L'isolation sous toiture en double couche (ITI)

Matériaux

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Voilà une solution très radicale et efficace : une double couche d'isolant sous la toiture qui renforce l'isolation de toute la maison. Une bonne idée car sous le toit on a souvent un peu plus de place pour doubler les épaisseurs. Voici les deux cas de figure : dans une construction neuve et en rénovation où il faudra savoir bien maîtriser les détails.

Isolation par l'intérieur des combles

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Pour le neuf, dans la réglementation thermique en vigueur (RT 2020), il n’existe pas de valeur limite, maximale ou minimale, à respecter, puisque sa logique repose sur calcul d' ensemble, le fameux Bbio notamment. En théorie, le comble pourrait ne pas être isolé. Mais la compensation sur les autres postes serait trop élevée et ne pourrait pas être atteinte. En pratique, les vieux réflexes refont surface et, pour éviter justement les compensations, il faut une isolation thermique maximale.
Pour cela, il faut d’abord une résistance thermique élevée. En RE 2020, il est de bon ton de viser de 8 à 10 m2 K/W, ce qui équivaut à 40 cm de laine minérale. En rénovation, la jauge est fixée réglementairement à 5,5 m2 K/W, soit 20 cm de laine minérale.

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En général, la première couche d'isolant se place entre les chevrons et la seconde par-dessus mais posée en perpendiculaire.

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Intérêts de la double couche

  • Le premier est de gagner un peu de place dans le comble, en occupant l’espace entre les chevrons, et de réduire les ponts thermiques. La première couche est posée dans le sens de la pente et la seconde horizontalement. Attention quand même. Un chevron standard 6 × 8 n’offre au mieux que 8 cm disponibles, à la condition que le toit soit récent et doublé d’un écran de sous-toiture HPV. En l’absence d’écran ou avec un écran standard, il faut aussi laisser une lame d’air de ventilation de 2 cm, ce qui réduit la première épaisseur d’isolant entre chevrons à 6 cm. De ce fait, la seconde va mesurer 34 cm minimum dans le neuf et 12-14 cm en rénovation. Pour l’épaisseur totale du procédé, il faut encore ajouter 3 cm environ, correspondant aux fourrures et au parement.
  • Le deuxième intérêt est une étanchéité parfaite. Elle n’est pas imposée en rénovation mais il vaut mieux la respecter. Cette étanchéité passe par la mise en place d’un écran pare-vapeur indépendant, à la place du papier kraft habituel. Il se pose devant l’isolant et derrière le parement. L’étanchéité doit être assurée au niveau de toutes les traversées (conduits, ventilations…) et en liaison avec la maçonnerie.
  • À noter : le système d’embrochage est breveté par chaque fabricant, mais la mise en œuvre reste comparable. Si les laines minérales sont majoritairement utilisées, la plupart des isolants en rouleau peuvent l’être aussi. Enfin, il existe des solutions à base de panneaux fixés à l’aide de chevilles à collerette, comme en ITE.

Le procédé en 11 étapes

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1.
Les suspentes, qui serviront à embrocher la seconde couche et à maintenir l’ossature du parement, sont fixées perpendiculairement, dans la joue des chevrons. Leur longueur est choisie en fonction de l’épaisseur d’isolant à poser.

2.
Toutes les suspentes sont alignées horizontalement au cordeau, car le moindre décalage risque de poser des difficultés en fin de chantier lors de l’emboîtement des fourrures.

3.
La première couche est découpée à la largeur entre les chevrons plus 1 cm. Elle est simplement coincée. Si l’écran de sous-toiture n’est pas HPV ou s’il n’y en a pas du tout, il faut laisser un espace de 2 cm derrière l’isolant. Sinon, il peut être plaqué contre l’écran HPV.

4.
La deuxième couche est embrochée sur les suspentes à l’horizontale, en commençant de préférence par le bas de pente, pour bien juxtaposer les raccords.

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5.
L’isolant est maintenu en place en emboîtant une rondelle plastique sur chaque suspente. Avec d’autres systèmes, la pointe de la suspente est pliée à angle droit.

6.
Le pare-vapeur est embroché à son tour et bloqué par la deuxième partie de la rosace ou du support de fourrure. Il faut tâcher de le déchirer le moins possible. Il doit déborder d’au moins 10 cm en périphérie (mur pignon, panne, piédroit, etc)

7.
L’étanchéité à l’air des raccordements entre deux lés de pare-vapeur est réalisée à l’aide d’un adhésif à haute adhérence. Le recouvrement est toujours de 10 cm (un quadrillage).

8.
Les fourrures sont emboîtées sur leur support. Elles sont continues sur toute la rangée et les rangées sont espacées de 60 cm.

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9.
L’étanchéité à l’air en périphérie du pare-vapeur est assurée par un épais cordon de mastic qui permet de plaquer la jupe sur la maçonnerie. Le cordon doit être continu, afin de ne pas laisser passer l’air.

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10.
Le mastic, le ruban adhésif et des pièces de pare-vapeur découpées sur mesure sont également nécessaires pour traiter les différentes traversées. Des accessoires spéciaux sont prévus pour les conduits de cheminées afin de respecter l’écart au feu.

11.
Les plaques de plâtre sont vissées sur les fourrures en ayant pris soin de vérifier que la longueur des vis choisies ne perfore pas le pare-vapeur. L’espace entre le dos de la plaque et l’écran peut être utilisé pour faire transiter les réseaux.

Isolation du plancher

Te Technique

Plancher des combles

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Si vous pouvez vous offrir le luxe d’abandonner le comble aux caprices du climat, isolez seulement son plancher. Le volume sert d’espace tampon, en été comme en hiver. Et la mise en place de l’isolation est beaucoup plus simple. Panneaux, rouleaux, vrac, tout est possible, mais toujours avec les mêmes exigences, en résistance thermique d’abord, et en étanchéité à l’air ensuite. L’isolation peut également être répartie en deux couches, la première entre les solives, la seconde par-dessus et perpendiculaire.
Cette isolation peut être protégée par un surplancher en dalles posées sur des étriers. Attention, il ne s’agit pas d’un véritable système destiné à supporter des charges lourdes. Mais cela permet les circulations légères afin d’accéder à la toiture et aux équipements techniques éventuellement présents (VMC, réseau électrique, gaines, etc.).
Un véritable plancher peut être réalisé selon la technique de la chape sèche, qui consiste à superposer les éléments sans ajout de colle ou de ciment. Le matériau de remplissage de la chape fait office d’isolant. Mais il faut s’assurer que le plancher existant peut supporter la charge, du procédé d’abord et de l’exploitation du comble ensuite (stockage).