Cela signifie en conséquence que l’emprise en hauteur dans le comble approche 35 cm. Cet encombrement est souvent envisageable dans les maisons anciennes, mais bien plus rarement dans les constructions récentes.
2. La mise en place s’effectue verticalement, les lés étant mis en place de haut en bas, bien jointifs, et embrochés sur les suspentes de l’ossature de maintien des plaques de plâtre. Dans le cas d’un comble en fermettes modifiées, il est possible d’insérer en partie la laine entre les entraits et arbalétriers, sur une dizaine de centimètres d’épaisseur. Une fois l’isolant installé, les joints sont étanchés avec du ruban adhésif spécial. Il est toutefois plus efficace de coller un film pare-vapeur indépendant, collé sur les fourrures avec de l’adhésif double face.
3. Le procédé permet de gagner un peu de temps puisqu’il n’y a qu’une épaisseur d’isolant à mettre en place.

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Isolation double couche

... parce qu'il n'y a pas la place.
1. L’isolation thermique en deux couches est la plus courante. Une première épaisseur est mise en place entre les chevrons de toiture, puis une seconde recouvre le tout. Cela permet de gagner de précieux centimètres en hauteur, parfois indispensables pour rendre le comble habitable. Il est en effet important de rappeler qu’il ne faut surtout pas transiger sur les performances d’isolation thermique de cette protection : si elle est insuffisante, il fera froid et humide en hiver, trop chaud en été. Par exemple, 20 cm d’équivalent laine de verre sont très insuffisants. Une épaisseur de 30 cm est un minimum. N’hésitez pas à faire une simulation thermique sur Internet ou à vous renseigner auprès de votre ALE (Agence Locale de l’Energie).
2. Pour la mise en œuvre, la première épaisseur entre les chevrons dépend de leur section. En principe, il faut laisser 2 cm d’espace sous les liteaux. Pour des chevrons de 10 cm, l’isolant en mesure 8. Cette première épaisseur est simplement coincée entre les chevrons. La seconde complète la première pour atteindre la résistance thermique (R) recherchée. Cette deuxième couche est mise en place horizontalement, ou verticalement à condition de veiller à décaler les joints entre les deux épaisseurs. L’étanchéité à l’air et à la vapeur d’eau est obtenue de la même manière qu’une isolation monocouche, par de l’adhésif ou un pare-vapeur indépendant.

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Pare-vapeur

... l’étanchéité d’abord.
1. Les isolants de synthèse sont les seuls à pouvoir se passer d’un écran pare-vapeur parce qu’ils sont étanches et jouent eux-mêmes ce rôle. Il suffit donc de veiller à traiter les joints entre les panneaux avec du ruban adhésif.
2. Pour tous les autres produits isolants, toutes catégories confondues (minérales, végétales, animales), un pare-vapeur est nécessaire. Traditionnellement, il s’agit d’un papier kraft, parfois goudronné, collé sur la laine de verre par exemple. Cette solution compatible avec des épaisseurs modestes, 10 – 20 cm, n’est plus adaptée désormais. Car dans un isolant “mince”, il y a toujours des transferts d’une face à l’autre. Il reste toujours à peu près sec. À partir de 30 cm ou plus, ces échanges sont très limités. Si de l’air chaud – et humide – pénètre dans l’isolant, il y reste et finit par se condenser. En outre, comme l’isolation est importante, la moindre fuite devient importante. Un barrage de castors n’est pas étanche, ce n’est pas important. Mais si une fuite apparaît sur le barrage de Tignes… Le kraft se déchire facilement. Son coefficient Sd (résistance à la diffusion de vapeur d’eau) égal à 3 μ, en fait un pare-vapeur médiocre. Un pare-vapeur indépendant est beaucoup plus efficace. Son coefficient Sd atteint 25 μ (classe E2) voire plus de 200 μ (classe E4). Cette mise en place en continu réduit le risque de ponts de vapeur, et le film est moins sensible aux déchirures.
3. Dans un comble aménagé, il est recommandé de mettre en place un pare-vapeur hygrorégulant. Sa structure interne spécifique est totalement étanche par temps froid mais “s’ouvre” par temps chaud. Cela permet ainsi d’évacuer l’humidité qui parvient quand même à passer.

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Isolation du piédroit

Le piédroit est la partie verticale à la base du rampant, son soubassement. Comme il forme un changement d’angle, il risque de créer un pont thermique. Le plus simple consiste alors à prolonger les lés d’isolant qui descendent des rampants. En isolation monocouche le dos des piédroits n’est pas isolé. En double couche, la première épaisseur reste entre les chevrons jusqu’en bas des versants. Seule la deuxième couche, la plus épaisse, est placée derrière le parement vertical. Le pare-vapeur est posé sur le même principe, continu de haut en bas.
Attention, dans tous les cas, pensez à isoler le plancher du comble derrière les soubassements avec le même isolant, la même épaisseur et le même pare-vapeur que les rampants. Sinon vous créez un important pont thermique avec l’étage d’en dessous. En pratique, il faut isoler cet espace avant les soubassements.
Lorsque le piédroit est constitué par la partie supérieure des murs porteurs, il est isolé de la même façon. L’épaisseur peut être réduite si les façades sont déjà isolées par l’extérieur (ITE).
Les mêmes consignes doivent être appliquées pour les murs pignons, à isoler comme le toit ou, au minimum, comme les murs des étages inférieurs.

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Choisir les isolants

1. Il n’est pas possible de distinguer le meilleur isolant. Car chaque catégorie présente des avantages et des inconvénients. Il faut surtout garder les objectifs à l’esprit, à savoir une résistance thermique la plus élevée possible, au moins 7 m2 K/W, et une étanchéité à l’air et à la vapeur d’eau exemplaire. Cette dernière règle dépend autant du choix des produits, du pare-vapeur en particulier, que de la qualité de la mise en œuvre. Ces critères s’appliquent strictement à tous les isolants, sans dérogation. Les respecter, selon l’isolant choisi, va nécessiter plus ou moins d’épaisseur, pour un prix de revient au mètre carré du simple au triple, à efficacité comparable.
2. En complément, vous pouvez introduire d’autres critères, la consommation d’énergie nécessaire à la fabrication par exemple, voire son enjeu social, l’effusivité thermique, le comportement au feu, aux insectes, aux rongeurs… Mais faites attention à ne pas vous retrouver à ergoter sur des décimales en ayant oublié les objectifs principaux.

Les étapes de l'isolation d'une toiture par l'intérieur

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Si les tuiles sont bonnes, liteaux, voliges ou chevrons aussi, bref si vous n’avez pas besoin de toucher à la toiture, son isolation la plus simple passera par l’intérieur. Démonstration…

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1.
La toiture est nettoyée côté extérieur, les tuiles les plus fragiles sont remplacées en essayant toujours de mettre les neuves dessous et les plus anciennes par-dessus. La charpente est auscultée, les liteaux et les chevrons faibles sont remplacés. Le tout est traité contre les champignons et les insectes.

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2.
Des suspentes pour fourrures sont vissées sur les chevrons en commençant par les deux extrémités de la pièce, et en partant du bas. Une suspente tous les 60 cm. On place une suspente avant et après les pannes. Un cordeau tiré entre les suspentes extrêmes de la pièce aide à fixer les autres suspentes de niveau.

3.
Après avoir déroulé les rouleaux de laine de verre, on découpe la longueur de la pente plus vingt centimètres, puis la largeur de chaque lé à la mesure de l’intervalle entre deux chevrons plus 1 cm. On fait glisser la laine de verre entre deux chevrons, elle se coince toute seule du fait de sa trop grande largeur.

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4.
Une deuxième couche de laine de verre recouvre la première. Les lés sont perpendiculaires à la première couche. Ils sont embrochés aux suspentes.

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5.
La couche d’isolant en laine de verre est verrouillée grâce à des rosaces vissées sur les suspentes.

6.
Ces rosaces disposent de clips destinés à fixer la fourrure. A l’aide d’un cordeau, on aligne toutes les rosaces en les vissant ou en les dévissant. A l’aide d’une règle de maçon, on vérifie la planéité de l’ossature (sens perpendiculaire).

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7.
Des bandes d’adhésif double face sont positionnés sur les rails afin de fixer les lés du film pare-vapeur. Optez pour des lés les plus larges possibles. Prenez soin que chaque bande posée recouvre la bande précédente, la jonction étant assurée par un ruban adhésif spécifique. Par ailleurs, la membrane doit dépasser sur les murs. Un joint mastic souple est posé en périphérie pour garantir l’étanchéité.

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8.
Les plaques de plâtre sont vissées sur les fourrures. Une même fourrure est assez large pour accueillir la jonction de deux plaques qui sont fixées à l’aide de vis autoforantes.

9.
Le jointoyage est capital. Il passe par la pose d’enduit à la jonction des plaques à la spatule. Une bande de joint est ensuite déroulée sur toute la longueur . Elle est elle-même recouverte d’enduit. Une fois sec, cet enduit est poncé et l’ensemble peut-être peint.

No Normes

Les mentions Françaises

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Il existe un marquage CE spécifique aux produits isolants. Il comporte des valeurs déclaratives, fournies par le fabricant, sous sa responsabilité. La certification ACERMI est une mention complémentaire, seulement pour la France. Il s’agit d’une démarche volontaire qui vise à faire attester les performances par un organisme indépendant. L’étiquette CE / ACERMI figure sur l’emballage de tous les produits isolants certifiés. Elle comporte tous les renseignements nécessaires pour caractériser les performances du produit et son adaptation à l’usage envisagé (isolation par l’extérieur, des combles, etc.).

Les mentions Françaises :
1. Le numéro de certificat ACERMI garantit que le produit a fait l’objet d’un contrôle de ses performances, réalisé par un laboratoire indépendant.
La liste des isolants certifiés Acermi est disponible sur le site www.acermi.com. La certification Acermi n’est pas obligatoire.
2. Le classement isole
qualifie l’aptitude de l’isolant à l’usage qui lui est destiné.

Te Technique

Produit mince réfléchissant

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Un produit mince réfléchissant (PMR) se compose de différentes couches d’isolant (mousse, ouate, laine…) et de films minces métallisés. Ces couches sont collées et/ou soudées entre elles, sans couture, ce qui garantit une étanchéité parfaite à l’air et aux transferts de vapeur d’eau. La gamme se décline en fonction du nombre de couches, des matériaux isolants mis en œuvre entre les films métallisés et de la destination du produit. En effet, le PMR ne sert pas d’isolant thermique principal.
En revanche, c’est un complément utile en remplaçant, selon le cas, l’écran de sous-toiture et/ou le pare-vapeur. Certains de ces PMR bénéficient d’un avis technique (Atec). Il convient d’en respecter les indications de mise en œuvre. De manière générale, le principe de pose est conçu pour ménager une lame d’air de 20 à 25 mm à l’avant et à l’arrière de l’écran que forme le PMR. La continuité de l’étanchéité est assurée par le recouvrement des lés fixés avec de l’adhésif en double couche. Tous les points singuliers sont traités de la même manière.

Te Technique

J'ajoute ou j'enlève

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Il est fréquent que le comble, aménageable ou pas, soit déjà isolé avant d’entreprendre les travaux. Cette épaisseur d’isolant est notoirement insuffisante sauf si la maison a moins de 10 ans. Se pose alors la question de la conserver ou de l’enlever. Par exemple, elle peut rester en place lorsqu’elle isole le plancher. Elle se retrouve alors entre deux volumes chauffés. Elle n’a plus d’intérêt thermique mais peut servir pour l’affaiblissement acoustique. Si elle isole les rampants de comble, elle sert d’isolation primaire avant son doublage par la nouvelle couche.

  • Tout cela n’est possible qu’avec un isolant propre, mis en place dans un comble abrité de la poussière. S’il a été humidifié, s’il a servi d’abri à des rongeurs ou, plus fréquemment s’il est couvert de poussière et de débris, il faut le remplacer car il a perdu une bonne partie de ses performances.
  • Cette évacuation est un vrai chantier. Commencez par vous protéger contre les poussières qui sont de vrais cocktails irritants et allergisants. Enfermez l’isolant dans de grands sacs sans le sortir du comble, en soulevant le moins de poussière possible. Le vrac est pelleté. Les matelas souples sont roulés serrés. Les panneaux sont emballés dans du film étirable. Il est alors possible de les manipuler, de les sortir et de les porter en déchetterie sans en mettre partout. Terminez le nettoyage en passant l’aspirateur, sans enlever votre masque.
Co Conseil

La ventilation

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L’air chaud monte.
Le comble concentre tous les désagréments provenant des étages inférieurs : l’humidité, les odeurs, et, surtout, les polluants de l’air. Ce n’est pas bon pour l’isolation, dans laquelle l’humidité se condense, et pour la santé des occupants, en particulier si vous aménagez des chambres (et/ou une salle d’eau). Assurer le renouvellement d’air dans le comble aménagé est donc un impératif absolu. Dans l’idéal, raccordez ces nouvelles pièces à l’installation de VMC double flux qui dessert le reste de la maison.