L’isolation intégrée – ou répartie – revient à construire en isolant. On y retrouve les isolants dans l'ossature bois mais aussi , les briques ou blocs béton contenant de l'isolant ou encore des coffrages isolants. C’est pratique à condition de prendre quelques précautions.
Isolation intégrée et répartie
En règle générale, les éléments de construction porteurs ne sont pas isolants. Et les isolants ne sont pas porteurs. Il faut donc les associer pour bénéficier d’un bâtiment solide et économe en énergie.
Dans la plupart des cas, l’isolant est plaqué à l’intérieur (ITI) ou à l’extérieur (ITE) de la maçonnerie. Mais il est également possible de le placer à l’intérieur de la structure, ou tout autour. C’est le principe de l’isolation intégrée. Elle prend la forme de blocs de coffrage isolants dans lequel est coulé du béton ou, à l’inverse, de blocs béton remplis par un isolant, ou formé d’un ensemble indissociable mur porteur/isolation/cloison intérieure.
Pour l’isolation répartie, jusqu’à la RT 2005, l’idée était d’utiliser un produit relativement isolant et d’augmenter l’épaisseur du mur. Il s’agit principalement de la brique monomur, feuilletée par un réseau alvéolaire dense et vertical, et du béton cellulaire, une variante de ciment naturel expansé de faible densité. Les deux sont montés au peigne, à joints minces. Depuis la RT 2012, les exigences réclamées imposent des adaptations, dont la plus courante consiste à ajouter un isolant supplémentaire, quelques fois en ITI, souvent en ITE (thermiquement plus logique). Il existe également des briques de terre cuite à isolation intégrée.
Un mauvais montage des blocs entraîne immanquablement la création de fuites, de ponts thermiques ou de vapeur.
Les avantages et inconvénients de l'ITR
La durabilité des performances est la première qualité de l’isolation répartie ou intégrée, puisqu’elle est équivalente à la durée de vie du bâtiment lui-même. Il n’y a pas de vieillissement de l’isolant en répartie (sauf pour le complément) et très peu en intégrée, surtout à parements béton. L’étanchéité à l’air est assurée sur la même durée et ne dépend pas d’un simple film plastique. L’inconvénient principal est la réduction de la surface habitable dans les zones de PLU à forte contrainte, qui ne permettent pas d’adapter la configuration du bâtiment. Il faut aussi intégrer un surcoût par rapport aux solutions classiques. Enfin, il faut également tenir compte de la compétence technique du maçon. C’est en effet le seul critère qui puisse garantir les performances, particulièrement en isolation répartie. Car un mauvais montage des blocs entraîne immanquablement la création de fuites, de ponts thermiques ou de vapeur. La technique nécessite le même luxe de précautions pour les liaisons avec les différents planchers ou les refends, l’intégration des baies, le traitement des volets roulants ou les passages de réseaux.
La technique pour les planchers
Pour les planchers bas, il n’existe pas véritablement d’isolation répartie, mis à part peut-être les procédés expérimentaux de stockage de chaleur et de déphasage inter-saisonnier basés sur de fortes capacités d’inertie thermique et associés à un réseau capteur à fluide ou aéraulique. En revanche, la technique de l’entrevous isolant peut être considérée comme de l’isolation intégrée. Elle consiste à réaliser une dalle à l’aide de poutrelles en béton précontraintes, habillées d’un isolant rigide, généralement du polystyrène, et réglée par une table de compression. L’isolant assure une protection continue en sous-face et le plancher bas peut ensuite être complété par une solution classique d’isolant sous chape flottante. L’ensemble du système permet de régler la plupart des difficultés techniques causées par les liaisons avec les murs.