Une trémie c'est ce trou rectangulaire ou circulaire dans le plancher qui permet à un escalier de le traverser. En réalité ce n'est pas un simple trou mais un passage savamment aménagé pour ne pas rompre l'équilibre de ce plancher. Il faut donc reporter les charges des solives. Un chantier délicat !
Travaux préparatoires
Outre les difficultés d’architecture, l’existant apporte son lot de problèmes, à commencer par la nature du plancher d’étage qu’il va falloir percer. Car la méthode pour ouvrir une trémie dans une dalle de béton armé diffère quelque peu d’un plancher en bois. Et dans chaque catégorie, de nombreux modes de construction ont pu être utilisés. Dans la plupart des cas, le seul moyen de connaître la nature exacte de l’ouvrage, c’est de le percer de part en part. Plusieurs sondages peuvent s’avérer nécessaires pour repérer l’emplacement des poutres ou des solives, leur direction et tout ce qui se greffe dessus (chape, revêtement, plafond suspendu, isolation, réseau électrique, etc.).
L'encombrement de l' escalier au rez-de-chaussée peut être bien plus important que celui de la trémie à l'étage
Tout à calculer
Les dimensions de la trémie, en largeur et en longueur, sont directement issues du type d’escalier installé. En rénovation, lorsque les planchers sont existants, il faut d’abord calculer les mesures idéales de l’escalier puis les adapter.
- Il faut d’abord tenir compte de la hauteur à monter, de sol fini à sol fini. Il faut aussi mesurer l’épaisseur du plancher. Le trou de sondage précédent facilite l’opération.
- Au rez-de-chaussée, la place disponible détermine la forme de l’escalier et donc son emprise, son encombrement au sol, son reculement.
- Ces deux mesures, associées au type d’escalier, permettent de déterminer le nombre de marches, leur profondeur (le giron) et la hauteur des contremarches.
- Ce n’est qu’ensuite qu’il est possible de calculer les dimensions de la trémie. Car la surface de celle-ci peut être réduite par rapport à l’encombrement au rez-de-chaussée afin de gagner de la place à l’étage. Mais il faut aussi pouvoir monter l’escalier sans se taper la tête. Cette mesure, l’échappée, est calculée entre la marche et l’aplomb du bord de la trémie concernés. Elle est au minimum de 1.90 ce qui est juste désormais pour les plus grands.
- Ces calculs sont facilités par des outils disponibles sur Internet.
Précautions à prendre
Pratiquer une ouverture dans un ouvrage horizontal crée immanquablement un déséquilibre dans la répartition des charges et leur transfert sur les éléments porteurs que sont les murs. L’étayage du plancher supérieur est donc indispensable et il doit être mis en place avant le début des travaux de découpe.
- D’autre part, l’escalier n’est généralement pas conçu pour reprendre ces charges. Ce n’est d’ailleurs pas le cas du nôtre. C’est donc le rôle du chevêtre de la trémie, en particulier des appuis sur les solives ou les poutres conservées. La seule exception à cette règle est de bâtir une cage d’escalier porteuse.
- Selon son implantation, l’escalier peut être placé parallèlement ou perpendiculairement aux poutres du plancher d’étage, comme dans notre exemple. La découpe du chevêtre, le report de charge et l’étayage sont donc différents, de même que les conséquences sur le plancher existant. Ainsi, dans notre exemple, plus des deux tiers des solives du plancher d’étage sont concernés au lieu d’une seule en cas d’implantation parallèle.
Difficulté de mise en œuvre : 5/5
Temps d'exécution : 10 h
Surface traitée : 16 m2
Personnes : 2/3
La pose en vidéo
Ouvrir une trémie d'escalier en 12 étapes
L’emplacement de la trémie est repéré sous le plafond d’étage. La prise des mesures doit tenir compte de l’épaisseur du chevêtre, c’est-à-dire des madriers qui seront ajoutés en about des poutres existantes.
Le sondage du plancher a révélé des solives en bois et un plafond en plâtre projeté sur lattis roseau (bacula). Une petite scie à guichet permet de percer un passage et de repérer l’emplacement des solives sans les abîmer.
La découpe elle-même est effectuée à la scie égoïne, réglée sur vitesse lente afin de limiter le dégagement de poussière, tout en veillant bien sûr à ne pas endommager les solives.
Plus la découpe du plafond est précise, plus les travaux de finition et de reprise d’enduit seront facilités. Pour reporter l’emplacement de la trémie sur le plancher de l’étage, le plus sûr est de percer les quatre angles.
Une fois à l’étage, les trous servent de repère pour dessiner le tracé correspondant à la trémie prévue. Ici, les lames de plancher sont directement clouées sur les solives et sont arrachées au pied de biche.
Si le plancher restant est conservé, le contour de la trémie est découpé à la scie circulaire. Il suffit de régler la profondeur de celle-ci en fonction de l’épaisseur du parquet pour ne pas endommager les solives.
Avant la découpe des solives, l’étayage est installé à l’étage inférieur, en retrait de quelques centimètres par rapport à la trémie. Un madrier sous le plafond reprend la charge et une planche posée au sol la répartit. Entre les deux, des étais réglables assurent le soutien. Plus il y en a, mieux c’est.
Les étais sont vissés dans les planches pour ne pas chasser. Ils sont réglés de manière à ne pas déformer le plancher, en le soulevant notamment. Il faut le vérifier en posant un niveau à bulle sur une grande règle métallique sur le plancher d’étage.
Le tracé de découpe des solives effectué sur le dessus est reporté sur les flancs. Il faut bien veiller à aligner les abouts de solives. Le plus simple est d’utiliser un cordeau ou une grande règle métallique.
La découpe des solives est réalisée à la scie sabre, en suivant scrupuleusement le tracé et en calant bien l’outil contre le bois pour éviter les chocs et ne pas tordre la lame. Faire attention en fin de découpe à retenir la chute.
Le chevêtre qui encadre la trémie est posé. Du côté concerné, un madrier de même section que les solives est vissé en about de celle-ci et solidement raccordé aux premières solives non découpées qui encadrent la trémie.
Différentes techniques permettent de réaliser cette liaison, la plus sûre étant de recourir à des équerres de charpente. Après dépose des étais, un contrôle de niveau permet de s’assurer que le plancher conservé reste bien en place.
L’emplacement de la trémie est repéré sous le plafond d’étage. La prise des mesures doit tenir compte de l’épaisseur du chevêtre, c’est-à-dire des madriers qui seront ajoutés en about des poutres existantes.
Le sondage du plancher a révélé des solives en bois et un plafond en plâtre projeté sur lattis roseau (bacula). Une petite scie à guichet permet de percer un passage et de repérer l’emplacement des solives sans les abîmer.
La découpe elle-même est effectuée à la scie égoïne, réglée sur vitesse lente afin de limiter le dégagement de poussière, tout en veillant bien sûr à ne pas endommager les solives.
Plus la découpe du plafond est précise, plus les travaux de finition et de reprise d’enduit seront facilités. Pour reporter l’emplacement de la trémie sur le plancher de l’étage, le plus sûr est de percer les quatre angles.
Une fois à l’étage, les trous servent de repère pour dessiner le tracé correspondant à la trémie prévue. Ici, les lames de plancher sont directement clouées sur les solives et sont arrachées au pied de biche.
Si le plancher restant est conservé, le contour de la trémie est découpé à la scie circulaire. Il suffit de régler la profondeur de celle-ci en fonction de l’épaisseur du parquet pour ne pas endommager les solives.
Avant la découpe des solives, l’étayage est installé à l’étage inférieur, en retrait de quelques centimètres par rapport à la trémie. Un madrier sous le plafond reprend la charge et une planche posée au sol la répartit. Entre les deux, des étais réglables assurent le soutien. Plus il y en a, mieux c’est.
Les étais sont vissés dans les planches pour ne pas chasser. Ils sont réglés de manière à ne pas déformer le plancher, en le soulevant notamment. Il faut le vérifier en posant un niveau à bulle sur une grande règle métallique sur le plancher d’étage.
Le tracé de découpe des solives effectué sur le dessus est reporté sur les flancs. Il faut bien veiller à aligner les abouts de solives. Le plus simple est d’utiliser un cordeau ou une grande règle métallique.
La découpe des solives est réalisée à la scie sabre, en suivant scrupuleusement le tracé et en calant bien l’outil contre le bois pour éviter les chocs et ne pas tordre la lame. Faire attention en fin de découpe à retenir la chute.
Le chevêtre qui encadre la trémie est posé. Du côté concerné, un madrier de même section que les solives est vissé en about de celle-ci et solidement raccordé aux premières solives non découpées qui encadrent la trémie.
Différentes techniques permettent de réaliser cette liaison, la plus sûre étant de recourir à des équerres de charpente. Après dépose des étais, un contrôle de niveau permet de s’assurer que le plancher conservé reste bien en place.
Les points-clés
1 - Un calcul de charge doit être réalisé par un pro pour savoir combien d'étais mettre.
2 & 3 - Chaque étai déployé à bonne hauteur est bloqué à l’aide d’une clavette. Les modèles tirants poussants s’ajustent en les vissant.
4 - Têtes et pieds sont fixés.
5 - Le sol doit être solide et en bon état
Le geste pro
Découper une trémie sur un plancher en bois peut indifféremment s’effectuer par le dessus ou le dessous. Dans les deux cas, il n’est pas conseillé de tracer des emplacements mesurés au mètre ruban et à l’équerre des deux côtés de l’étage. Car les repères par rapport aux murs sont différents, surtout dans une vieille bâtisse, et les décalages sont inévitables.
Il est donc plus précis de ne tracer qu’un seul emplacement, par le haut ou le bas au choix, de le découper, et de le reporter sur le côté conservé. Le plus simple est de percer des trous, au moins dans les angles puis de les utiliser comme repères pour repérer le nouveau tracé. Il y a toujours un risque de décalage, mais rarement supérieur au centimètre.
Dans le cas d’un plancher en béton, la procédure de découpe est très différente et il est recommandé de faire appel à un maçon.
Autour de l'escalier
La trémie s'adapte à l'escalier
Si notre escalier avait été droit, à volée unique, sa trémie aurait été rectangulaire, et de la largeur du passage, soit 80 cm au moins.
- Comme il comprend un quart tournant, la longueur de la trémie peut se réduire d’autant (au moins 80 cm). L’astuce se reproduit avec un second changement de direction.
- Un escalier rond, hélicoïdal, est celui qui occupe le moins d’espace au sol, quel que soit l’étage mais son usage est moins pratique.
- Pour gagner de la place, il est possible de réduire la profondeur des marches et d’en augmenter la hauteur jusqu’à concevoir une échelle de meunier. Là encore, plus l’escalier est raide, plus il est dangereux et peu confortable.
Accessibilité de l'escalier
L’arrêté du 24 décembre 2015, constamment remanié depuis, relatif à « l'accessibilité aux personnes handicapées des bâtiments d'habitation collectifs et des maisons individuelles lors de leur construction » est précis au sujet des escaliers.
- La largeur minimale entre mains courantes ou lorsqu'une seule main courante est installée entre la main courante et le fût central doit être de 1,00 m.
- Les marches doivent présenter une hauteur inférieure ou égale à 17 cm avec un giron supérieur ou égal à 28 cm. La première et la dernière marche doivent être pourvues d'une contremarche d'une hauteur minimale de 0,10 m, visuellement contrastée par rapport à la marche.
- Les nez de marches doivent être contrastés visuellement par rapport au reste de l'escalier sur au moins 3 cm en horizontal, être non glissants et ne pas présenter de débord excessif par rapport à la contremarche.
- A l’intérieur des logements, la largeur de passage est réduite à 80 cm, le giron à 24 cm mais la hauteur de marche passe à 18 cm minimum.
